lundi 28 mars 2011

Stage PED dans le Lot

Je rajoute bientôt une vraie mise en page, des photos et les liens.


PED : Plongeurs En Débardeur ? Plongée Extrêmement Débile ?
Que nenni ! PED désigne tout simplement Pierre-Éric Deseigne, le pointeur des Bulles-Maniacs (BM). Pointeur ? Un violeur des siphons ? Pour ainsi dire : celui qui fait les plongées les plus engagées, déflorant les galeries encore vierges au prix de nombreux efforts et d'une persévérance sans faille. Elle...

Pierre-Éric m'avait l'an dernier (du 27 au 29 août 2010), en compagnie d'Hervé Cordier membre des BM mais aussi du CDPS69, ouvert les portes -- au propre comme au figuré -- du trou "attitré" des BM : Corveissiat, dans l'Ain. Moyennant un léger coup de main dans les portages, j'avais pu faire connaissance de l'homme et de la cavité jusque derrière le 6ème siphon. Une découverte très sympathique que ce soit sur le plan humain ou celui de la spéléo. Il y a quelques temps PE met sur pied un stage découverte dans le Lot pour des membres de son club et cherche un renfort d'encadrement. Seront présent aussi plusieurs Bulles Maniacs.
C'est ainsi que jeudi dernier je prends la route dans l'après-midi, le Kangoo chargé comme une mule, pour un stage du 25 au 28 mars. La route est longue, un peu moins de 5h avec les pauses, mais sans encombre. Et même si le GPS me confond parfois avec un tout terrain de l'extrême qui roulerait à 130 à côté de l'autoroute, cherchant à tout prix à me coller sur toutes les petites routes croisées, il m'amène cependant à bon port. Il faut dire que les routes du Lot, de nuit, sans GPS c'est joueur : on peut faire 50 km sans croiser d'autre véhicule, les chemins sont nombreux à relier foultitude de hameaux, et les indications légères pour le touriste...
J'arrive enfin aux Amis du Célé, mais dans le Centre lui-même : je ne reconnais pas le gîte où nous avions avec Stéphane fait nos vrais débuts en plongée souterraine, sur un stage perfectionnement de la CRPS RABA. C'était en 2006 après une initiation avec Bernard Giai Checa fin 2005. Une demoiselle très serviable à l'accueil me permet de trouver le gîte tout proche. J'y retrouve, outre de bons souvenirs, le camping car de Joël Endowell. PE et d'autres arrivés plus tôt sont au restaurant, Joël et sa femme m'accueille donc en compagnie d'Yves, autre Bulles-Maniac. Sans oublier Max : Boxer haut sur pattes et impressionnant, habité par l'esprit d'un bichon... Devant un verre nous évoquons souvenirs de trous, du Congrès International que Joël organisa durant plusieurs années, de personnes diverses... Leurs souvenirs sont plus nombreux que les miens, car en plongée sout' Joël est un vieux routier ! Et pas seulement dans ce domaine, puisque qu'il fut aussi deux fois Champion de France de side-car, évoquant de savoureuses anecdotes de bricoleur passionné. PE nous rejoint enfin et, l'heure avançant nous finissons par prendre le chemin des chambres. Je partage une mezanine avec Bernard Soulas (rencontré lors d'un stage IDF à la Douix de Châtillon), Yves occupant le bas avec Ciriak. Avant de me coucher j'ai le temps de saluer Sébastien Lisarrague (auteur de la célèbre photo du puits du Ressel)  et Michel Biesman (concepteur du mini Joki), eux aussi rencontrés à la Douix.

