mercredi 27 avril 2011

Stage Trimix hypoxique et Plongées complexes à BSA

A venir, la Traversée de Lyon, à l'aviron ou en bike & run,
Les Journées Découverte de la Commission Vaucluse, organisées par Serge Cesarano.


Préambule

L'affaire avait en fait été lancée l'an dernier, dès la clôture du stage Trimix Normoxique (3-4 avril et 2 mai 2010). L'idée était de donner suite en faisant l'hypoxique selon la même formule, à savoir la combinaison d'un stage trimix avec les compléments propres aux plongées dites complexes pratiquées en souterraine. Le premier stage s'était fait -- à l'initiative d'Alain cloteau -- sous la houlette de Hervé cordier et Serge Césarano. Le second -- avec Alain cloteau à l'organisation logistique -- sera encadré par Serge Césarano ("Le Retour") et Jean-Pierre Stéfanato, en remplacement d'Hervé très pris par d'autres projets. Les autres joueurs seront Nicolas Massol, Alexis Carreel, Jérôme Blanc et bien sûr Alain Cloteau. A l'exception d'Alain qui plongera avec son Inspiration (machine que connait bien Serge puisqu'il forme à son usage) nous serons tous en ouvert. Le terrain de jeu reste bien évidemment Bourg St Andéol avec le puits du Goul du Pont. 

Ceux pour qui le choix d'un gaz se limite à Butane ou Propane à la station service se référeront utilement à la note "Le Trimix hypoxique, kézako ?" en fin de mon billet "Trimix à Chindrieux".

J'arrivais au stage avec malheureusement pas mal de stress et de fatigue accumulés, pas vraiment dans les meilleurs dispositions. La faute à 3 semaines sans avoir vraiment le temps de me poser un soir à la maison. Et même si certaines soirées étaient fort agréables (repas, ciné...) ce n'était cependant pas un vrai repos. Il faudra composer avec et gérer les temps de repos.



mercredi 27 avril

Le premier jour, qui était en fait une demi-journée, commença par le trajet. Le covoiturage avec Alain Cloteau se fit au départ de chez moi immédiatement après le boulot et, pour une fois, c'est lui qui était en retard. Comme heureusement nous avions prévu de la marge cela ne se répercuta pas trop sur notre arrivée. Le rendez-vous était fixé au gîte du Pont d'Ardèche à Pont St Esprit. Ayant déjà eu l'occasion d'en apprécier les avantages, le choix s'était imposé.



Une fois les salutations faites et le matériel déballé, nous rentrons vite dans le vif du sujet. Après les vérifications administratives et celles des conditions d'accès au stage nous attaquons le premier cours. Toutes les interventions du stage seront à son image : même si l'un de nos deux instructeurs déroule le fil principal, le cours se fait essentiellement à deux voix. Voire plus car les échanges seront privilégiés, les questions réponses apportant beaucoup à nos multiples interrogations. Nous manipulerons beaucoup les logiciels de décompression, les comparant, pour illustrer les effets induits par nos choix de gaz, notamment entre nitrox et heliox pour une décompression optimisée.

Après l'excellent repas pris en terrasse, où nous sommes chouchoutés par nos hôtes, nous retournons en salle. La deuxième partie concerne la programmation de notre plongée de demain. Cette première plongée se fera pour Nicolas et moi à 60m avec Jean-Pierre. Nous faisons chauffer les logiciels  de décompression, notamment MV-Plan en ce qui me concerne. Nous tournons et retournons différentes possibilités et en discutons avec nos mentors pour en peser avantages et inconvénients, au regard du cours précédent. Nous finissons quand même par aller nous coucher, en ce qui me concerne le sommeil ne sera pas un luxe.



jeudi 28 avril

Le matin, après un solide petit déjeuner, nouveau cours. Puis nous vérifions les gaz, préparons les blocs de décompression, fignolons les derniers détails matériels. Après un rapide pique-nique nous partons pour BSA. Les préparatifs s'enchaînent et les plongées suivent, avec quand nécessaire un aller-retour de nos cadres qui feront 2 tours : le stagiaire en attente en tête de puits à -18 le rejoignant quand le ou les précédents remontent. Heureusement que Jean-Pierre et Serge sont en recycleurs. 

La plongée en elle-même ne présente pas de réelle difficulté et les runtimes seront suivis scrupuleusement, comme seul le Goul du Pont peut le permettre en souterraine... Seul fait notable, afin de  respecter le cursus fédéral qui prévoit cela, le puits connaîtra un inédit lâcher de parachutes. Depuis -30, point offrant une belle verticale, échappant aux moulinets adéquats les bananes se lanceront à l'assaut -- parfois stoppé prématurément-- du puits dont la cloche qui le surplombe se verra violemment déflorée ! En fait je crois surtout que ça amusait Serge... D'un autre côté on ne peut lui reprocher de s'efforcer de respecter un référentiel dont il a fortement participé à l'écriture.  Mes paramètres : -60/45' avec un bi 12 litres de Tx20/32 et 1 relai 7 litres de Nx40.

Jean-Pierre et Nicolas au booster

De retour au gîte nous nous lançons prioritairement dans la préparation des gaz pour la plongée du lendemain. Les calculs se succèdent, nous comparons nos profils, justifiant nos choix. De la confrontation naît... le doute. Mais le doute raisonnable, celui de la remise en question à travers différents filtres : la sécurité bien sûr, l'adapté, le réalisable... Quand chacun est fixé vient la phase du gonflage. C'est la partie pratique de l'apprentissage, avec la mise en oeuvre des différentes techniques. Certaines sont déjà bien maîtrisées comme l'usage de la nitrouillette pour fabriquer les nitrox, d'autres nécessitent a minima rappel ou explication comme le délicat surpresseur d'oxygéne, ou le gonflage hélium à la poche. Le surpresseur, ou booster, est mû par la pression d'un bloc de 15 litres et il faut surveiller attentivement la vitesse de chargement pour ne pas risquer un échauffement critique avec l'O2. En fait il faudra changer plusieurs fois le bloc "moteur", le compresseur électrique gonflant des bouteilles pour cet usage. Le gonflage à la poche ne comporte lui pas de risque particulier même s'il faut être attentif pour respecter les pressions partielles calculées avec les logiciels ad hoc : une ancienne bouée colerette est recyclée en tampon pour alimenter le compresseur, via son arrivée d'air connectée en direct, en helium pur. Nous avons dû refaire l'étanchéité au niveau du filtre à air pas prévu pour cela mais la manipulation reste simple, et Alexis contrôle la vanne de la B50 d'helium d'une main et vérifie le bon gonflage de la poche de l'autre. 

Quand la nuit tombe nous remettons au lendemain les dernières manipulations pour repasser en salle de cours. A nouveau nous évoquons des spécificités de la souterraine relatives notamment à la chaîne de décompression. A nouveau nous rejoignons nos lits avec bonheur.



vendredi 29 avril

Première palanquée : Alexis,
Nicolas et JeanPierre

Je démarre la journée avec la pression car si d'autres ont pu finir leurs gonflages la veille, les fonds de bouteilles ont compliqué les miens que je finis dans l'urgence. Et je n'aime pas ça. Avec Alain nous partons à la bourre pour le site car il a dû lui aussi rectifier un gaz. Heureusement, comme nous ne partons évidemment pas tous en même temps, notre passage en deuxième palanquée après la sortie des premiers nous donne le temps de souffler. C'est qu'il s'agit tout de même aujourd'hui de la plongée à -80 pour aller voir au-delà de la galerie basse le départ du second puits. 









Muffin serein... Binômes "Inspirés" Muffin, Serge & Jérôme

Quand nos camarades émergent la sérénité m'est revenu et c'est tranquilles que nous nous mettons à l'eau. Alain, Jérôme et moi plongeons avec Serge. Jérôme passera en premier puis Alain et moi après un délai rejoindrons Serge pour qu'il n'attaque pas vraiment les paliers. Comme il plonge en circuit fermé à PPO2 constante ses paliers finaux ne devraient pas excéder les nôtres au runtime. Quand vient mon tour je rejoins Serge vers -30 et veux effectuer le changement de gaz sur l'ordinateur VR3 que m'a gentiment prêté Claude Bénistand. Malheureusement son positionnement un peu haut sur mon avant-bras fait que, pour le mettre à distance correcte de mes yeux vieillissants, son écran ne me fait pas face. Or ce n'est pas le splendide écran Oled de l'OSTC d'Alain, mais un écran LCD ancien dont la luminosité et la lisibilité sous un angle même léger est vraiment médiocre. N'en n'ayant de surcroît pas une grande habitude je me vois mal jouer aux devinettes dans les menus. Je décide donc de m'en passer et de me contenter du runtime calculé et soigneusement reporté sur un scotch orange collé sur mon tuyau de manomètre. Il a été calculé avec une importante marge de sécurité, prévoyant jusqu'à 8 minutes de temps fond à -80 pour gérer un éventuel incident. 

Je suis Serge en conservant mes relais. Je les ai brêlés à la façon Bulle-Maniac, un élastique venant les plaquer contre moi sous les bras, et il ne me gênent vraiment pas, et vu le profil de la galerie quasi sans palmage... Même le bref passage bas à -59 ne suffit pas à les rappeler à mon souvenir. Je suis repassé devant et Serge, qui m'avait signalé qu'il progressait rapidement malgré le recycleur, me suit de près. Nous atteignons la galerie basse. Nous avons passé les -75 et je m'engage résolument dans ce boyau que je ne connais pas encore. Tout à coup des flash lumineux m'alertent ! Serge a passé sa lampe en mode "à éclats", il doit vouloir me signaler quelque chose. Je me retourne et essaye de distinguer ce qui se passe malgré le stroboscope. Je ne constate rien d'anormal et réalise qu'en fait c'est simplement pour faire la fête à Alain qui revient du puits et s'apprête à nous croiser ! C'est qu'il est joueur Serge... Je reprends ma progression et rejoins rapidement la tête de puits. Je suis sous le charme : l'eau est limpide et, malgré la faiblesse de mon éclairage (des lampes à LED 5W) je peux éclairer sans problème le fond 30 m plus bas. Tentant. Je me suis stabilisé au-dessus  et je profite de l'éclairage de Serge qui a abandonné l'ambiance boîte de nuit. Je contemple le spectacle une minute maximum et amorce le retour. Au bout de la galerie j'attaque la remontée après moins de 15 minutes, donc largement dans le temps mini prévu. La remontée sur un RT très sécuritaire sera longue avec des paliers d'une minute de -30 à -18 puis 2' à 15, 3' à 12, 5' à 9 et pour finir 16 à 6 sous oxygène pur. Le timer n'indiquant pas les secondes, pour être sûr j'arrondis systématiquement à la minute suivante. Au final je sortirai après environ une heure plongée. Paramètres : -80/66' avec un bi 12 litres Tx15/50 et 2 relais Nx40 + Oxygène pur à 6m.

On ne sait pas trop pourquoi on lui tape
dessus. Mais lui doit savoir !

De retour au gîte nous nous activerons au gonflage afin de stocker l'helium et l'oxygène restants dans toutes les bouteilles qui traînent, afin de ne pas rendre pleines les B50 qui ont de toutes façons déjà été payées. Autant dire que le booster et la poche font un service intensif. L'objectif est de pouvoir les rendre pas trop tard à Serge qui doit les ramener pour les rendre au gazier. Objectif non atteint !
     Enfin nous pourrons reprendre la route, la tête pleine de judicieux conseils et de belles images du deuxième puits. Bientôt nous recevrons une belle carte en plastique à 2400 € le kilo... Mais la carte ne reste justement que du plastique, ce qui compte n'est pas là mais dans ce que nous ferons de nos compétences augmentées et pourtant encore toutes relatives. Personnellement mon objectif n'est pas spécialement d'aller "taper les 3 chiffres" mais seulement de pouvoir, au sein de l'équipe de la CRPS RABA, intervenir utilement un peu plus loin en toute sécurité. Ce ne sera qu'un moyen pour des objectifs, dans le cadre des projets de la commission. Et pour cela je vais d'abord consolider mon expérience dans une zone raisonnable, à mon rythme.

