dimanche 9 janvier 2011

Plongée de l'An Neuf

Traditionnellement se tient à Aix les Bains, le premier ou le deuxième dimanche de l'année, une manifestation sympathique : la plongée de l'An Neuf. Au menu : déguisements, plouf, Brrrr, vin chaud ou chocolat, galette des rois et cadeaux. Cette année nous sommes partis à trois : Simon, Rachid et moi-même.

On détaille :

Déguisements : le thème de cette année était le plongeur du futur. Aucun de nous n'avait fait attention et donc Simon arriva en bédouin... Rachid, plus chanceux, était en extra-terrestre donc relativement dans le ton. Quant à moi, n'étant pas sûr de venir, je n'avais rien prévu d'autre qu'un nez rouge de clown, parfaitement hors contexte lui aussi !Nous vîmes un astronaute, une plongeuse très brillante qui disposait de "billes de gaz", et d'autres joyeusetés.

Plouf : à vrai dire, en partant de la jeté pour la commodité et la sécurité, la plongée est rarement inoubliable. Nous avons tout de même vu des écrevisses qu'on pourrait prendre pour de petites langoustes, des perches, et... rien d'autres que des détritus, dont quelques uns remonteront dans ma poche pour finir à la poubelle.

Brrr : la température de l'eau était de 6°. Personnellement, ayant déjà expérimenté la chose en combinaison humide je ne voyais aucune raison de renouveler l'expérience. C'est donc en étanche, et bien emmitouflé, que je me suis prêté au jeu. Simon qui n'a pas de volume sec n'avait pas le choix. Mais c'est un rude ! Il n'empêche que lorsque je lui ai chanté, pour lui remonter le moral tandis que lui remontait l'échelle, la jolie chanson de Yannick "J'aime la galette, savez-vous comment ?..." il ne m'a accompagné que d'un claquement de dents. Même pas dans le rythme !Quant à Rachid, ce fou avait décidé de plonger en humide par solidarité. Inutile de dire qu'en sortant de l'eau la solidarité n'avait plus la cote, et que l'égoïsme se voyait revalorisé pour une prochaine édition. Il est vrai que nous avions plongé environ une demi-heure, alors qu'en humide la moitié moins serait nettement plus raisonnable.

Vin chaud et chocolat : il faut dire qu'en plus, le temps de faire la plongée, le temps avait fini de se dégrader et que nous sommes sortis sous des trombes d'eau pour se changer. Etant personnellement bien à l'abri je suis allé chercher de quoi réchauffer mes camarades, vin chaud pour Simon et chocolat pour Rachid. Et bien ils ne trouvaient rien de mieux que de renverser leurs verres ! Il faut dire que même à deux mains leurs tremblements frénétiques ne leur laissaient pas le choix.

Galette et cadeaux : une fois tout le monde rhabillé, le rendez-vous habituel dans un gymnase proche permet de s'empiffrer d'une excellente galette. Arrosée toujours de vin chaud et chocolat, bien sûr. C'est aussi l'occasion de récompenser les meilleurs déguisements, ainsi que les plus jeunes plongeuse et plongeur. Cette année ont été distribués par le partenaire commercial : deux détendeurs, un sac de voyage et deux petites lampes à led. Sympa. Mais les bédouins extraterrestres à nez rouge sont repartis avec seulement le ventre plein, ce qui n'est déjà pas si mal !

En tous les cas l'ambiance était comme d'habitude très agréable et, pas rancuniers pour un sou contre la météo, nous reviendrons.

Quelques liens :

un blog avec photos et vidéo
un article du Dauphiné avec des photos

dimanche 2 janvier 2011

Plongée digestive

Certains, les lendemains de réveillon, optent pour le classique grass'mat' + café et (pour les plus aventuriers) promenade dans l'air frais. Nous sommes quelques uns à user d'une méthode, j'en conviens moins conventionnelle, très efficace : aller s'enfoncer sous terre, après une marche harassante accablés de lourds fardeaux, en traversant des boyaux sombres noyés d'une eau glacée...

Bien sûr ça c'est le point de vue des observateurs. Les mêmes qui songent à nous faire interner. En fait la marche d'approche est une promenade vivifiante sur un charmant chemin enneigé dans les bois, les boyaux sont de charmants siphons et les entrailles de la terre de ravissantes galeries ou coule joyeuse la rivière souterraine !
Tout ça pour dire que nous sommes, en ce matin du 2 janvier 2011, au départ des Grottes de Banges :
  • Babar dont c'est le fief. Je le soupçonne d'en avoir fait sa garçonnière.
  • Gros Quick : de toutes manières les invités ont tout fini et il ne reste plus rien à manger. Peut-être reste-t-il un vieux tube de crème de marron des anciens qui traine encore dans la galerie ?
  • Bonex, que ses parents avaient curieusement baptisé Alexis. Ils faut dire qu'ils ne l'avaient alors pas encore vu palmer ;)
  • Un ami d'Alexis, que j'appellerai le Parisien car j'avoue avoir oublié son nom, déjà rencontré quand je préparais l'IASS à la Douix de Châtillon.
  • Muffin, qui ne se souvient plus très bien pourquoi il est là. Ça pique...
Deux équipes se forment, n'ayant pas les mêmes objectifs. Alexis fera faire à son camarade (qui a des impératifs horaires) une visite éclair jusqu'à la galerie de l'Eden, tandis que les 3 autres auront une mission photo dans l'intersiphon S4-S5. De toutes façons le Gros Quick est intrinsèquement incompatible avec tout impératif horaire.