1er jour   -   Le Ressel

Le lendemain, après une bonne nuit, nous partons tous ensemble déjeûner au Centre à 5' à pied. D'un parking en rive droite du Célé on traverse celui-ci par une passerelle métallique en amont d'un gué couvert par l'eau. En descendant la rive gauche on rejoint les différents bâtiments qui abritent chambres, dortoirs, réfectoir, etc. Le Centre est au bout de cette vallée étroite encadrée par les remparts verticaux de falaises peu élevées. La route qui longe le Célé étant très peu fréquentée, l'impression d'isolement est importante et le calme nous enveloppe. L'accueil est à la fois simple et chaleureux, les différents responsables venant tour à tour nous saluer. Les produits locaux sont visiblement privilégiés, les autres - comme le jus d'orange - sont bio. On sent une volonté forte d'ouverture nature.
Rassasiés nous attaquons le déballage du matériel, investissons le garage, chacun trouvant son petit coin. On assiste les stagiaires pour améliorer leurs configs en faisant connaissance.
Les stagiaires :
  • Chantal et Jean-Louis sont en découverte totale : ils ne plongent que depuis 3 ans mais, totalement investis, sont déjà N3 et préparent le N4.
  • Anne, la compagne de Sébastien a déjà effectué 3 plongées dont une la veille au matin à Font del Trufe1.
  • Lionel avait déjà plongé en souterraine mais vient chercher plus de technique et un accompagnement pour s'y remettre.
 Le Ressel est prévu mais, de crainte de se retrouver trop nombreux simultanément, nous laissons partir les nombreux autonomes et reportons la plongée en fin d'après-midi. En attendant, après avoir mangé le pique-nique fourni par le Centre, nous organisons une projection-présentation pour donner une base et les directives générales aux stagiaires. Quand nous arrivons sur site la plupart des copains sont déjà sortis, ainsi que des hollandais très organisés dans leurs fourgons pleins à l'extrême mais savament rangés.
Pour cette première plongée je m'occuperai d'Anne. Sébastien lui a fourni un scaphandre déjà bien adapté, monté sur un bi 12. Elle plonge en humide, mais comme elle n'a pas eu froid la veille, connaissant l'appétit d'oiseau de ces dames en air, je prend un relai 7 en sus de mon bi pour ne pas risquer de lui raccourcir sa ballade.
[PHOTO]
Les dernières instructions données, nous finissons de nous équiper dans l'eau et rejoignons à la palme le départ du fil. Au fond de la rivière, avant de passer sous plafond, je lui fais vérifier une dernière fois lampes et détendeurs, faisant de même. Comme convenu elle passe devant, je la suis de très près surveillant sa tenue du fil d'ariane et son placement. Une légère correction pour qu'elle se tienne plus à distance du fil, et la progression reprend. Comme il est de coutume en débutant le regard fixe le fil et le plancher de la galerie. Je l'interrompt pour lui montrer un gros banc de poissons, éclats scintillants dans le faisceau de nos lampes. Un peu plus loin je lui montre le fameux tableau noir naturel qui orne une énorme dalle. Elle touche pour vérifier qu'il n'est pas l'oeuvre d'une main humaine... A l'approche du shunt nous apercevons les lumières de PE et Jean-Louis qui reviennent de la galerie principale qui mène au grand puits. Nous atteignons le carrefour de fil et je vérifie les manos d'Anne. A ma grande surprise elle n'est pas très loin de ses quarts. Je lui indique donc la direction de la galerie supérieure.
La galerie change de forme et de volume, sa morphologie devenant plus typée conduite forcé, assez régulière, pour une section de 5-6 mètres. Exit aussi les grosses dalles qui jonchent la galerie principale. Au point 230 Anne me signifie qu'elle est sur autonomie et nous faisons demi-tour. Je n'ai pas encore atteint le tiers de mon relai : j'économise le gonflage du bi ! au retour je lui éclaire par intermittence la galerie avec mes 2 lampes de casque afin qu'elle en apprécie mieux le volume. Je ne reste pas ainsi en permanence car l'effet "brouillard" des lampes près des yeux me gêne pour une surveillance efficace. Revenus au carrefour Anne hésite peu pour prendre le chemin de la sortie, mais se tourne quand même vers moi pour confirmation.
Nous sortons après une plongée d'un peu moins de 40 minutes. Nous retrouvons Sébastien qui s'apprête seulement à partir suite à quelques menus problèmes matériels. Il emmène tout un filet de ces lampes à led chinoises qui ont suscité tant de discussions récemment sur les forums. L'idée est d'éclairer la galerie différemment avec de multiples sources de lumière. Une fois changé nous tenons compagnie un moment à Anne avant  de la laisser attendre la sortie de Sébastien.
Le retour est classique : déchargement, séchage, gonflage... La routine. Le repas du soir nous enchante, écartant toute vélléité de tempérance avec un gratin de poisson dont la facture maison ne fait aucun doute. Rien de tel qu'un bon repas pour faire plus ample connaissance. Les Bulles Maniacs sont assurément une joyeuse équipe ! Après avoir une fois de plus refait le monde nous revenons à la case matelas...