Pour conclure je dirai que, s'il est vrai que du fait de la fatigue et du stress initial le moindre petit coup de bourre me faisait vite monter la pression, grâce à la bonne organisation et à l'encadrement patient et attentif, les plongées se sont cependant toutes faites dans la sérénité requise. La partie théorique était adaptée à nos attentes, répondant à des préoccupations concrètes, de même que la pratique en phase avec nos usages en souterraine, sans négliger pour autant  le cursus standard.
   Je me sens maintenant mieux armé pour, après une pratique "de consolidation", aborder les plongées plus engagées qui pourront se présenter dans le cadre de nos projets CRPS.
   Merci à l'organisation, à nos cadres éclairés (mêmes ceux en mode stroboscope, n'est-ce pas Serge ?) et à mes petits camarades pour leur bonne humeur et m'avoir supporté quand j'avais des poussées de stress !




Les photos sont de Michel Conte.


1 : Fiche cavité sur le site FFESSM-CNPS
    Fiche cavité sur le site de PlongéeSout


lundi 25 avril 2011

Validation N1 & N2 à Agay

Préambule

Cette année nous avons choisi de tenter la double validation : N1 et N2 sur le même week-end. L'intérêt est de créer un lien entre les deux groupes, et d'avoir une seule organisation logistique. L'inconvénient est de nécessiter un nombre d'encadrants importants sur un même week-end. Grâce à la diligence d'Anne et de Patoche la logistique est bouclée, même si une défaillance du camping aupès duquel nous avions réservé fait que nous serons dans un autre, plus loin de la structure de plongée. Pour l'organisation technique je me suis reposé sur Padawan Super-Chinois, et cela devrait pouvoir rouler entre les encadrants techniques et explo.
Vendredi soir 3 minibus vont successivement quitter Lyon. Le premier tôt dans l'après-midi pour ceux qui pouvaient se libérer, le second vers 18h, et le troisième environ une demi-heure plus tard pour ceux retenus par le taf... Pour le n° 2 et le n° 3 un arrêt sur la route était prévu au sud de Lyon, à la première sortie suivant l'aire de Solaize, afin de ne pas faire rentrer dans Lyon à la mauvaise heure ceux qui sont en périphérie. Sont prévus à cette étape Mademoiselle S (nous préserverons son anonymat pour d'évidentes raisons d'e-réputation), Christophe et moi-même. Christophe me rejoint chez moi, nous chargeons le matos dans la Kangoo et partons pour le rendez-vous. Nous sommes sur le premier jour des départs en vacances et la rocade est avance doucement, me faisant craindre pour le timing, mais nous atteignons cependant sans trop d'incidence le boulevard urbain sud.  La consultation en direct-live de l'info-traffic nous incite à en sortir avant la jonction avec l'A7. Mais sitôt sortis je comprends que nous ne sommes évidemment pas les seuls à y avoir pensé, et le chemin de contournement par St Symphorien d'Ozon est complètement surchargé et bloqué. Nous avançons un bon moment à l'allure d'un convoi funéraire. Comme je réalise que tout le monde suit les indications des GPS, et qu'il me semble qu'il existe une route plus basse le long du fleuve, nous examinons le plan et tentons notre chance  en nous échappant par une petite rue. Bonne inspiration : nous rejoignons en bas du plateau une voie qui longe la voie ferrée et nous amène sans aucune circulation jusqu'aux ponts qui enjambent le chemin de fer et l'autoroute. Là nous retombons sur un cortège d'automobiles qui tentent de s'échapper avec l'intention probable de rejoindre à Vernaison la départementale qui rejoint, avant Givors, l'ancienne N86. Heureusement nous ne sommes que très peu de temps en leur compagnie, et nous atteignons notre point de RDV. Là, Mademoiselle S qui était à l'heure, a trompé l'attente en attaquant les munitions prévues pour le week-end. Notamment les liquides... Pour échapper aux pollens elle s'est enfermé dans sa voiture et transpire. Quelques appels nous confirmant que les minibus 2 & 3 sont complètement bloqués pour sortir de Lyon, nous donnons un coup de main à S pour nous venger des bouchons sur la bouteille (bien débouchée pour sa part). L'attente est longue avant de voir arriver nos camarades, mais la circulation semble se fluidifier sur l'autoroute. Nous chargeons et reprenons l'autoroute. Rapidement nous comprenons que S, entre son médicament contre l'impatience et la déshydratation dans la voiture, a bien reçu et a l'estomac au bord des lèvres... Le trajet sera pour elle nauséeux et comateux, avec une pause "vidange". Pour tous il sera long, puisque c'est finalement vers une heure du matin que parvenons à destination, avec une circulation dense et un peu ralentie mais finalement jamais bloquée..
Nous trouvons nos amis du premier minibus qui, après un trajet encore plus long mais terminé plus tôt du fait d'un départ anticipé,  nous ont gentiment attendu. Président Patoche est très remonté de la carence du camping, qui nous met loin du centre, dans un camping tout en longueur au bord de la route, avec des bungalows dispersés. Pas content. Tout le week-end notre Pat, toujours si soucieux que tout se passe au mieux, prendra les choses trop à coeur, se mettant martel en tête. Respire Patou ! :D  Nous finissons par tous trouver un bungalow et un lit, je dormirai avec Didine, Maxou et Patoche. Chacun dans son lit, bien sûr !


Samedi 23 avril


Nous nous levons tôt -- toujours moins tôt que Patrick, en route à une heure indécente -- pour emmener le matériel au club et aller prendre le petit-déjeûner au restaurant du camping où nous aurions dû loger. Las, le patron de la structure confirme mes craintes : la météo, vent fort et houle creusée, est trop mauvaise et nous ne pourrons pas sortir aujourd'hui. Évidemment cela ne nous arrange vraiment pas pour le planning des validations. Ce qui fait que, sitôt fini le petit-déjeûner, Yves et moi nous attelons à modifier le programme. Nos camarades ayant sorti les cartes mais aussi quelques bouteilles (il n'est même pas 10h du matin) nous nous empressons de soustraire au moins les prépa N2 pour faire les mises au point théoriques qui avaient été évoquées. C'est ainsi que dans un bungalow nous faisons une correction collective de l'examen écrit, suivie après le repas d'une reprise des tables et incidents menée par moi, et des accidents menée par Yves.
Avant cette reprise je décide d'aller courir un peu, malgré la pluie qui tombe. Quitte à être mouillé je ne me munis que d'un flottant et d'un tee-shirt technique léger. Ne connaissant pas  spécialement les itinéraires possibles je commets l'erreur de prendre le premier chemin qui s'éloigne de la route. Je ne suis pas encore échauffé et cela monte déjà méchamment. De plus un vent froid sur le ventre perturbe ma digestion de la viande en sauce copieuse et trop récemment ingérée... Durant le premier quart d'heure je sens mon repas revenir péniblement. Je passe enfin derrière une crête qui m'offre l'abri du vent, tout en continuant de monter. Mon estomac m'offre le répit et je prends enfin plaisir à ma course qui m'offre quelques très jolis points de vue. Au final je n'aurais couru qu'un peu moins de 7 km pour 180 m de dénivelé positif, mais au moins la journée n'est pas perdue.
Après une bonne douche, puis le cours informel sur les tables, nous nous attaquons à l'apéro surprise. Non pas que l'apéro en soit se révèle surprenant. Mais alors qu'elle est la surprise ? C'est qu'au moment d'aller prendre le repas du soir une clé de minibus manque à l'appel. Tout le monde cherche dans tous les sens, échaffaude des hypothèses, mais rien n'y fait. Patrick se fait un ulcère à envisager le scénario catastrophe dans toute sa splendeur, les insinuations fusent sur les derniers vus en possession de la clé, le ton s'élève... On finit par aller manger avec un fort retard, après avoir transféré les sacs dans un véhicule qui ferme. Après le repas Pat est sous pression, chacun rejoint ses pénates, ambiance plombée.



Dimanche 24 avril


Dimanche matin je suis réveillé par un ours en cage qui s'agite dans le mobile-home : Patoche déjà énervé par les changements de camping a eu un sommeil troublé par des bruits de clés. C'est donc à l'aube qu'il commence à s'agiter, pliant son lit, faisant des feuilles de palanquée devant un Maxou médusé. Nous commençons par aller vérifier si les plongées pourront se faire. Curieusement, en marchant chacun a le regard qui traîne au sol, au cas où... Mais non. Par contre aujourd'hui nous pourrons sortir. Le petit-déjeuner est pris sans traîner et nous nous retrouvons tous au club. Sans être idéales, surtout pour des premières bulles, les conditions permettent tout de même de sortir. Chacun récupère sa bouteille et s'attaque au gréage du matériel. On assiste d'un peu plus près les N1, mais ils sont déjà très autonomes sur ce plan. Avantage du centre de plongée d'Agahonis, son ponton d'embarquement est sur la rivière : bien à l'intérieur des terres, et donc à l'abri. L'embarquement est donc aisé et tout le monde est bien installé quand le bateau (semi-rigide) rejoint la mer. Une houle résiduelle persiste, combinée à un peu de vague. Direction le site de l'Arche.
Nous nous immergeons sur le mouillage pour les exercices habituels de validation. Les prépa N1 devront nous faire admirer leur belle stabilisation et démontrer leur aisance par des lâchers-reprises d'embout, vidages de masque et autres, et surtout le respect des consignes. Quant aux prépa N2 ils vont surtout se manger de la remontée au gilet ! Personnellement je serai sur le N2 tout le week-end. Petite exception : Séverine et Clément qui sont déjà validés N1, inscrit en formation pour se remettre dans le bain (!), seront eux en week-end ballade avec Simon le N4 de choc.
Un plongeur cependant a trouvé une excuse originale pour ne pas plonger : Thomas a décidé d'arrêter le vol d'une bouteille mal arrimée avec son nez. A première vue le bloc semble devoir être déclaré vainqueur. Cependant un peu inquiets Charles emmènera le blessé passer une radio en rentrant : tout va bien, le bloc est intact. Miraculeusement le nez aussi. Après le repas pris aux Rives d'Agay c'est le second miracle : les clés sont réapparues sous un buisson, pas ardent pour un sou, ayant pourtant déjà été examiné à plusieurs reprises... Les sourires sont tellement en coin que certains semblent sortis d'un tableau de Picasso. On décide de faire semblant d'y croire, l'important c'est qu'on n'ait pas besoin de péter une vitre ! Au moins Patoche dormira peut-être mieux cette nuit.
Cet après-midi nous partons pour les pyramides, et on va commencer par un peu de capelé. Lorsqu'on se met à l'eau on constate qu'en plus de la houle et des vagues, il y a aussi du courant... Pour ne pas s'éloigner du bateau (sécu toujours...) Yves -- DP du week-end -- propose de tourner autour des 2 bateaux qui sont amarrés l'un à l'autre. Il faut d'abord étaler le courant pour rejoindre le mouillage, le contourner puis de l'autre côté pfiouuu ! ça part dans le jus avant de recommencer. A ce petit jeu nous aurons 2 abandons sur essoufflement, dont une que je ramène au bateau et maintiens pour lui laisser reprendre son souffle... Les conditions ne sont pas des plus faciles. Quand tout le monde a cessé de respirer comme un petit chien qui vient de courir par 50° à l'ombre, on s'immerge pour la suite des festivités. Un incident dans une palanquée autonome viendra pimenter le débriefing de retour au centre : Yves, en digne Padawan, se met en mode "gros yeux" pour rappeler les consignes de sécurité en cas de perte de palanquée. Curieusement cela rappelle à Simon et Lionel un de mes débriefs il y a quelques années en Egypte :D .
Le repas du soir sera évidemment précédé d'un solide apéro, et suivi... de pas grand chose en fait : la journée a été rude, certain(e)s ne tardent pas à plonger, mais sous les draps.