La première équipe ne traîne pas, ayant déjà fait un premier portage à l'entrée de la grotte en nous attendant. Ils s'enfoncent sous le porche alors que nous sommes encore en train de nous habiller et de croquer dans les sandwichs. Sandrine, madame Gros Quick qu'elle connait sous le sobriquet d'Olivier, est venu nous donner un coup de main. Quand nous sommes enfin prêts nous prenons le chemin du fond de la grotte tandis que Sandrine redescend nos affaires sèches aux voitures. Dans la galerie nous pourrons observer de près 2 chauve-souris endormies, ce n'est pas si souvent.
Arrivés au Lac des Touristes nous constatons que le niveau est tout à fait habituel, avec environ 40 cm d'eau qui coule entre le S4 et le S3. Il faut rappeler que cette grotte est un regard sur la rivière souterraine, dont l'exutoire se fait un peu plus loin à la grotte des Eaux Mortes. Nous prenons les lests laissé là à demeure (toujours ça de moins à porter), faisons les dernières vérifications et nous immergeons. La visibilité n'est pas extraordinaire, mais il est vrai qu'à Banges je ne viens pas tant pour les siphons que pour les intersiphons de toute beauté. Le passage du S4 est une formalité et nous émergeons au départ du canyon que parcourt la rivière.
Nous remontons la rivière, enjambant un bloc, se faufilant derrière un autre, pour arriver à la cascade où le S5 se déverse. L'échelle métallique est toujours bien en place, le passage se fait aisément, et nous voici au départ du S5.

L'objectif est simple : nous manquons de photos de cette partie que nous passons généralement d'une traite jusqu'à la sortie de S5. Afin de pouvoir illustrer une future fiche-cavité nous allons pallier à ce manque en nous efforçant de bien montrer le cheminement dans la rivière. Olivier sera le photographe Hamiltonien qui s'efforce de maîtriser les célèbres flous (ici dus à la vapeur d'eau), Laurent sera l'assistant éclairagiste, et moi je m'efforcerai de remplacer la jeune fille évanescente. Vous vous dites "Whaaa... Il fait le mannequin !", mais en fait il y a baleine sous gravillon. L'arnaque c'est que le modèle doit garder ses bouteilles et tout le matos sur le dos, pour faire plus vrai, tandis que les 2 autres posent tout leur barda sur la plage de la vasque du S5. La rançon de la gloire...
Je vous résume la technique : Olivier avec un appareil compact classique (dont le flash ressemble ici à un lumignon du 8 décembre seul sur une façade) prend la photo tout en m'éclairant avec un flash puissant déclenché via une cellule par le flash intégré de l'appareil. Moi je prends la pose dans la galerie, de face ou de dos, en éclairant derrière moi avec un autre flash déclenché par le gros flash d'Olivier. Vous suivez ? Ne vous perdez pas parce que ça continue : mon flash déclenche celui tenu par Babar plus loin dans la galerie, afin de donner encore plus de profondeur. Bien sûr nous dissimulons les flash eux-mêmes, voire même parfois le Babar porte-flash qui se met hors champ, ou planqué dans une anfractuosité. On imagine mal la timidité des ces petits animaux cavernicoles. Et cette cascade de 4 flashs fonctionne relativement bien, grâce au talent des deux opérateurs qui
n'en sont pas à leur coup d'essai.

Nous multiplions les prises, sachant bien qu'il y aura nécessairement du déchet. Il est difficile dans ces conditions de vérifier avec certitude la qualité du cliché. C'est parfois seulement en visualisant sur l'ordinateur que l'on constate que la mise au point ne s'est pas faite, ou pas là où on le pensait. On multiplie aussi les angles de vues et les poses, notamment sur l'échelle où certaines positions incertaines, pour donner l'impression du mouvement, sont longues à tenir. Alors que nous avons déjà bien pris la cascade sous toutes les coutures l'autre équipe revient. Olivier les intègre dans la séance : repos du modèle qui en profite pour refaire son maquillage. Et nous reprenons le cheminement de la rivière, tâchant d'en montrer les divers obstacles.
Le reportage fini Babar n'est plus très chaud pour plonger le S5, nous nous contenterons d'un rapide aller-retour Olivier et moi. La visi n'y est pas meilleure mais Olivier a un nouveau phare déporté qu'il teste. Essai concluant car son éclairage puissant nous montre le siphon différemment qu'avec ses lampes habituelles. On rejoint Babar et nous prenons le chemin de la sortie.

Le retour est plus facile que souvent car, ayant prévu une petite sortie, nous n'avons que les bi 4 litres à remonter. Ni gros blocs, ni relais. Cool. Nous sommes même un peu étonné de sortir de jour, ce qui n'est pas vraiment habituel à cette période de l'année.
Finalement cette sortie n'aura pas été que digestive, mais aussi apéritive : ça m'a ouvert l'appétit, je rentre finir les restes du réveillon !

Toutes les photos sont d'Olivier Lanet.