2ème jour   -   St Georges

Le deuxième jour nous sommes allé plonger à St Georges. Le pique-nique est comme toujours très agréable au bord de cette belle vasque. Des travaux et une route coupée ont retardé nos camarades de l'autre véhicule : comme nous ils se sont dit qu'elle devrait être coupée plus loin. Mais comme nous étions passé faire gonfler aux Vasques du Quercy à Gramat nous n'arrivions pas par le même côté : pour nous c'était vrai mais eux ont dû faire demi-tour et contourner...
Je plonge avec Chantal après un brief commun avec le binôme de Bernard, pour notamment rappeler comment négocier le point bas (en profondeur puisque -30, et un peu de plafond) sans trop touiller. Nous partons les premiers et la descente se déroule sans soucis, si ce n'est que je trouve mon Poséidon un peu dur. Passé le point bas nous remontons progressivement dans la galerie. La visibilité est excellent. La roche est toujours aussi sombre mais dans la lumière des lampes j'accroche sans problème tout le pourtour de la galerie. si seulement nous avions eu ça lors du camps national pour faire la topo, j'aurais mis moins de points d'interrogations dans les cases pour les dimensions de la galerie !
Le Poséidon me donne un peu d'eau, je pense que la membrane est un peu encombrée et j'applique la méthode habituelle : je penche la tête sur le côté, moyennant quoi c'est de l'air qui vient. Nous sommes maintenant remontés dans la zone des -15 m et la galerie a repris un cheminement plus horizontal. Le fil court à main droite, un peu en hauteur comme il convient pour une galerie qui se prête bien au scooter. mais le Poséidon est devenu maintenant très dur et, quelque soit la position du biberonneur, ne donne plus qu'un quart d'air émulsionné dans trois-quart d'eau ! Ce n'est que la deuxième plongée souterraine de Chantal et je dois toute ma vigilance à sa surveillance. Seul ou avec un autonome j'aurais pris le temps de regarder de plus près mon détendeur, mais là ce ne serait pas raisonnable.
Nous sommes à 170m de l'entrée, je ne peux plus différer la décision et stoppe Chantal pour lui faire signe que mon détendeur est hors fonction. Suit un long moment d'incompréhension à joindre dans les archives déjà fournies qui témoignent de la difficulté de s'exprimer avec ses seules mains quand on n'est pas italien... Je vois bien que mon propos n'est pas perçu : je lui montre mon détendeur et lui fais le signe "ça ne va pas", et je la vois qui regarde un peu perdue tout mon barda puis cherche autour de moi et sur le sol de la galerie. Je renonce à expliquer la raison et me contente de signifier que nous faisons demi-tour.
Sur le retour nous croiserons nos camarades qui progressent vers le fond et profitons des habituels jeux de lumière. Le retour ne pose pas de problème... supplémentaire, et nous sortons après un petit palier dans la vasque suite au double passage à -30. Sortis de l'eau nos langues prennent le relai des mains pour plus d'explication. Chantal n'avait pas reconnu dans mon Poséidon un détendeur et croyait voir un étrange manomètre. Croyant que j'avais perdu quelque chose, une pièce, elle cherchait si elle ne voyait rien... En fait, une fois en surface, je confirme ce que j'avais subodoré au palier : le flexible du détendeur était tout simplement très dévissé à l'entrée du deuxième étage ! Je suis dépité de ne pas l'avoir compris tout de suite car il ne me faut qu'un instant pour y remédier et la plongée aurait pu se poursuivre. Chantal me dit ne rien regretter car la galerie très sombre ne la mettait pas totalement à l'aise. Elle s'étonne même que j'ai trouvé la visi si bonne, même si elle convient qu'effectivement dans le pinceau des lampes l'eau était claire. Mais il est vrai que la roche noire change tout. De toutes façons, sans pouvoir atteindre la cloche faute d'autonomie en gaz, la suite de la galerie ne présentait pas d'aspect différent de ce que l'on a pu voir.
La journée se termine identiquement à la veille par un excellent repas, du bricolage et de longues discussions.