Lundi 25 avril


Cette fois non seulement le soleil est au rendez-vous, mais la mer est enfin plus sereine. Telle qu'on l'aurait souhaité du départ, mais pour des conditions de pratique sans surprise il faut faire ping-pong !
Ce matin le Sec des Suisses est au programme. Pour ne rien changer je monte et je descends tel un ludion parfois un peu agité, au gré des remontées gilet de mes stagiaires bien décidé(e)s à décrocher leur niveau. On voit bien que la mer n'est pas une fosse de plongée, et le transfert des techniques acquises n'est pas aisé. Mais l'important est de persévérer.
Entre midi et deux on procède en guise de mise en bouche à la remise des diplômes des N1. La tradition est respectée et les diplômes ne sont pas les seuls à être tamponnés, les fesses des récipiendaires étant elles-aussi copieusement marquées ! Qu'ils ne se plaignent pas, on a abandonné le fer chaud... Le repas est pris sous un soleil pesant avant de repartir pour la dernière plongée.
Pour terminer nous nous rendons sur la balise de la Chrétienne. Pour la plupart des prépas N2 ce sera l'occasion de faire leur première plongée en autonomie, sous la surveillance discrète d'un encadrant suivant "l'air de rien". Deux stagiaires cependant devront encore faire de la technique avec moi, la maîtrise des remontées n'ayant pas encore été totalement convaincante de manière régulière.
Enfin nous rentrons et commençons à plier bagages, rassemblant le matériel, chargeant les minibus et faisant le ménage des mobile-homes. Quand tout est prêt, en attendant la visite d'état des lieux du camping, nous nous réunissons pour les délibérations du Jury.
Comme toujours 90% des cas ne posent pas question, et leur validation unanime se fait en 5 minutes. Quant aux cas limites, ceux-ci vont nous retenir longtemps, soumettant la patience d'une troupe inquiète à rude épreuve. Ils iront jusqu'à envoyer Clément en émissaire, l'air de rien, un verre à la main et son sourire aux lèvres en guise de laisser-passer !
" - C'est une réunion d'encadrants.
  - Ah, d'accord.
  ...
  - Ça veut dire qu'il faut nous laisser Clément. Mais c'était bien essayé."   : )
On a pris soin que tous les élèves passent à un moment ou à un autre (pas forcément tous sur ce week-end) avec chaque encadrant, afin que chacun puisse s'exprimer utilement. Plusieurs réserves étant exprimées sur 2 personnes on s'efforce d'argumenter les deux positions, valider ou différer, en recentrant sur l'essentiel. L'essentiel est évidemment la sécurité, mais nous sommes aussi tenus de respecter le référentiel de la fédération. Sans quoi quelle reconnaissance pourrait être accordée à des brevets dont les critères d'attribution varieraient selon les régions, les clubs, voire l'encadrant qui délivre ? On pourrait dire que le dernier encadrant à avoir évalué le candidat décide (nos prérogatives nous l'autorisent), mais depuis 2002 où j'avais pris la direction technique du club nous avons toujours tenu à ce que ces décisions soient collégiales pour éviter toute influence inconsciente. Finalement, quand l'hésitation -- dans un sens ou dans l'autre -- est trop forte, on en revient au traditionnel "Est-ce que tu laisserais un de tes proches plonger en autonomie avec ... ?". Et quand il y a des 'non' on choisit sagement de différer. Cette question nous aide quand on a du mal à exprimer le problème, là où l'expérience du plongeur et du moniteur décèle une faille sans pouvoir trouver les mots. Il serait toujours plus "facile" de valider et de se dire "C'est fait, maintenant vacances", mais ce ne serait pas honnête. On est là pour que nos élèves, qui deviennent souvent des amis, apprennent à plonger pour se faire plaisir en toute sécurité. Ce n'est que de la plongée, et une validation différée de quelques semaines n'est pas un échec mais une mesure de prudence. Ce n'est pas non plus comme le bac qu'il faudra forcément attendre un an pour retenter. Surtout, il faut être réellement prêt (et tout le monde ne l'est pas nécessairement en même temps, sans que ce soit honteux) car au final ce qui est en jeu c'est non seulement sa propre sécurité, mais aussi celle de ceux avec qui on plonge. Le niveau 2 en ouvrant les portes de l'autonomie apporte une co-responsabilité : au sein de la palanquée personne n'est plus responsable que les autres, mais personne ne l'est moins non plus.
Au final deux validations seront différées, pour lesquelles nous nous efforçons de déjà placer des séances de rattrapage à la carrière de Chamagnieu. Finalement nous revenons annoncer, avec force ménagements car ce n'est jamais facile de ne pas pouvoir récompenser une saison de travail et d'espoir, les résultats. Apparemment quelques larmes d'inquiétude ont coulé durant les délibérations, mais ont été séchées par le soutien du groupe. Une remise un peu particulière est celle du N2 de Maria, fruit mérité d'une forte persévérance et de beaucoup de travail. S'étant très impliqué dans sa progression Yves a été choisi à l'unanimité pour le lui remettre. Tous les diplômes ont fait l'objet au verso de petits mots personnels de chacun de nous. Et bien sûr là encore nous tamponnons joyeusement les nouveaux N2 sous l'objectif des photographes !

Pour finir nous repartirons sans avoir vu venir l'état des lieux, une raison supplémentaire d'agacement pour notre cher Patoche. La route sera moins pénible qu'à l'aller même si elle reste longue. Je retiendrai de ce week-end que le jumelage des validations N1 et N2, s'il nécessite une solide organisation et la disponibilité de suffisamment de cadres, permet de créer des liens importants entre des sessions qui sinon restent facilement isolées. Il est facile, et dommage, en effet de rester dans son groupe avec lequel on continue généralement d'avancer les saisons suivantes. A rééditer s'il on peut.

PS : les semaines suivantes ont vu les validations différées devenir effectives, puisqu'à la mi-mai tout le groupe a au final été breveté Niveau 2. Bravo à toutes et tous.



A travers l’œil des copains...


L’Excellentissime CR de Simon à chaud (toujours chaud Simon... ; b), avec photos et topos des sites.

>>> Les photos de Stéphanie.

Micro CR de Thomas :

Je profite de ce message pour tous vous remercier (même celui qui avait gardé les clés dans la poche de son sac à dos et qui m'a fait promettre de ne jamais dévoiler son identité sous peine  de ne jamais avoir le niveau 2...) pour votre bonne humeur et pour cet excellent week-end qui, malgré quelques déconvenues, (vous aurez au moins découvert que le baby-foot peut-être considéré comme un sport extrême...), me donne envie de replonger très très vite en votre compagnie.

A très bientôt pour de nouvelles aventures !

P.S : En P.J, ma plus belle photo d'expédition (4 heures en semi-autonomie, qui dit mieux ? encore merci Charles !!!)


Tom"blackcat"



Micro CR de Bertrand :

La classe Simon super résumé de ce week-end de dingue et merci pour les photos.
Pour compléter voici quelques photos supplémentaires.  Je regrette de pas avoir eu d'appareil photo sous l'eau car avec toi Simon il y a de quoi prendre des photos ;-) et je parle pas de poissons....

En tout cas merci encore à tous, je pense que l'on en gardera tous un bon souvenir malgré quelques petits aléas (spéciale dédicace à mon collège de chambré pour son jeu de jambe au baby et à son courage pour avoir arrêter un bouteille avec le nez afin que personne ne se blesse). D'ailleurs Thomas j'ai ton T-Shirt URRSSRSSA (Note du blogueur-DT : il y a de la sanction dans l'air...) et ben si tu ranges tes T-Shirt comme tes clés ;-)

Bonne semaine à tous.
A quand la prochaine ?

Bertrand

>>> Les photos de Bertrand

mercredi 20 avril 2011

Plongée Trimix à Chindrieux

Toujours dans l'optique d'être dans les clous -- vis à vis du quota préalable de plongées trimix -- avant le stage proche du Trimix hypoxique (1), je me suis prévu une plongée en semaine. Objectif le tombant de Chindrieu, qui se trouve à Châtillon. Pas sur Seine mais sur le lac du Bourget. Oui, je sais, ce n'est pas facile à suivre...
J'ai prévu un petit tour vers -60m et donc commandé un trimix 16/25, qui se trouve être un héliair (un quart d'hélium, le reste en air). C'est là que commencent les emm.... J'ai prévu de récupérer mon bloc la veille afin d'être tranquille pour partir jeudi matin. Mais en sortant à 18h bien tapée, pour rejoindre en ville au pire horaire un magasin qui ferme à 18h45, c'est Mission Impossible. Et j'échoue, arrivant 2 minutes (dixit son voisin) après le départ de la miss qui tient le magasin ! L'impression d'avoir échoué à 2m du bol de sangria... En panne de batterie je n'ai même pas pu appeler pour lui demander un petit délai... Donc retour maison, 40 bornes pour des prunes, et il faudra revenir demain matin. Le lendemain je repars, à une heure où la circulation est moins pénible. Arghhh ! Je n'avais pas vérifié, ça n'ouvre qu'à 10h. Je me dis que je suis maudit en patientant dans la voiture. Je finis par récupérer ma bouteille, et l'analyse me dit qu'une fois encore je n'aurai pas le mélange souhaité... Ça manque d'hélium. Retour à la maison et devant l'ordi pour refaire des runtimes.

Enfin je pars, bien tard par rapport à mes plans initiaux. La route est peinarde, il fait beau, je me détends. Et comme il fait beau, il y a du monde au port et donc plus de place que tout en haut du parking. Pas grâve je porterai, j'adore quand il fait chaud. Je prépare tout mon bazar et l'amène au bord de l'eau  à côté de baigneuses en mode "décapoté". Forcément, je fais un peu contraste quand je me pointe en combinaison étanche. J'accroche la fermeture de mon étanche à un mousqueton de mon bi posé sur le mur, et ferme ainsi seul le bazar. Au-to-no-mie. Je me mets à l'eau, clampe le 10 litres, et part mollo sur le dos.
Question de blocs disponibles et de budget j'ai choisi d'être à l'air pour la décompression. Pas optimum mais pas déraisonnable non plus. J'aurai donc un 10 litres de trimix à partir de -35, et mon bi 9 air au-dessus, afin d'éviter d'éviter un effet narcotique supérieur à celui du fond. Comme je ne suis pas sous plafond, si je "perds" (problème détendeur ou autre) mon trimix je peux remonter sans traîner avant qu'il ne soit vide dans la zone où je peux reprendre l'air. J'appliquerai la règle des quarts sur le bi dorsal et des tiers sur le trimix.
Parvenu à l'aplomb du tombant je m'immerge doucement, teste mes détendeurs et l'éclairage. Je suis entièrement en config sout' avec notamment le casque pour me libérer les mains. Tout est ok et je descend progressivement. La lumière baisse vite, tout va bien. Mon direct système qui bulle -- sans conséquence sur l'autonomie -- me casse un peu les oreilles par son bruit incessant. Il me semble entendre un autre son derrière que je n'arrive pas à identifier, comme un chuintement continu. Je suis à presque à 35m. Pris d'un doute je veux changer de détendeur pour vérifier et là, sitôt ôté de la bouche, il part en débit continu !
Meeerde ! Je suis passé sur l'autre, et j'essaye de fermer mon robinet. Je suis souple mais ça n'est quand même pas très facile. Heureusement j'ai pris la précaution d'enlever mes protections de robinetterie. Comme j'étais proche de la paroi, le nuage de bulle a vite fait de décoller tout le sédiment qui tapisse le tombant. En un rien de temps je suis dans une touille qui vaut largement celle de certains siphons. C'est un nuage de grosses particules qui tourbillonent comme une neige triste. L'impression d'être dans une boule à neige version ramoneur... Tout en actionnant le robinet je suis remonté. Quand il se trouve enfin fermé je suis à un peu plus de 20 m. Je me stabilise et me décale pour revenir dans une eau claire. Je patiente et tente de réouvrir, mais le givrage persiste. Je fais le point et choisis de limiter ma profondeur à 50m et de ne pas entrer dans les paliers. Ainsi, si le deuxième bloc devait givrer (peut-être y a-t-il eu de l'humidité au gonflage) je pourrai remonter sans me poser de question.
Je redescend, très attentif au chant de mon détendeur. A 35 m je retente l'ouverture et ça passe. J'ai perdu près de 60 bars sur 200 initiaux. Je reteste les 2 détendeurs puis passe sur mon trimix. A 50m, avec ce trimix, c'est grand confort.  Je profite de ma plongée, l'eau est claire et le tombant est assez vivant. On est dans une grosse période de frai et les poissons sont nombreux. De belles bêtes se planquent au fond des trous. Je remonte doucement, arrive sous le surplomb et balaye de mon éclairage. Je me dégage et progresse le long du tombant. Je marque des étapes : 45, 40, 35. A 30m je reprend l'air. Etant donné mon profil je vais suivre mon ordinateur basé sur l'air. La plongée se poursuit tranquillement et je la termine dans 4-5 m d'eau, prolongeant un peu. Quand j'émerge je ne suis plus trop loin de la plage. Je prends mon cap et redescend pour y aller par le fond.

Quand je ressors l'heure a tourné et je décide de ne pas traîner. C'est que ce soir j'ai une soirée avec les copains et j'avais prévu de faire un dessert : ce n'est pas gagné ! Comme je suis bien frais (!) je jette le 10 litres sur mon épaule et remonte en une fois. Je ferai quand même une petite pause, avant la remontée du parking. Avantage du coffre de Kangoo, je ne perds pas de temps à tout démonter, me contentant de tout bien caler. Je saute dans mon short puis au volant, c'est reparti pour un retour sans encombres.

Le flan, fait dans l'urgence, avait drôle de mine. Mais la soirée fut parfaite.


(1) Le Trimix hypoxique, kézako ?

Je résume pour les non plongeurs : dans l'air il y a 4/5éme d'azote. Cet azote se dissout dans tout le bonhomme pendant la plongée (tel le gaz carbonique dans le Coco Lola), ce qui fait qu'on devra prendre le temps de l'éliminer en remontant, ce sont les paliers. Mais en plus l'azote provoque, grosso modo à partir de 40m, la fameuse ivresse des profondeurs, narcose pour les intimes. Une solution est de remplacer au moins en partie l'azote par de l'hélium, et ce en d'autant plus grande quantité que l'on va profond : c'est le trimix (mélange de 3 gaz : oxygène, azote, hélium).
Mais quand on va profond l'oxygène finit lui aussi par poser problème, engendrant un risque de syncope... Bon, ben on va mettre moins d'oxygène et plus d'hélium alors ? Et puis on va appeler ça un trimix hypoxique, puisqu'il comporte moins d'oxygène que l'air habituellement respiré. Seulement comme il n'y a plus trop d'oxygène, il peut ne pas y en avoir suffisamment. Du moins pas assez pour pouvoir être respiré proche de la surface. Et là on doit prendre en plus, dans une bouteille séparée, un truc qui lui se respire bien quand on remonte...
Et comme tout ça n'est pas inné, on l'apprend dans des stages : trimix de base, puis -- après un minimum de plongées trimix -- le trimix hypoxique.
CQFD.

dimanche 17 avril 2011

Journée Découverte de la Plongée Souterraine Haute-Savoie
Plongée trimix -60m au Goul du Pont


C'est reparti pour deux nouvelles journées découverte de la Plongée Sout' à BSA (Bourg St Andéol). Celles-ci sont organisées à l'initiative du CoDep 74 et donc sous la férule de Laurent Bron. Malheureusement celui-ci n'a eu que peu d'inscriptions,  alors même que les précédentes -- qui avaient dues être annulées du fait de conditions défavorables -- avaient pourtant été très demandées. Visiblement le report ne s'est pas fait... Qu'importe, Michel Conte du CoDep 26/07 et moi-même pour le CoDep 69 trouvons de quoi compléter. Plus quelques inscriptions tardives en 74, le stage peut démarrer.


Samedi 16 avril

Lendemain de soirée oblige, j'ai un peu la tête dans le seau et le démarrage est laborieux. De plus je découvre (!) que c'est jour de départ en vacances, cumulé avec avec un we annoncé "grand beau"... La vitesse est limitée à 110 pour la régulation et j'appelle donc Babar pour l'informer d'un léger retard. La régulation semble efficace et malgré une circulation chargée je ne rencontre pas de bouchons jusqu'à la sortie de Montélimar Sud. J'arrive avec finalement peu de retard et m'insère dans le briefing avec une présentation express.

 Le programme habituel se déroule. Après le brief global sur la journée par Babar (responsable technique) et Michel (responsable administratif), on se répartit les différentes présentations : Michel expose -- avec force très belles photos et les topos qui vont bien -- les spécificités de chacun des Gouls, Babar présente l'activité au sein de la fédé (et de la FFS) et notamment les récents niveaux propres à la FFESSM, pour ma part je présente le matériel et le fil avec surtout leur bonne utilisation. Le matériel ayant été présenté il est l'heure de passer aux travaux pratiques : armés du contenu de la malle pédagogique de la commission régionale RABA, de notre propre matos et surtout d'un savoir-faire impressionnant B) , nous assistons les stagiaires pour leur construire une configuration adaptée en partant de leur propre gilet de stabilisation. Utiliser autant que possible leur gilet limite beaucoup la perturbation de nos adaptations. Les bi 7.5 litres de la commission étant étroits la plupart des sangles de stab classiques suffisent à les fixer, avec une sangle supplémentaire pour stabiliser le bas des blocs. Quand leur détendeurs sont en DIN on les conserve aussi, mais nous ajoutons généralement un détendeur monté en configuration "gauche". Au final je leur fait remarquer que la deuxième bouteille dans le dos se fait complètement oublier, qu'ils ont déjà l'habitude d'avoir 2 détendeurs, et donc qu'ils ont seulement un manomètre supplémentaire à gérer. Le vrai changement matériel est plutôt dans l'agencement compact adopté, car il vrai que la compacité est rarement une préoccupation majeure du plongeur mer... Les mousquetons, caouèches et colliers rislan sont de tous les combats et petit à petit tout le monde se trouve équipé.

L'heure du repas arrive et on se retrouve bien sûr au soleil et allongés dans l'herbe. L'organisation n'étant pas signée Michel il fallait cette semaine penser à son pique-nique. Le mien se présente basiquement sous forme de conserves, mais heureusement Josée faisant une expédition à la boulangerie je lui passe commande d'une pizza pour agrémenter. L'intermède gastronomique est important pour placer un vrai moment de détente (même si ces journées sont toujours très calmes et détendues) avant la plongée elle-même.

Aujourd'hui, comme j'ai prévu en fin de journée d'effectuer une plongée trimix pour me préparer à mon prochain stage, Laurent ne m'a affecté qu'un seul stagiaire. Sylvain est un grand gaillard stéphanois, presque un voisin donc. Il se montre attentif au briefing d'avant plongée, et consciencieux avec les vérifications dans la vasque. La configuration du Goul du Pont étant généralement source de baptêmes un peu trop courts, j'ai pris les devants en lui disant de prendre son temps et de ne pas hésiter à s'arrêter pour regarder ce qu'il veut. De niphargus en bulles d'air collées au plafond nous arrivons tranquilement au puits. Comme il est très respectueux des consignes je le fais descendre à la limite d'évolution autorisée (-20m) et lui fait signe de rester la main sur la corde. Je descends de quelques mètres, afin de mieux lui éclairer le puits et donner cette vision particulière quand un plongeur évolue plus bas. Sur le chemin du retour, la galerie s'y prêtant bien et histoire d'occuper un peu, je lui fais une démonstration de spider-chochon avant de le faire essayer à son tour ! Sur le dos, et le gilet gonflé à bloc, on marche à quatre-pattes au plafond... Ayant repris une attitude plus digne pour croiser une autre équipe, nous ressortons dans la vasque après environ 25' de plongée. Sylvain à la banane, satisfait des nouvelles sensations expérimentées et des visions de cet univers minéral si particulier.

Après un rapide debrief -- timing serré -- je prépare ma configuration pour faire ma plongée trimix. Je me suis muni d'un bi 10L d'héliair 16/25 et de 2 relais 9L air pour aller au puits et faire la déco. L'héliair n'était pas forcément le mélange le plus parfait mais la personne (nouvelle) chargée de faire les mélanges chez le seul gonfleur trimix de Lyon n'étant pas encore très à l'aise, je me suis dit que la simplicité était préférable. De plus il n'est hypoxique que très proche de la surface (à une profondeur à laquelle j'aurai terminé mes paliers) et me donne un équivalent narcotique air de -35m quand je serai à -60m. J'ai longuement préparé mes runtimes à l'aide de MvPlan (1) et reporté ceux-ci au marqueurs sur un scotch large collé au tuyau de manomètre de mon dorsal. J'ai prévu un dépassement en temps et un dépassement de profondeur, tout est prêt.

Je "chausse" mon bi à l'extérieur en utilisant un muret serviable, puis me mets à l'eau pour récupérer mes relais que j'ai immergés au pied du mur de la vasque. Je clampe les blocs, vérifie les manos, l'accessibilité de tout le matériel, mes lampes et mes détendeurs, puis m'immerge enfin. L'étroiture malgré les 4 bouteilles ne pose pas de problème. Dans la galerie je m'équilibre, refait une vérification rapide et me dirige vers le puits. J'ai prévu de faire tout le puits au trimix et dépose donc mes deux relais sur le fil, au bord du puits à -18m. J'entame la descente plus léger. Passage de la marche à -30m, puis de la limite des -50 que l'on respecte en plongée à l'air, et j'atteins rapidement par ressauts successifs la pseudo-étroiture à -59m. Son passage est une formalité et je débouche dans la petite salle caractéristique. La galerie repart sur la gauche en descendant, avec un profil plus vertical. Pour aujourd'hui, respect de l'objectif oblige, ce sera mon terminus. Je me contente de m'approcher un peu pour éclairer la suite, mon timer affiche -63m. Je remonte un peu et fait un tour d'horizon pour observer la salle puis repasse l'étroiture et amorce tranquillement la remontée. J'ai forcé dans mon profil un court palier à -30m pour l'hélium. En tout, décompression comprise, ma plongée n'aura duré que 40 minutes.

Quand je sors tout le monde est encore là et je peux même participer au débrief général de la journée. Tout le monde plie bagage et j'emboîte la roue de Babar pour rejoindre le gîte. La chambre est spacieuse avec un lit double et coin salon en bas, une large mezzanine avec deux lits simples au-dessus. Dessous, accessible par un escalier étroit se trouvent les toilettes et la salle de bain. La pièce principale donne sur les champs. Un vrai havre de paix. Après la douche nous repartons pour BSA, rejoindre nos amis Xavier et Michel pour un excellent repas à petit prix à La Marmite.


Dimanche 17 avril

Une bonne nuit de sommeil et nous sommes prêts pour le deuxième tour. Histoire de bien commencer la journée nous rejoignons la salle à manger. Elle est vaste et superbe, à l'ancienne, avec une grande table dressée avec goût. Le propriétaire, vieille connaissance des Babars prends nos commandes et fais la conversation. Le pain est à l'image du décor : rustique et savoureux, les confitures maison font tomber mes résolutions de tempérance, quant au gâteau aux noix... C'est le meilleur que j'ai jamais mangé ! Je n'arrive même pas à cacher ma gourmandise... Ainsi repus nous rejoignons les Gouls de Tourne pour accueillir les nouveaux stagiaires.

Cette journée m'est particulièrement agréable, puisque j'accueille à nouveau des amis de mon club pour leur faire découvrir notre jardin souterrain. Il s'agit cette fois de Simon Pélerin et Gilles Demeulenaere. Dès leur arrivée Simon laissant libre cours à sa nature expansive et gauloise se fait vite adopter, de même que Gilles plus en retenue et à l'humour subtil. Petit à petit tout le monde est là et nous recommençons les habituels briefings et exposés, agencement des scaphandres. Bien sûr je m'occupe de mes camarades et -- Simon ayant pris moults renseignements -- nous visiterons la Tannerie, objet de ses fantasmes. Surtout il ne veux pas connaître la frustration de Daniel devant le puits interdit. Bien sûr nous cassons d'abord la croûte... "Encooore ?" dirait Babar ! 