3ème jour   -   Landenouse

Aujourd'hui c'est Landenouse qui nous accueillera. Le temps est maussade, le ciel est au crachin mais les plongeurs affichent toujours Beau fixe ! Quand nous arrivons à la source un camion des pompiers de Paris est stationné au plus près du réservoir. Nous nous garons le long de l'ancien séchoir à tabac et allons voir. Le lieutenant nous informe qu'il a plusieurs hommes en exercice sous l'eau et que d'autres suivront, mais ça ne pose pas de problème pour plonger. Le niveau de l'eau est environ 3m sous la margelle. Nous retournons aux voitures préparer l'équipement.
Aujourd'hui, changement journalier oblige, je plonge avec Jean-Louis. Comme il plonge en bi 12 je me nantis d'un relai 7 en complément du bi 10. Après le briefing pour présenter le profil, les précautions à prendre avec les banquettes de glaise et le rappel de l'objectif (prendre du plaisir !) nous nous mettons à l'eau. Jean-Louis suit consciencieusement le fil. La visibilité est médiocre, 4-5 m maximum d'une eau laiteuse. De fait il me semble ne pas beaucoup apprécier la galerie tant il fixe le fil. Hormis le passage d'entrée où il me semble le voir hésiter mais ce ne sont que les oreilles qui réclament un peu d'attention, il semble serein et nous continuons. Nous passons quelques coudes de la galerie qui ondoie légèrement. Il me fait signe qu'il est sur ses quarts, nous faisons donc demi-tour. Je profite du retour pour lui éclairer la cavité de mon mieux avec mes lampes de casque, limitant mon champ de vision propre aux particules les plus proches de moi...
Nous sortirons après un petit palier au fond du réservoir. Nous remontons le matos à l'aide des cordes, Bernard déjà sorti nous prétant main forte. Je relaie Bernard pour la sécurité en restant en combinaison, le temps que les suivants sortent à leur tour. En attendant je discute avec les pompiers, parfaisant ma culture pinpon ! J'apprends que le corps des pompiers de Paris n'est pas un corps civil mais militaire, et que leurs règles n'ont rien à voir. Notamment leur zone d'intervention en plongée sous plafond n'est pas limité à 70m de l'entrée mais, selon le niveau du plongeur, à moins de 200m ou... au-delà.
Finalement tout le monde ressort, même Lionel que nous astiquotons d'en haut en lui jetant la corde pendant ses paliers : il est allé un peu loin, ayant sous-estimé les paliers -- conséquents -- qu'il allait prendre au retour. Nous pique-niquons devant le portail de Jacques Vettier avant de rentrer pas trop tard.
La soirée est un copier-coller des précédentes. Parfaite, nonobstant le départ d'un certain nombre de nos camarades notamment des BM, qui n'avaient pu prendre leur lundi..

 4ème jour   -   Font del Trufe



Nous sommes en effectif réduit et nous avons décidé de finir en beauté, sur la route du retour, par la résurgence de font del Trufe sur la commune de Lacave. Quand nous arrivons après maints détours dont Pierre-Eric a le secret (il n'aime rien tant que contrarier les GPS, probablement un traumatisme de l'enfance, abusé par Tom le bègue dit TomTom) nous découvrons... un camion de pompiers ! Si vous aimez les pompiers en néoprène le Lot semble une vraie mine  !
Renseignements pris il y aurait du monde au palier, probablement des simulateurs, parce qu'à Font del... Et aussi du monde à l'intérieur qui joue à cache-cache et coment passer les étroitures en décapelé. Chantal et Jean-Louis ayant rendez-vous le soir même à Paris avec Joan Baez (si-si, elle tourne encore) il n'est pas possible d'attendre qu'ils sortent pour déjeûner. On décide donc de se glisser entre les hommes en rouge.
Nos stagiaires commencent à être rodés et l'équipement est rapide. Pierre-Eric se met à l'eau avec Jean Louis et j'attends un peu pour leur laisser le temps de passer l'étroiture avant que nous nous engagions à notre tour avec Chantal. Je dis à celle-ci que nous descendrons ensemble et que je m'engagerai en premier afin qu'elle vienne sur mes lumières. Je lui donne le signal, une main posée sur son épaule afin de rester ensemble dans la vasque qui est "chocolat" avec tout le beau monde venu s'ébrouer dedans. Malheureusement, un peu vive à descendre, Chantal échappe à mon contact. Je me laisse couler et cherche, à tâtons. Je trouve une combinaison et approche mon masque : damned, c'est rouge pompier et moi je suis vert ! Je rejette ma prise et cherche encore, mais tous les trucs mous qui me tombent sous la main sont de la même espèce. Je me dis qu'elle a dû appliquer la consigne classique et remonter en surface, que je rejoins donc séance tenante. Là-haut personne. J'attends quelques instants et redescend voir si elle n'est pas la tête dans l'étroiture à guetter mes lampes. Cette fois fois je trouve un spécimen de la bonne couleur, que je cramponne par le bras et remonte avec moi. M...., le mari !  PE surgit derrière que j'interroge : "Je l'ai aperçue dans l'étroiture, elle est seule descend vite". Sûr. A nouveau je trouve l'entrée à tâtons, la corde jouant à cache-cache, et je m'engage. J'esquive le premier bloc par la droite. J'ai vu le passage mieux dégagé, le bi 10 râcle nettement. Entre les 2 étroitures je scrute en vain l'espace réduit, et passe donc la seconde. Classiquement l'eau s'éclaircit dans la salle qui débute la galerie. Mais je n'y vois que 2 pompiers qui semblent monter la garde de part et d'autre, visiblement intrigués par cet énergumène qui surgit, s'avance en éclairant en tous sens, et repart illico. Mais je suis rassuré : elle n'a pas pu s'engager seule dans la galerie, nous avons donc dû nous croiser dans la touille phénoménale et elle ne peut être que dnas la vasque. Effectivement je la retrouve en surface. Tous deux conviennent d'un fort stress qui ne leur inspirait que le demi-tour, et ils préfèrent renoncer pour rester sur une bonne impression. Je comprends, car si à mes débuts on m'avait fait ce coup-là, j'aurais sans doute moyennement apprécié...
Ils nous abandonnent donc dans la vasque, préférant prendre la route du retour. PE et moi repartons à l'assaut du passage, qui se franchit quand même d'autant mieux qu'on le connait déjà. Etant donné nos éclairage comparés je laisse PE prndre la tête pour profiter de sa puissance de feu. Rapidement, come à mon habitude, je coupe carrément tous les miens hormis dans de rares passages.Je ne me lasse pas de cette cavité. L'eau est cristaline, il est vraiment dommage que nos deux amis n'ait pu passer la barrière de touille. Nous croisons Lionel qui revient, nous serrant un peu dans le boyau intime. Nous nous régalons et sortons le S2. PE ne connaît pas la suite et me demande si c'est loin. Je lui dit que ce n'est qu'une formalité et il prend donc le chemin exondé qui mène au départ du S3. Il est en déstructuré, parti avec 4 petites bouteilles, ayant déjà posé les plus petites il lui reste les 6L. J'ai pas mal têté dans ma recherche de Chantal avec le speed, je le laisse donc partir seul, me contentant de l'accompagner au départ du siphon. Je rebrousse chemin seul, prenant mon temps. Une fois sorti et regardant mes manos je me dis que j'aurais au moins pu plonger le troisième siphon car je n'ai pas consommé beaucoup sur S2-S2. Qu'importe, je connais déjà bien la suite. Je fais la conversation avec les pompiers et Lionel en attendant PE qui ressort longtemps après : finalement il a sorti le S4. Sacré lui ! Il me confirme que le fil que j'ai posé l'été dernier avec Babar est encore en excellent état. Cool.
Nous plions bagages et nous séparons car nous avons tous encore beaucoup de route à faire, même si de Lacave l'autoroute n'est plus très loin. Retour sans encombre avec de la bonne fatigue, de bons souvenirs et déjà l'envie d'y revenir.