Je commence avec Simon, impatient. Le passage de l'entrée se fait sans appréhension et nous avançons sereinement  le long de la cablette. Cette semaine le niveau plus bas nous épargne le courant, facilitant la progression. Tout fou qu'il soit Simon est un bon plongeur, respectueux des consignes. J'observe son positionnement par rapport au fil, ses premiers changements de détendeur. Tout est ok, je peux lui laisser un peu de champ. J'ai récupéré son phare et virevolte autour de lui pour lui éclairer au mieux la galerie. Je tiens à lui montrer ses plus beaux atours ! Son regard dans le masque est éloquant, il a la banane et les yeux gourmands. Gourmand est peu dire quand je lui montre les niphargus : je sens bien qu'il pense à la mayonnaise ! Je lui fais la totale, ne négligeant aucun point d'intérêt. La première cloche au-dessus de la marmite emplie de galets, la seconde sous pression (-2m) à 70m de l'entrée, le canyon dans lequel je me déplace en éclairagiste consciencieux... La vérification des pressions donne le visa pour passer la seconde étroiture, plus serrée que celle d'entrée. A 150m je lui montre l'étiquette de distance sur le fil. Néanmoins je lui fais signe de ne pas faire demi-tour et lui montre tout contre un rilsan vert sur le cable, et surtout le départ de fil que ça indique. Par précaution je me mets au-dessus du fil à l'endroit touilleux et lui indique de rester à ma gauche. Un instant plus tard nous surplombons le petit puits que j'éclaire de mon mieux.
Il est temps de rentrer et je le guide vers la sortie. Juste une méfiance dûe à une renommée particulière pour ses capacités d'orientation... :D   Juste avant de repasser l'étroiture je lui montre les cristaux de la géode, et lui indique de passer le premier. Dans ce sens il coince un peu, naturellement poussé à relever la tête vers la suite de la galerie qui remonte, alors qu'il vaudrait mieux mettre le nez dans les cailloux. Je me faufile à côté de lui et appuie sur les protections de robinetterie qui se bloquent sur les aspérités de la voute. Plop, c'est passé. Sortis du canyon je lui montre le chemin de la cloche qui le surplombe. Celle-ci, à l'air libre et recevant d'importants ruissellements, est riche en concrétions diverses vraiment belles. Le retour vers la sortie se fait toujours à un train de sénateur, Simon ne voulant pas en perdre une miette. Nous marquons une pause à 30m de l'entrée pour que je lui éclaire la galerie remontante en rive gauche. C'est aussi mon point de repère pour l'extinction des feux. Aussitôt l'obscurité faite le halo ténu du jour se révèle, subtil et rassurant. Nous sortons ainsi, la lumière croissant comme nous quittons le lit souterrain de la rivière. Quarante minutes de baptême, qui dit mieux ?! En surface Simon expose d'une voix douce sa satisfaction. Mais non, bien sûr ! Il brâme d'une voie forte et joyeuse que "C'est excellent !" et que les niphargus "C'est trop fort !", et plein d'autres choses. Il a aimé.

Gilles prend le relai, sans plus d'anxiété. Le calme est sa nature. La curiosité aussi, et je m'efforce de la satisfaire en lui proposant un programme identique. Pour lui aussi "les yeux du masque" expriment clairement le plaisir. Quand on sort 35 minutes plus tard, ce qui est aussi une belle plongée découverte, sa satisfaction s'exprime plus calmement. Mais ses yeux brillants et son large sourire indiquent une satisfaction égale, même si moins bruyante.

C'est le moment de ma deuxième plongée trimix du week-end. J'avais initialement prévu aujourd'hui une plongée profonde à la Tannerie en tout début de journée, avant les stagiaires. Mais la discussion de la veille m'a fait changer mon objectif. Si Babar, connaissant ma petite consommation -- quoique énorme par rapport à la sienne -- semblait confiant dans la possibilité de rallier le puits  à 700 m sur mes seuls relais 9L, Xavier était plus circonspect. Une réserve sur deux me suffit à changer mes plans. Non pas qu'il y ait un risque de sécurité. Le risque c'est, si j'ai vu trop juste, de ne pas pouvoir faire la plongée faute de pouvoir passer sur le dorsal, car progresser près de la surface (au bout de la galerie on est seulement à -5m) avec un mélange proche de l'hypoxique ne serait pas un bon plan... Je vais donc refaire la même plongée que la veille. Repartant sur le même bi sans avoir pu regonfler, je réévalue ma règle des quarts, ce qui me laisse encore de quoi faire. Je ferai au final une plongée à -59m, m'arrêtant juste avant le passage bas, et d'une durée totale de 36 minutes.

En ressortant mes amis m'accueillent et me donne la main pour remonter le matos à la voiture. Nous papotons encore un peu et ils prennent le chemin du retour. Nous avons encore du rangement et du gonflage à faire, recharger la remorque. Nous pouvons enfin nous eclipser à notre tour, laissant Michel verrouiller la borne derrière nous.



Les photos sont de ...
1 : Fiche cavité sur le site FFESSM-CNPS
    Fiche cavité sur le site de PlongéeSout





Un autre point de vue, concis lui !

Compte-rendu de Gilles

Nous avons bénéficié d’une météo exceptionnelle pour visiter ces sources plus limpides qu’un lagon polynésien ! Et d’un encadrement de qualité, qui nous a mis en confiance pour cette découverte du monde souterrain qu’ils connaissent mieux que leur poche. Le temps nécessaire d’explications et d’équipement se passe en plein air dans un très beau cadre, entre les deux vasques, sous le regard du dieu Mithra (dieu de la fécondité d’origine iranienne). Ce dernier serait né de la roche, dans une grotte, et dans l’antiquité ses sanctuaires étaient appelés speleaum...

Ce qui m’a plu c’est la beauté de la texture et des formes de la roche, sculptée par l’eau, les veines, cristaux, concrétions… Même si la voûte n’est pas très haute, les nombreux petits canyons, puits et bifurcations nous laissent entrevoir les immenses possibilités d’émerveillement suivant le fil des explorateurs du centre de la terre.

dimanche 3 avril 2011

Journées Découverte de la Plongée Souterraine Drôme-Ardèche

A venir les journées découverte 74 avec Gilles et Simon. 
Suivront aussi le we validation de Pâques à Agay pour les niveaux 1 et 2 de l'URSRSA, 
ma plongée à Chindrieux et le stage Trimix hypoxique à BSA...
La traversée de Lyon à l'aviron ou en bike & run...
Les journées découverte du Vaucluse organisées par Serge Cesarano...


L'affaire avait débuté fin janvier quand Michel Conte m'avait demandé si j'étais disponible, pour faire de l'encadrement sur le stage qu'il organisait pour son CoDep bicéphale (Drôme-Ardèche). Ayant une carte flambant neuve d'Initiateur à utiliser j'accepte. C'est ainsi que samedi 2 avril je m'affaire dans la brume matinale. A vrai dire la brume est surtout sous mon casque : rendez-vous à 9h sur site (Michel est matinal... et à 10' du site !) signifie rendez-vous 7h avec Fred Leblanc pour covoiturer, donc lever... trop tôt !
M'enfin j'arrive à jeter péniblement mon b.... matos dans le Kangoo, et même à devancer Fred au RDV à Solaize au sud de Lyon. Nous regroupons tout dans sa voiture et c'est parti. La route se fait sans encombre en papotant.


Samedi

Nous arrivons à l'heure et retrouvons, déjà là, Michel, Gaby Hude et Jean-Luc Thirion. Cela faisait déjà longtemps qu'on ne s'était plus vus avec Gaby, un de mes premiers formateurs sur le stage perf en 2006, c'est donc un grand plaisir de le revoir. Nous serons bientôt rejoints par Claude notre respecté (cirage siouplait !) Président de la Commission Régionale, CRPS RABA pour les intimes. Mes camarades du club Ludo, Daniel & Mickey sont les premiers stagiaires arrivés : ils sont en fait là depuis longtemps déjà et ont fait connaissance avec la place de Bourg St Andéol, ses platanes, ses bars... Un seul leur a cependant suffit. Petit à petit les autres stagiaires arrivent, de même que Xavier Méniscus, le local de l'étape puisqu'originaire de BSA.

Quand tout le monde est là Gaby, responsable technique du week-end, prend les choses en main. On commence par les présentations, tant des cadres que des stagiaires : expérience, motivation... L'ambiance est chaleureuse malgré le soleil qui se cache, et une température en-deça de celles annoncées. On constitue les palanquées regroupées par encadrant. Chaque encadrant sera sur une seule des 2 cavités, pour simplifier la rotation des stagiaires tandis que le cadre reste dans l'eau. En ce qui me concerne ce sera la Tannerie, avec Ludo et Mickey. Daniel plongera lui au Goul du Pont avec Jean-Luc, dont l'expérience n'a d'égale que la bonhomie.

On attaque, avec nos élèves respectifs, par le montage des scaphandres. En partant du matos perso de chacun on bâtit une configuration adaptée, en piochant dans notre matériel propre et celui de la Commission RABA. De grandes sangles notamment facilitent la fixation des blocs de 7 litres sur des stabs rarement étudiés pour. On agence les détendeurs, les manomètres. On vire surtout beaucoup de choses inutiles accrochées au gilet, propres à se coincer dans le fil. On essaye, on affine.

On fait quelques exposés en commun : Michel présente les cavités avec des photos illustrant les différents passages, Jean-Luc explique comment s'organise la pratique au sein de la fédération, Frédéric met en place un atelier matériel pour expliquer son utilisation et la gestion du fil. Le déroulement type d'une plongée est détaillé ainsi que l'enchaînement des rotations avec les cadres.

Ceux qui ont besoin terminent de peaufiner leur config et on ouvre enfin les hostilités : le pique-nique ! Entretemps le soleil a fait son apparition, contribuant à chasser les dernières appréhensions possibles avec les nuages. Les copains n'ont pas failli à la réputation du club, et les munitions ne manquent pas. Pour ma part je me partage entre leur "buffet" et celui de Michel. Car lorsque c'est Michel qui est à la logistique, le repas des cadres est prévu : les glaciaires garnies, le sac de pain, la vaisselle pique-nique, tout est là ! Même le thermos de café...


Enfin le moment tant attendu arrive, vers 13h, et l'on finit de porter le matériel au bord des vasques pour commencer à s'équiper. Mes cocos se sont concertés et c'est Mickey qui ouvre le bal. Pour ceux qui ne le connaissent pas Mickey, connu de l'état-civil (mais seulement de 10% du club) sous le sobriquet de Maurice Carteret, se cache derrière des moustaches fournies. Le regard pétille derrière les lunettes et il s'est laissé pousser le front au fil des ans. Combien d'ans ? Plus que sa grande forme physique ne pourrait laisser croire... Si je développe le cas Mickey c'est que la plongée souterraine, il connait : au sein du GRPS (Groupement Rhodanien de Plongée Souterraine) qui était la section sout' du club il y a de nombreuses années, il a écrit avec ses camarades de belles pages de l'activité du club, comme à Thaïs où leurs traces font maintenant partie du patrimoine de la grotte. Cela fait longtemps qu'il n'a pas plongé sous terre et, depuis le temps qu'il entendait parler de Bourg Saint-Andéol, il voulait voir de ses yeux. Conscient de l'évolution des techniques il a choisi l'occasion de ces journées découverte pour se faire une idée, en plus de partager ce moment avec son vieux complice Daniel et Ludo.