dimanche 13 mars 2011

Plongée de masse sur le France


Foin du Groin, ce dimanche je trempe mes palmes sur l'épave du France. En effet la sortie au Groin initialement prévue le dimanche a été avancée au samedi pour cause de météo menaçante. Encadrant toute la journée à mon club d'aviron je ne pouvais plus en être, et me sentait déjà sécher ! Heureusement Laurent "Babar" Bron m'amène le plan B sur un plateau. En effet il organise ce dimanche une plongée comémorative sur le France pour les 40 ans de son naufrage. Le naufrage du France, pas de Babar ! Initialement il avait été envisagé de faire appel à 40 plongeuses. On le sait les conditions de cette plongée ne sont pas des plus faciles : 40 m en pleine eau non pas "dans le bleu" mais "dans le noir", 5° au fond été comme hiver, la seule lumière est celle des phares... C'est pourquoi, afin de trouver un Directeur de plongée qui accepte de s'engager pour plus de 40 personnes sous l'eau simultanément, des exigences minimales avaient été fixées : niveau 3 minimum, habitude de la plongée en lac, et maîtrise confirmée de la combinaison étanche. Rapidement un objectif plus atteignable de 20 binômes mixtes est décidé. Il sera presque atteint. Parallèlement à ces 40 plongeurs évolueront en complète autonomie 2 binômes vidéo -- dont Xavier Meniscus et moi-même -- ainsi qu'un binôme photo. Soit 46 personnes en tout !

Etant donné le rendez-vous matinal à 8h j'ai accepté la proposition de Laurent de dormir chez lui. Xavier fera de même. Je prends donc la route samedi soir après avoir fait gonfler mes bouteilles au Vieux Campeur (merci Viviane), et chargé le Kangoo façon bétaillère. On est encore dans les départs en vacances et ça coincera un peu pour rentrer dans le tunnel de Dulin, puis un fort ralentissement après. Passé Chambéry la circulation redevient fluide. Je rejoins mes camarades vers 20h et la soirée se passe entre les pizzas et la mise au point pour le lendemain. Xavier me raconte la plongée au Groin la veille : la cloche n'a pas encore été évacuée, limitant les avancées à du nettoyage et du raboutage de la cablette, d'autant qu'un courant important faisait même peiner les Bonex... On régle les détails administratifs (papiers, certifs) et on prépare la caméra et ses éclairages. Deux spots très puissants à LED seront fixés sur le caisson et j'assurerai un éclairage d'appoint plus focalisé avec le phare HID de Xavier.

 
Depuis la Belle-Etoile © J-P Guerret

Après une bonne nuit de sommeil nous nous levons un peu avant 7h30. Rapide petit-déjeuner et nous nous rendons au lieu de rendez-vous sur le port, où sont mouillés les promène-couillons ! En effet c'est sur l'un d'eux qu'embarqueront Ali Babar et les 40 plongeurs, tandis que les vidéastes et photographes embarqueront sur un bateau de l'ASPTT avec le cameraman de FR3 et son assistant. A peine arrivé je rencontre des figures de connaissance. Il semblerait que les souterrains seront proportionnellement nombreux. Outre évidemment Laurent et sa compagne Josée, Xavier, sont présent(e)s : Manu et Cécile (qui ne plongera pas, ayant de son propre aveu un deuxième alien en approche...), Nicolas et Laurence, Olivier "Gros Quick" et Sandrine, Pierre. On est donc une dizaine de de souterreux ! On  commence à préparer le matériel, jusqu'à entendre un puissant "Briiiefiiing ! " qui  nous appelle à bord pour les explicatances. Babar expose le déroulement prévu : le bateau mouillera entre les 2 pendeurs qui ont été mis en place, mise à l'eau par les côtés des 2 groupes, répartition des plongeurs sur les pendeurs, procédures de regroupement, descente, mise en place au fond, remontée et paliers. Le DP expose lui les consignes de sécurité, évidemment très strictes. Plongée de masse, pas "à la masse" ! Enfin on nous présente les anciens, figures locales, notamment le premier à avoir plongé l'épave. Puis tout le monde retourne terminer ses préparatifs, tandis que le matériel de chaque plongeur est examiné pour vérifier sa conformité aux exigences minimales. Enfin le signal du départ est donné, beaucoup plus tôt que prévu dans le programme, car tout le monde est prêt.

Xavier et moi embarquons sur une petite vedette alu qui semble avoir une certaine réputation d'instabilité : "Quand vous sautez, avertissez bien pour éviter que l'on ne chavire.". Engageant. Nous sommes tous les deux en configuration souterraine : 2 blocs indépendants de 10 litres sur une plaque avec bouée dorsale, notre casque pour avoir notre éclairage perso tout en gardant les mains libres. Le trajet étant de l'ordre de 5 minutes je commence tout de suite à m'équiper. Arrivés sur place j'assiste Xavier qui se met à l'eau et lui passe la caméra. Tandis qu'il rejoint les nombreux plongeurs déjà dans l'eau je me charge de mon propre scaphandre, clampe les mousquetons du lourd accu MétalSub du phare HID en guise de relai, et m'immerge d'une belle bascule avant. Je rejoins Xavier qui fait déjà quelques images de surface. Les deux groupes se mettent en place et, après une dernière vérification "Tout le monde est prêt ?", s'immergent.



La descente se fait comme prévu assez lentement pour garder la cohésion des 20 plongeurs répartis autour de chaque bout. Xavier se déplace pour filmer et je fais le rémora, juste au-dessus de lui. Un des deux spots ne s'est allumé que partiellement et mon éclairage s'avère quasi indispensable. Ne pouvant me baser sur le faisceau trop diffus des spots je fixe le caisson pour évaluer la direction de la prise de vue et éclairer la scène. Quand je peux je me colle encore plus pour positionner le phare contre le caisson. Tout à notre mission l'expérience, notamment en conditions de visibilité réduite, nous autorise un certain détachement dans la gestion simultanée de la plongée elle-même. La stabilisation particulièrement, alors que l'on monte et descend relativement au groupe qui lui même progresse vers le fond, oblige à de nombreux ajustements. Une fois en bas cela devient plus confortable. Xavier fait des plans sur les plongeurs sous différents angles, puis sur le bateau. Comme convenu nous faisons un plan circulaire, nous positionnant au centre de la figure et tournant sur nous mêmes. L'attention fixée sur la cible à éclairer m'empêche d'avoir une vue d'ensemble, et la tête voudrait bien me tourner aussi mais je chasse la sensation et nous stoppons notre mouvement. Nous reprenons un peu de recul tandis que le groupe amorce sa remontée. Xavier filme encore le cercle de plongeurs autour du pendeur qui, maintenant en contre-jour avec la lumière qui augmente, apparaît plus nettement. Finalement nous arrêtons la prise de vue et, après un palier destiné aux ordinateurs les plus exigeants (ni le VR3 de Xavier ni mon vieux Suunto ne nous réclame d'arrêt) nous émergeons simultanément. En surface, pour les caméras et photographes des bateaux, nous faisons monter une clameur accompagnée de nos mains qui battent l'eau avec vigueur. Une "Eau-la", un baroud d'honneur pour l'épave 40 m sous nos palmes.