Aujourd'hui le niveau est haut et la Tannerie coule déjà fort : il y aura un courant sensible dans la galerie. Mickey veut faire des photos et je le préviens que les conditions ne seront pas faciles. En effet, sitôt passée la large étroiture d'entrée (une formalité pour Mickey qui s'y glisse tel son homonyme), la progression à la palme se révèle pas forcément la plus adaptée. La technique du gratonnage en se tractant avec les mains sur les aspérités est bien plus efficaces mais... mobilise les mains. Néanmoins Mickey respecte les consignes, une main de chaque côté de la cablette pour ne pas la perdre, changeant à intervalle régulier  de détendeur. Il s'arrête de temps en temps pour éclairer la galerie de son puissant phare halogène, ou prendre quelques photos. Je le déleste rapidement de son phare pour lui faire l'éclairagiste : un soucis de moins, et l'éclairage déporté lui révèle encore mieux la beauté de cette très belle galerie. Je vois bien à son regard qu'il n'est pas déçu. Nous arrivons au canyon à 100m de l'entrée. Je lui fais signe de rester posé au sommet, tandis que je m'éloigne un peu pour lui éclairer le fond du canyon avec le phare, mettant ainsi en valeur son ampleur et la belle perspective. Je contrôle les manos et la proximité des quarts (la photo et le courant nous ayant retardés) me fait renoncer à passer la deuxième étroiture pour faire demi-tour tout de suite derrière. En contrepartie je le guide dans la belle cloche qui surplombe le canyon, et présente l'avantage d'être ornée de très jolies concrétions. Puis c'est le retour, tranquilles, poussés par le courant. Je passe d'un côté à l'autre pour lui éclairer les recoins, notamment la galerie qui s'écarte en rive gauche 40m avant la sortie. Celle-ci s'annonce par le classique mais tellement beau halo de la lumière du jour, et enfin nous émergeons dans la vasque. Un "C'est super !" éjecte le détendeur, me confirmant que le retour sous plafond de Mickey est un retour gagnant.


Ludo vient me rejoindre dans l'eau, harnaché de belle manière. Ludovic est branché technique et matériel. Deux fois déjà que les dates des journées organisées ne collaient pas avec ses disponibilités. En attendant il peaufinait le matos, et peu de modifs ou de prêt furent nécessaires. Il n'allait pas laisser passer l'occasion, d'autant que cela lui fait un break bienvenue dans sa préparation du N4 et de l'initiateur [Nota : Initiateur réussi le we suivant ! ] en parallèle. Il arbore un magnifique casque, qu'il a équipé de lampes montées sur des rotules de bras photo réduits au plus court : ses "antennes" lui donnent un petit côté extra-terrestre, mais force est de reconnaître que la mobilité des lampes peut se révéler très pratique. La check-list vasque étant déroulée nous nous immergeons.

Visiblement le passage bas de plafond ne le préoccupe pas plus que ça, et il me rejoint rapidement dans la galerie. Je lui fais signe de passer devant et prends ma place d'observateur. J'ai conservé le phare de Mickey et joue à nouveau l'éclairagiste. La progression est plus rapide, Ludo ne s'étant encombré ni d'un phare ni d'un appareil photo. Il prend néanmoins le temps de profiter de la galerie, ce qui reste le but premier. Arrivés au canyon les manomètres me confirment que la suite peut se faire. A nouveau, dans le respect des règles de sécurité, je m'engage en premier dans le passage qui s'ouvre en bas du canyon. Ainsi, si un problème se présentait, au moins le stagiaire est côté sortie... D'autant que cette étroiture est plus sévère que la première. De l'autre côté je me retourne afin que Ludo vienne sur mes lampes, ce qui ne prend pas longtemps : aucune appréhension ne transparait. Nous reprenons notre progression dans cette partie de la galerie dont la configuration change, un peu moins large et un peu plus sombre. Nous arrivons sur la marque des 150m que je lui montre : c'est la limite prévue (avec les -20m de profondeur) pour une plongée découverte. Cependant à la Tannerie celà correspond à un point particulier de la cavité, et il est admis un très léger dépassement. En effet je lui désigne 2-3m plus loin un collier plastique vert serré sur la cablette et, proche de celle-ci mais non relié, un fil plus fin qui part en rive droite. Je le guide le long de ce dernier - en me mettant du côté qui touille - pour lui montrer 5m plus loin un joli puits qui descend de 7-8m. Ce n'est pas le puits du Goul du Pont, mais la perspective propre aux puits est déjà là. Il est temps de prendre le chemin de la sortie. Avant de repasser l'étroiture je lui montre une sorte de géode, petit trou tapissé de cristaux sur le fond de la galerie. Revenus dans le canyon je lui montre aussi la cloche concrétionnée. Le retour est serein, identique au tour précédent.

Sortis de l'eau Ludo exprime à son tour le plaisir qu'il a pris à cette découverte, conforme à ses attentes. Il est fermement décidé à s'inscrire sur un stage Initiation à la rentrée prochaine. Nous retrouvons Mickey et Daniel qui ont repris leurs habits civils. Daniel a découvert la beauté du puits du Grand Goul (autre nom du Goul du Pont, celui de la Tannerie étant aussi connu comme le - relativement - Petit Goul) et de la galerie de 90m qui y mène. Il avoue une énorme frustration de n'avoir pas pu y dégringoler un peu, la tête du puits se trouvant à -18, proche de la limite imposée... Mais il a quand même pris grand plaisir à cette découverte, même si cela ne le fera pas délaisser la mer et sa faune.


Une fois les stagiaires partis nous plions bagages pour aller prendre nos chambres au Robinson, juste avant bourg St Andéol. L'hôtel est agréable et je partage une chambre avec Fred et Gaby. On se relaie sous la douche tout en papotant, d'autres testent l'apéro en terrasse. Nous finirons la journée au restaurant fétiche de Michel, le Beef Grill à Pierrelatte, dans une excellente ambiance et devant des assiettes généreuses.


Dimanche

Dimanche le lever se fait évidemment à une heure plus raisonnable que la veille. Après un excellent petit déjeuner nous rejoignons les Gouls de Tourne pour accueillir les stagiaires du jour. Comme d'hab Michel est le premier sur place. Aujourd'hui le beau temps ne s'est pas fait attendre, les conditions sont idéales.

Je plonge encore au Goul de la Tannerie, et j'encadre aujourd'hui 2 stagiaires. Nous irons avec le premier jusqu'au petit puits à 150m, plongée tranquille et très plaisante. Avec le second, nettement plus speed et surtout beaucoup moins respectueux des consignes, je limiterai la progression au canyon à 100 m. Le passage de la deuxième étroiture ne serait pas une bonne idée avec quelqu'un dont je doute des réactions... Tous deux seront cependant satisfaits de leur découverte, même s'ils n'ont pas fait vraiment "la même plongée".

Une fois les stagiaires partis ils nous reste encore à reconditionner le matériel de la commission, ainsi que le compresseur dans la remorque. Michel gardera ce dernier chez lui puisque le week-end prochain nous recommençons les découvertes, sur des journées organisées par le 74 en la personne de Laurent Bron. Enfin nous pouvons prendre congé et reprendre la route, ces journées étaient une réussite !

 



Les photos sont de l'épouse de Michel Conte
L'album photo de Mickey
Le Compte-rendu officiel sur le site du comité RABA 

1 : Fiche cavité de la Tannerie sur le site FFESSM-CNPS
    Fiche cavité de la Tannerie sur le site de PlongéeSout

2 : Fiche cavité du Pont sur le site FFESSM-CNPS
    Fiche cavité du Pont sur le site de PlongéeSout




Un autre point de vue, pas plus concis que le mien !  : D 

Compte-rendu de Daniel Faynel 

Samedi 3 avril 2011, 6 heures, le réveil sonne ! C’est difficile pour un retraité qui a pris l’habitude de se lever seulement lorsqu’il n’a plus sommeil mais qu’importe  la journée découverte de la plongée souterraine tant idéalisée par notre cher Alain R est enfin là.
Deux personnes en plus de moi ont répondu présent à l’appel, Ludo, petit jeunot de la troupe fervent adepte du matériel tec et Mickey vieille figure d’un GRPS d’une autre époque dont le gabarit et l’expérience lui permettent de pénétrer  dans les trous plus petits. Je ne suis pas sûr mais j’ai cru comprendre que tel le chat ses moustaches lui permettent, entre autre, de se mouvoir dans l’obscurité totale.
Pas de retard pour le départ, la troupe des trois comparses est réunie à l’heure prévue soit 6 heures 45.  165km et 1heures ¾ plus tard nous arrivons sur place, le voyage s’est bien passé. Comme nous avons un peu d’avance nous en profitons pour nous arrêter dans une brasserie. L’option blanc du matin  n’a pas été retenue, le petit jeune se gave de vitamine en ingurgitant un jus de fruit, les deux moins jeunes optent pour un chocolat chaud  car le soleil que nous espérions tant a loupé le rendez-vous matinal.
Les principaux participants à la journée découverte qui ont sauté la case bistrot sont déjà sur le site. Notre  coach préféré, déjà dans le feu de l’action, nous attendait avec impatience. Nous ne le jurerions pas mais nous avons perçu en lui une certaine fierté lorsqu’il a présenté son équipe de choc au staff de la plongée souterraine, que du beau monde.
Après toutes les congratulations d’usage nous découvrons les deux vasques qui donnent accès aux réseaux souterrains qu’il nous tarde de visiter. Pour cette visite nous devrons patienter car auparavant il est prévu  l’impératif  briefing  suivi du déjeuner.
 Dans un premier temps, et dans une fraicheur inattendue pour des lyonnais qui se croyaient en été, nous avons fait la découverte du matériel et de sa redondance afin de réduire au maximum les risques  d’accidents dans un environnement ou l’assistance permanente d’un binôme n’est pas possible. Dur dur pour un petit gars comme moi qui trouve  que déjà le plaisir d’une plongée classique est hypothéqué par l’abondance de matériel ; il faut dire que je n’avais pas encore  passé l’étroiture et pris conscience que dans ce cas je ne pouvais compter sur personne, ni même sur le caisson de décompression de la ville proche  car coincé, dedans ou derrière,  il n’est même plus possible d’imaginer une remontée rapide pour s’en sortir.
Le briefing  terminé, nous avons également pris connaissance du profil de la galerie que nous allions découvrir. Les chefs ont décidé que Ludo et Mickey feraient le goul de la tannerie avec Alain et que Daniel ferait le goul du pont avec Jean-Luc ; il ne nous reste plus qu’à repérer l’encadrant à qui nous allons confier notre vie. Je retiens qu’Alain se charge de veiller sur les deux pro de la plongée tec mais semble avoir rechigné à prendre le novice en charge (note d'Alain : je suis moi aussi trop novice pour un pareil challenge !!!  ;ob  ). Il ne l’emportera pas au paradis, il ne perd rien pour attendre et je lui garde un chien de ma chienne. C’est donc Jean-Luc promu au rang d’ange gardien que je suivrai, il parait sûr mais comme Claude autre aficionados de la plongée souterraine propose de partir en éclaireur pour vérifier que l’étroiture est effectivement débouchée me voilà doublement rassuré.
Pendant le briefing le soleil est enfin sorti et nous avons pu déjeuner et emmagasiner des calories
pour la plongée prévue à 13 heures 30. Notre Ami Ludo a bien assuré sa fonction de responsable matériel du club en fournissant la bouteille de rosé et les cahouètes nécessaires à la réussite de notre entreprise.  
Enfin 13 heures 15, nous sommes dans les starting-blocks, plus que 15minutes pour s’affubler de notre double panoplie du parfait plongeur. Nos directions doivent maintenant se séparer, Mickey et Ludo filent vers le goul de la tannerie moi je me dirige vers le goul du pont. Pour le non initié que je suis ce n’est pas facile  à gérer tout ce matériel. Assis sur le bord de la murette les interrogations commencent :
- Le collier de détendeurs, je le mets autour du cou  avant ou après avoir chargé les blocs sur le dos?
- Zut je n’ai rien pour attacher les manos ; au secours est ce qu’il y a quelqu’un qui a un bout de chambre à air à me prêter ?
-J’ai mis le casque c’est bien mais j’ai oublié de passer le masque !  Pas de panique on recommence ! Mais au fait si tu pensais  également à mettre la cagoule ça t’éviterai de faire la manipulation une 3ème fois ?
Les femmes qui pensent que le neurone masculin est mono tache n’ont qu’a venir voir un plongeur soute et si elles ne sont pas de mauvaise foi, et là j’en doute, elles s’apercevront que si c’était effectivement le cas on ne verrait  que des nymphes barboter dans les vasques donnant accès aux réseaux souterrains immergés.    
Enfin paré à l’immersion mais avant, une petite piqure de rappel sur la règle du ¼ consommé qui implique le retour immédiat même si une merveille géologique vous appelle,  sur l’alternance de la consommation d’air dans les bouteilles et sur le lien intime que nous devons conserver avec cette nouvelle amie qui se nomme Ariane.
L’immersion est rapide car lesté d’un bi 7litres et de 4 kg de plomb il n’est pas nécessaire de purger complètement sa stab pour couler immédiatement.  Comme le nom l’indique l’étroiture est effectivement étroite, les bouteilles touchent le plafond et il faut rentrer le ventre, j’avoue que si plusieurs centaines de personnes n’étaient pas passées avant moi je ne me serais probablement pas aidé de mes mains pour pénétrer plus profondément dans la galerie. Après cette petite difficulté la galerie s’agrandit pour devenir accueillante. Comme défini précédemment je passe chef de file et découvre la cavité en prenant  soin d’être bon élève, notamment en respectant les 10bars de différence maximum entre mes 2 bouteilles et en m’astreignant à ne pas lâcher le fil d’Ariane.
L’avancé se passe bien, presque sans angoisse, mais je constate qu’il m’est difficile de lire précisément mes manos, car mon masque à double foyer, jeunesse oblige,  déplacé par le casque, corrige mal ma presbytie. Je devrais  en tenir compte lors de mes prochaines expériences.  Comme tout ce qui est agréable passe très vite je me trouve déjà au dessus d’un puits qui parait accueillant. La tentation est grande d’y plonger directement mais les consignes reviennent à l’esprit ; au puits on s’arrête et on respecte 20m comme profondeur maximum, l’ordi indique 19.6m je regarde Jean Luc dans l’espoir qu’il me dise « c’était pour rire les 20m tu peux te diriger vers le fond » mais là j’étais dans le rêve.
Nous décidons de faire demi-tour et le retour comme l’aller se passe bien jusqu’à l’étroiture qui se montre une nouvelle fois étroite peut être même plus étroite qu’à l’aller car j’ai senti à un moment une main bienveillante qui tirait sur ma robinetterie pour m’aider à sortir, sans doute Claude ?
Le retour au soleil est agréable et il reste à faire le bilan de cette journée.