Nous rejoignons notre bateau et nous déséquipons rapidement. A côté les plongeurs réalisent que la remontée des équipement sur le haut navire à touristes n'est pas vraiment aisé. Il est finalement décidé que ce sont les bateaux de sécu qui récupéreront les scaphandres. Quant aux plongeurs eux-mêmes, bien que délestés de leur attirail, leurs tentatives de remontée à l'échelle qui pend sur le côté s'avère pathétiques, et très drôles de notre point de vue. Il faut dire que l'échelle est de corde et, malgré ses larges marches, le fait qu'elle ne soit pas collée à la coque mais s'avance du débord du pont rend son usage quasi impossible. Nous les laissons résoudre leurs problèmes et regagnons le port car les journalistes de FR3 doivent envoyer les rushs à leur rédaction sans tarder.

Nous avons déjà débarqué et commencé à ranger le matériel quand le gros de la troupe revient. Quand tout le monde est prêt et changé nous prenons la direction des tentes de réception mises en place de l'autre côté du port pour une petite cérémonie. J'ai la surprise d'y rencontrer Benoît de TrollSport qui avait encadré avec moi sur le stage N2-N3 de Thalassa l'an dernier. Il passait en VTT avec des amis, a vu des plongeurs... Sous les tentes sont installées une magnifique maquette du France au temps de sa splendeur, et une reconstitution fonctionnelle des machines avec les roues à aubes. La maquette d'environ 1m de long soigne le détail avec de nombreux personnages en costume d'époque. Les images de la matinée sont déjà montées et tournent sur un grand écran. Encore plus intéressant, on découvre une source de vin chaud fréquentée par des troupeaux de cacahouettes, que nous capturons et dévorons. L'homme affamé est sans pitié ! Inutile de dire que quand des sandwichs s'avancent, ignorant le danger, nous nous jetons dessus. L'organisation est vraiment à la hauteur, cela m'évitera de reprendre la route le ventre vide. Celle-ci se terminera sous la pluie, qui nous a miraculeusement épargnés malgré les prévisions. Excellente journée !




L'article du Dauphiné Libéré


samedi 5 mars 2011

Le Diable s'habille en étanche !