Pour moi rien que du positif bien que je ne me destine pas à devenir un plongeur spéléo confirmé. Le plus important  a été la découverte de la  gestion du matériel et des procédures qui conduisent à la minimisation maximale des risques. J’imagine que la découverte de belles salles immergée ou les galeries façonnées par le passage des eaux peut s’avérer grandiose mais pour cette première sortie c’est surtout la frustration de ne pas avoir pu descendre dans ce puits. Pour être positif je dirais que ça donne envie de poursuivre, afin de pouvoir y accéder un jour mais dans ce cas ça fera l’objet d’un autre compte rendu.
Comme j’étais le premier à plonger et donc le premier à ressortir je suis allé à la rencontre de mes deux acolytes. J’ai trouvé notre Mickey  national immergé dans la vasque sous 1 mètre d’eau et qui de toute évidence refusait de sortir avec des bouteilles  donc les manos affichaient des pressions supérieures  à la pression atmosphérique, vieille tradition héritée de nos plongées en mer rouge. Vient enfin le retour d’un Ludo très impressionnant équipé tel le plongeur tec avec un ravissant casque de sa fabrication. Leurs sourires ne laissaient pas de place au doute, de toute évidence comme moi ils étaient enchantés de leur plongée.
Après avoir remercié toute cette  équipe de passionnés qui nous ont permis de découvrir les plaisirs d’une nouvelle forme de plongée nous avons repris le chemin du retour. Mickey le chauffeur qui nous avait descendu sans problème le matin a été reconduit dans ses fonctions pour le retour malgré un excès de bière juste avant le départ, que voulez-vous on ne change pas une équipe qui gagne.
Saluts cordiaux du groupe de trois, et bonnes chances aux prochains participants.

lundi 28 mars 2011

Stage PED dans le Lot

Je rajoute bientôt une vraie mise en page, des photos et les liens.


PED : Plongeurs En Débardeur ? Plongée Extrêmement Débile ?
Que nenni ! PED désigne tout simplement Pierre-Éric Deseigne, le pointeur des Bulles-Maniacs (BM). Pointeur ? Un violeur des siphons ? Pour ainsi dire : celui qui fait les plongées les plus engagées, déflorant les galeries encore vierges au prix de nombreux efforts et d'une persévérance sans faille. Elle...

Pierre-Éric m'avait l'an dernier (du 27 au 29 août 2010), en compagnie d'Hervé Cordier membre des BM mais aussi du CDPS69, ouvert les portes -- au propre comme au figuré -- du trou "attitré" des BM : Corveissiat, dans l'Ain. Moyennant un léger coup de main dans les portages, j'avais pu faire connaissance de l'homme et de la cavité jusque derrière le 6ème siphon. Une découverte très sympathique que ce soit sur le plan humain ou celui de la spéléo. Il y a quelques temps PE met sur pied un stage découverte dans le Lot pour des membres de son club et cherche un renfort d'encadrement. Seront présent aussi plusieurs Bulles Maniacs.
C'est ainsi que jeudi dernier je prends la route dans l'après-midi, le Kangoo chargé comme une mule, pour un stage du 25 au 28 mars. La route est longue, un peu moins de 5h avec les pauses, mais sans encombre. Et même si le GPS me confond parfois avec un tout terrain de l'extrême qui roulerait à 130 à côté de l'autoroute, cherchant à tout prix à me coller sur toutes les petites routes croisées, il m'amène cependant à bon port. Il faut dire que les routes du Lot, de nuit, sans GPS c'est joueur : on peut faire 50 km sans croiser d'autre véhicule, les chemins sont nombreux à relier foultitude de hameaux, et les indications légères pour le touriste...
J'arrive enfin aux Amis du Célé, mais dans le Centre lui-même : je ne reconnais pas le gîte où nous avions avec Stéphane fait nos vrais débuts en plongée souterraine, sur un stage perfectionnement de la CRPS RABA. C'était en 2006 après une initiation avec Bernard Giai Checa fin 2005. Une demoiselle très serviable à l'accueil me permet de trouver le gîte tout proche. J'y retrouve, outre de bons souvenirs, le camping car de Joël Endowell. PE et d'autres arrivés plus tôt sont au restaurant, Joël et sa femme m'accueille donc en compagnie d'Yves, autre Bulles-Maniac. Sans oublier Max : Boxer haut sur pattes et impressionnant, habité par l'esprit d'un bichon... Devant un verre nous évoquons souvenirs de trous, du Congrès International que Joël organisa durant plusieurs années, de personnes diverses... Leurs souvenirs sont plus nombreux que les miens, car en plongée sout' Joël est un vieux routier ! Et pas seulement dans ce domaine, puisque qu'il fut aussi deux fois Champion de France de side-car, évoquant de savoureuses anecdotes de bricoleur passionné. PE nous rejoint enfin et, l'heure avançant nous finissons par prendre le chemin des chambres. Je partage une mezanine avec Bernard Soulas (rencontré lors d'un stage IDF à la Douix de Châtillon), Yves occupant le bas avec Ciriak. Avant de me coucher j'ai le temps de saluer Sébastien Lisarrague (auteur de la célèbre photo du puits du Ressel)  et Michel Biesman (concepteur du mini Joki), eux aussi rencontrés à la Douix.

1er jour   -   Le Ressel

Le lendemain, après une bonne nuit, nous partons tous ensemble déjeûner au Centre à 5' à pied. D'un parking en rive droite du Célé on traverse celui-ci par une passerelle métallique en amont d'un gué couvert par l'eau. En descendant la rive gauche on rejoint les différents bâtiments qui abritent chambres, dortoirs, réfectoir, etc. Le Centre est au bout de cette vallée étroite encadrée par les remparts verticaux de falaises peu élevées. La route qui longe le Célé étant très peu fréquentée, l'impression d'isolement est importante et le calme nous enveloppe. L'accueil est à la fois simple et chaleureux, les différents responsables venant tour à tour nous saluer. Les produits locaux sont visiblement privilégiés, les autres - comme le jus d'orange - sont bio. On sent une volonté forte d'ouverture nature.
Rassasiés nous attaquons le déballage du matériel, investissons le garage, chacun trouvant son petit coin. On assiste les stagiaires pour améliorer leurs configs en faisant connaissance.
Les stagiaires :
  • Chantal et Jean-Louis sont en découverte totale : ils ne plongent que depuis 3 ans mais, totalement investis, sont déjà N3 et préparent le N4.
  • Anne, la compagne de Sébastien a déjà effectué 3 plongées dont une la veille au matin à Font del Trufe1.
  • Lionel avait déjà plongé en souterraine mais vient chercher plus de technique et un accompagnement pour s'y remettre.
 Le Ressel est prévu mais, de crainte de se retrouver trop nombreux simultanément, nous laissons partir les nombreux autonomes et reportons la plongée en fin d'après-midi. En attendant, après avoir mangé le pique-nique fourni par le Centre, nous organisons une projection-présentation pour donner une base et les directives générales aux stagiaires. Quand nous arrivons sur site la plupart des copains sont déjà sortis, ainsi que des hollandais très organisés dans leurs fourgons pleins à l'extrême mais savament rangés.
Pour cette première plongée je m'occuperai d'Anne. Sébastien lui a fourni un scaphandre déjà bien adapté, monté sur un bi 12. Elle plonge en humide, mais comme elle n'a pas eu froid la veille, connaissant l'appétit d'oiseau de ces dames en air, je prend un relai 7 en sus de mon bi pour ne pas risquer de lui raccourcir sa ballade.
[PHOTO]
Les dernières instructions données, nous finissons de nous équiper dans l'eau et rejoignons à la palme le départ du fil. Au fond de la rivière, avant de passer sous plafond, je lui fais vérifier une dernière fois lampes et détendeurs, faisant de même. Comme convenu elle passe devant, je la suis de très près surveillant sa tenue du fil d'ariane et son placement. Une légère correction pour qu'elle se tienne plus à distance du fil, et la progression reprend. Comme il est de coutume en débutant le regard fixe le fil et le plancher de la galerie. Je l'interrompt pour lui montrer un gros banc de poissons, éclats scintillants dans le faisceau de nos lampes. Un peu plus loin je lui montre le fameux tableau noir naturel qui orne une énorme dalle. Elle touche pour vérifier qu'il n'est pas l'oeuvre d'une main humaine... A l'approche du shunt nous apercevons les lumières de PE et Jean-Louis qui reviennent de la galerie principale qui mène au grand puits. Nous atteignons le carrefour de fil et je vérifie les manos d'Anne. A ma grande surprise elle n'est pas très loin de ses quarts. Je lui indique donc la direction de la galerie supérieure.
La galerie change de forme et de volume, sa morphologie devenant plus typée conduite forcé, assez régulière, pour une section de 5-6 mètres. Exit aussi les grosses dalles qui jonchent la galerie principale. Au point 230 Anne me signifie qu'elle est sur autonomie et nous faisons demi-tour. Je n'ai pas encore atteint le tiers de mon relai : j'économise le gonflage du bi ! au retour je lui éclaire par intermittence la galerie avec mes 2 lampes de casque afin qu'elle en apprécie mieux le volume. Je ne reste pas ainsi en permanence car l'effet "brouillard" des lampes près des yeux me gêne pour une surveillance efficace. Revenus au carrefour Anne hésite peu pour prendre le chemin de la sortie, mais se tourne quand même vers moi pour confirmation.
Nous sortons après une plongée d'un peu moins de 40 minutes. Nous retrouvons Sébastien qui s'apprête seulement à partir suite à quelques menus problèmes matériels. Il emmène tout un filet de ces lampes à led chinoises qui ont suscité tant de discussions récemment sur les forums. L'idée est d'éclairer la galerie différemment avec de multiples sources de lumière. Une fois changé nous tenons compagnie un moment à Anne avant  de la laisser attendre la sortie de Sébastien.
Le retour est classique : déchargement, séchage, gonflage... La routine. Le repas du soir nous enchante, écartant toute vélléité de tempérance avec un gratin de poisson dont la facture maison ne fait aucun doute. Rien de tel qu'un bon repas pour faire plus ample connaissance. Les Bulles Maniacs sont assurément une joyeuse équipe ! Après avoir une fois de plus refait le monde nous revenons à la case matelas...

2ème jour   -   St Georges

Le deuxième jour nous sommes allé plonger à St Georges. Le pique-nique est comme toujours très agréable au bord de cette belle vasque. Des travaux et une route coupée ont retardé nos camarades de l'autre véhicule : comme nous ils se sont dit qu'elle devrait être coupée plus loin. Mais comme nous étions passé faire gonfler aux Vasques du Quercy à Gramat nous n'arrivions pas par le même côté : pour nous c'était vrai mais eux ont dû faire demi-tour et contourner...
Je plonge avec Chantal après un brief commun avec le binôme de Bernard, pour notamment rappeler comment négocier le point bas (en profondeur puisque -30, et un peu de plafond) sans trop touiller. Nous partons les premiers et la descente se déroule sans soucis, si ce n'est que je trouve mon Poséidon un peu dur. Passé le point bas nous remontons progressivement dans la galerie. La visibilité est excellent. La roche est toujours aussi sombre mais dans la lumière des lampes j'accroche sans problème tout le pourtour de la galerie. si seulement nous avions eu ça lors du camps national pour faire la topo, j'aurais mis moins de points d'interrogations dans les cases pour les dimensions de la galerie !
Le Poséidon me donne un peu d'eau, je pense que la membrane est un peu encombrée et j'applique la méthode habituelle : je penche la tête sur le côté, moyennant quoi c'est de l'air qui vient. Nous sommes maintenant remontés dans la zone des -15 m et la galerie a repris un cheminement plus horizontal. Le fil court à main droite, un peu en hauteur comme il convient pour une galerie qui se prête bien au scooter. mais le Poséidon est devenu maintenant très dur et, quelque soit la position du biberonneur, ne donne plus qu'un quart d'air émulsionné dans trois-quart d'eau ! Ce n'est que la deuxième plongée souterraine de Chantal et je dois toute ma vigilance à sa surveillance. Seul ou avec un autonome j'aurais pris le temps de regarder de plus près mon détendeur, mais là ce ne serait pas raisonnable.
Nous sommes à 170m de l'entrée, je ne peux plus différer la décision et stoppe Chantal pour lui faire signe que mon détendeur est hors fonction. Suit un long moment d'incompréhension à joindre dans les archives déjà fournies qui témoignent de la difficulté de s'exprimer avec ses seules mains quand on n'est pas italien... Je vois bien que mon propos n'est pas perçu : je lui montre mon détendeur et lui fais le signe "ça ne va pas", et je la vois qui regarde un peu perdue tout mon barda puis cherche autour de moi et sur le sol de la galerie. Je renonce à expliquer la raison et me contente de signifier que nous faisons demi-tour.
Sur le retour nous croiserons nos camarades qui progressent vers le fond et profitons des habituels jeux de lumière. Le retour ne pose pas de problème... supplémentaire, et nous sortons après un petit palier dans la vasque suite au double passage à -30. Sortis de l'eau nos langues prennent le relai des mains pour plus d'explication. Chantal n'avait pas reconnu dans mon Poséidon un détendeur et croyait voir un étrange manomètre. Croyant que j'avais perdu quelque chose, une pièce, elle cherchait si elle ne voyait rien... En fait, une fois en surface, je confirme ce que j'avais subodoré au palier : le flexible du détendeur était tout simplement très dévissé à l'entrée du deuxième étage ! Je suis dépité de ne pas l'avoir compris tout de suite car il ne me faut qu'un instant pour y remédier et la plongée aurait pu se poursuivre. Chantal me dit ne rien regretter car la galerie très sombre ne la mettait pas totalement à l'aise. Elle s'étonne même que j'ai trouvé la visi si bonne, même si elle convient qu'effectivement dans le pinceau des lampes l'eau était claire. Mais il est vrai que la roche noire change tout. De toutes façons, sans pouvoir atteindre la cloche faute d'autonomie en gaz, la suite de la galerie ne présentait pas d'aspect différent de ce que l'on a pu voir.
La journée se termine identiquement à la veille par un excellent repas, du bricolage et de longues discussions.

3ème jour   -   Landenouse

Aujourd'hui c'est Landenouse qui nous accueillera. Le temps est maussade, le ciel est au crachin mais les plongeurs affichent toujours Beau fixe ! Quand nous arrivons à la source un camion des pompiers de Paris est stationné au plus près du réservoir. Nous nous garons le long de l'ancien séchoir à tabac et allons voir. Le lieutenant nous informe qu'il a plusieurs hommes en exercice sous l'eau et que d'autres suivront, mais ça ne pose pas de problème pour plonger. Le niveau de l'eau est environ 3m sous la margelle. Nous retournons aux voitures préparer l'équipement.
Aujourd'hui, changement journalier oblige, je plonge avec Jean-Louis. Comme il plonge en bi 12 je me nantis d'un relai 7 en complément du bi 10. Après le briefing pour présenter le profil, les précautions à prendre avec les banquettes de glaise et le rappel de l'objectif (prendre du plaisir !) nous nous mettons à l'eau. Jean-Louis suit consciencieusement le fil. La visibilité est médiocre, 4-5 m maximum d'une eau laiteuse. De fait il me semble ne pas beaucoup apprécier la galerie tant il fixe le fil. Hormis le passage d'entrée où il me semble le voir hésiter mais ce ne sont que les oreilles qui réclament un peu d'attention, il semble serein et nous continuons. Nous passons quelques coudes de la galerie qui ondoie légèrement. Il me fait signe qu'il est sur ses quarts, nous faisons donc demi-tour. Je profite du retour pour lui éclairer la cavité de mon mieux avec mes lampes de casque, limitant mon champ de vision propre aux particules les plus proches de moi...
Nous sortirons après un petit palier au fond du réservoir. Nous remontons le matos à l'aide des cordes, Bernard déjà sorti nous prétant main forte. Je relaie Bernard pour la sécurité en restant en combinaison, le temps que les suivants sortent à leur tour. En attendant je discute avec les pompiers, parfaisant ma culture pinpon ! J'apprends que le corps des pompiers de Paris n'est pas un corps civil mais militaire, et que leurs règles n'ont rien à voir. Notamment leur zone d'intervention en plongée sous plafond n'est pas limité à 70m de l'entrée mais, selon le niveau du plongeur, à moins de 200m ou... au-delà.
Finalement tout le monde ressort, même Lionel que nous astiquotons d'en haut en lui jetant la corde pendant ses paliers : il est allé un peu loin, ayant sous-estimé les paliers -- conséquents -- qu'il allait prendre au retour. Nous pique-niquons devant le portail de Jacques Vettier avant de rentrer pas trop tard.
La soirée est un copier-coller des précédentes. Parfaite, nonobstant le départ d'un certain nombre de nos camarades notamment des BM, qui n'avaient pu prendre leur lundi..

 4ème jour   -   Font del Trufe



Nous sommes en effectif réduit et nous avons décidé de finir en beauté, sur la route du retour, par la résurgence de font del Trufe sur la commune de Lacave. Quand nous arrivons après maints détours dont Pierre-Eric a le secret (il n'aime rien tant que contrarier les GPS, probablement un traumatisme de l'enfance, abusé par Tom le bègue dit TomTom) nous découvrons... un camion de pompiers ! Si vous aimez les pompiers en néoprène le Lot semble une vraie mine  !
Renseignements pris il y aurait du monde au palier, probablement des simulateurs, parce qu'à Font del... Et aussi du monde à l'intérieur qui joue à cache-cache et coment passer les étroitures en décapelé. Chantal et Jean-Louis ayant rendez-vous le soir même à Paris avec Joan Baez (si-si, elle tourne encore) il n'est pas possible d'attendre qu'ils sortent pour déjeûner. On décide donc de se glisser entre les hommes en rouge.
Nos stagiaires commencent à être rodés et l'équipement est rapide. Pierre-Eric se met à l'eau avec Jean Louis et j'attends un peu pour leur laisser le temps de passer l'étroiture avant que nous nous engagions à notre tour avec Chantal. Je dis à celle-ci que nous descendrons ensemble et que je m'engagerai en premier afin qu'elle vienne sur mes lumières. Je lui donne le signal, une main posée sur son épaule afin de rester ensemble dans la vasque qui est "chocolat" avec tout le beau monde venu s'ébrouer dedans. Malheureusement, un peu vive à descendre, Chantal échappe à mon contact. Je me laisse couler et cherche, à tâtons. Je trouve une combinaison et approche mon masque : damned, c'est rouge pompier et moi je suis vert ! Je rejette ma prise et cherche encore, mais tous les trucs mous qui me tombent sous la main sont de la même espèce. Je me dis qu'elle a dû appliquer la consigne classique et remonter en surface, que je rejoins donc séance tenante. Là-haut personne. J'attends quelques instants et redescend voir si elle n'est pas la tête dans l'étroiture à guetter mes lampes. Cette fois fois je trouve un spécimen de la bonne couleur, que je cramponne par le bras et remonte avec moi. M...., le mari !  PE surgit derrière que j'interroge : "Je l'ai aperçue dans l'étroiture, elle est seule descend vite". Sûr. A nouveau je trouve l'entrée à tâtons, la corde jouant à cache-cache, et je m'engage. J'esquive le premier bloc par la droite. J'ai vu le passage mieux dégagé, le bi 10 râcle nettement. Entre les 2 étroitures je scrute en vain l'espace réduit, et passe donc la seconde. Classiquement l'eau s'éclaircit dans la salle qui débute la galerie. Mais je n'y vois que 2 pompiers qui semblent monter la garde de part et d'autre, visiblement intrigués par cet énergumène qui surgit, s'avance en éclairant en tous sens, et repart illico. Mais je suis rassuré : elle n'a pas pu s'engager seule dans la galerie, nous avons donc dû nous croiser dans la touille phénoménale et elle ne peut être que dnas la vasque. Effectivement je la retrouve en surface. Tous deux conviennent d'un fort stress qui ne leur inspirait que le demi-tour, et ils préfèrent renoncer pour rester sur une bonne impression. Je comprends, car si à mes débuts on m'avait fait ce coup-là, j'aurais sans doute moyennement apprécié...
Ils nous abandonnent donc dans la vasque, préférant prendre la route du retour. PE et moi repartons à l'assaut du passage, qui se franchit quand même d'autant mieux qu'on le connait déjà. Etant donné nos éclairage comparés je laisse PE prndre la tête pour profiter de sa puissance de feu. Rapidement, come à mon habitude, je coupe carrément tous les miens hormis dans de rares passages.Je ne me lasse pas de cette cavité. L'eau est cristaline, il est vraiment dommage que nos deux amis n'ait pu passer la barrière de touille. Nous croisons Lionel qui revient, nous serrant un peu dans le boyau intime. Nous nous régalons et sortons le S2. PE ne connaît pas la suite et me demande si c'est loin. Je lui dit que ce n'est qu'une formalité et il prend donc le chemin exondé qui mène au départ du S3. Il est en déstructuré, parti avec 4 petites bouteilles, ayant déjà posé les plus petites il lui reste les 6L. J'ai pas mal têté dans ma recherche de Chantal avec le speed, je le laisse donc partir seul, me contentant de l'accompagner au départ du siphon. Je rebrousse chemin seul, prenant mon temps. Une fois sorti et regardant mes manos je me dis que j'aurais au moins pu plonger le troisième siphon car je n'ai pas consommé beaucoup sur S2-S2. Qu'importe, je connais déjà bien la suite. Je fais la conversation avec les pompiers et Lionel en attendant PE qui ressort longtemps après : finalement il a sorti le S4. Sacré lui ! Il me confirme que le fil que j'ai posé l'été dernier avec Babar est encore en excellent état. Cool.
Nous plions bagages et nous séparons car nous avons tous encore beaucoup de route à faire, même si de Lacave l'autoroute n'est plus très loin. Retour sans encombre avec de la bonne fatigue, de bons souvenirs et déjà l'envie d'y revenir.