Vendredi matin la nouvelle tombe des téléscripteurs : un courriel de Babar propose une sortie au Diable. Sachant que son accès est soumis à autorisation, dans le cadre de la convention qui lie la CRPS RABA à la commune d'Echevis, l'occasion ne se refuse pas : Le Diable est une très belle cavité du Vercors 1, à la galerie travaillée et aux eaux généralement limpides. Ma dernière visite remonte à août 2009 et j'aurais plaisir à replonger ce très beau siphon !
Malheureusement il est trop tard pour que je puisse faire gonfler mes blocs au Trimix et Nitrox de déco. En effet le Diable plonge assez vite au-delà de −40 m, et j'aurais apprécié de prolonger ma précédente incursion stoppée à −41 (en bi 9 et relai 7 mal gonflés, loin de ma limite d'autonomie). Qu'importe ! Avec le bi 10 et un relai 7 (bien gonflés) je devrais déjà pouvoir pousser un peu plus loin, tout en restant dans les limites fédérales de -50 m maximum à l'air. Je prépare donc le matériel et mon itinéraire. En effet nous sommes la veille d'un samedi noir du chassés-croisés des vacances. L'autoroute de Grenoble étant proscrite, j'examine les alternatives : l'A7 devrait être tranquille et se révèle même moins cher (péage) malgré 15 petits kilomètres et autant de minutes supplémentaires. Mais finalement je retiens l'option "chemin le plus court" via les départementales : même si le temps de trajet augmente de 20 minutes, les 43 km en moins et l'absence de péage divisent - dixit Via Michelin - le prix par deux. Ne pouvant covoiturer j'adopte cette solution.
Samedi matin je suis exceptionnellement dans les temps. Il faut dire que le RDV est fixé à midi, et je compte 2h de route. Ladite route - via Diémoz, St Jean de Bournay, Roybon, Chatte, La Sône - se révèle d'ailleurs très agréable et je ne regrette pas un instant ma décision. Jusqu'à la côte St André... Là une déviation perfide m'égare dans une de ces zones industrielles, dont on connaît le talent à n'indiquer aucune direction utile sur leurs multiples rond-points. Je me décide à sortir le GPS et peux repartir après 10' d'errance. Bientôt, proche du but, je retrouve les routes connues. Je traverse Pont-en-Royans et Ste-Eulalie, et après les tunnels m'engage sur le chemin, tout de suite à reculons prêt à repartir, le demi-tour étant impossible au bout.
Pour information, la source du Diable est celle qui alimente à sa sortie des entrailles de la terre la très belle Cascade Verte. Il suffit de continuer la route qui descend pour y accéder, aux beaux jours la rivière accueille les baigneurs. Ses eaux sont captées dans la vasque du S1 pour alimenter Pont-en-Royans en eau potable.
Ça y est, je suis à pied d'oeuvre, tous les copains sont là : Babar, Xavier, Baptiste (généreusement venu faire du portage, ses sinus étant en grêve), Nicolas, Isa de retour de ses explorations au Laos, Karim et Philippe venus découvrir le Diable.
Rapidement on s'organise :
  • Nicolas ayant pu gonfler Trimix et Nitrox vise une profonde, histoire de se préparer à notre stage prochain de Trimix hypoxique. Il a un bi 10 Tx, une déco Nx et une autre O2. Babar l'accompagnera en recycleur.
  • Isa fera oeuvre de GPS (Guide de Plongée Souterraine, on ne l'appelle ni Tom-Tom ni Jean-Jean !) en emmenant Philippe et Karim.
  • Xavier et moi étant tous deux en bi 10 air + un relai 7, nous plongerons ensemble. Xavier connaît bien la cavité, puisqu'il en tient le terminus avec un point bas à -141 m. Je pense personnellement m'arrêter avant !
On attaque la préparation. Je monte les blocs, grée mon relai et le conditionne avec les palmes dans mon kit spéléo. Je fais un premier voyage jusqu'au S1 avec le bi et le dévidoir. Les bottes (gentiment prêtées par Karim) sont bienvenues. La rivière coule bien mais pas trop, le passage de l'échelle n'est pas arrosé et c'est très bien. Je dépose le bi dans la vasque, calé contre la roche, laissant libre le muret. De retour aux voitures j'attaque le sandwich pour tenir compagnie à Isa.
On finit de s'équiper, laissant le trinôme partir devant afin que Karim et Philippe découvrent la cavité avec la meilleure visi possible. Une fois dans l'étanche, chargé de mon lest et du petit matériel, je charge le kit sur les épaules et me dirige vers l'entrée. Nos trois camarades sont encore là et nous remontons ensemble la rivière. Arrivés au S1 (formalité de 10 m de long et 3 m de profondeur), Xavier vite prêt le franchit direct tandis que nos amis s'équpent dans la vasque. Je montre à l'amie de Karim le passage au sec qui mène entre le S1 et le S2, puis revient m'équiper à mon tour pour franchir le premier verrou. Le ressaut derrière le S1, malgré le bi 10 et le relai, se franchit sans encombre. Nous nous retrouvons finalement tous au départ du S2.

Après avoir laissé quelques minutes d'avance au trio, Xavier et moi nous immergeons. Je retrouve avec plaisir la belle roche de mon souvenir. Sur les 100 premiers mètres peu profonds (-10 maximum) se succèdent 3 cloches, et le départ d'une galerie parallèle supérieure qui rejoint un peu plus loin la principale. Après la descente est régulière jusque vers -40. Je suis Xavier, profitant de ses éclairages. son aquacité bien connue le rend rapide et nous rattrapons le petit groupe. Après une hésitation Xavier profite d'un passage large pour passer devant et je fais de même. Nous nous efforçons de préserver la visibilité pour nos suiveurs, et je limite le palmage me tractant sur les bras autant que possible. Nous sommes maintenant dans la zone sous les -40. La pente est moins forte et c'est graduellement que nous descendons. J'ai quitté mon relai sur son tiers vers 220 m pour passer sur le dorsal. Je suis Xavier à 3-4 m derrière, le regarde s'engager dans un passage où le plafond s'abaisse au-dessus d'un lit de sable grossier. Nous sommes à 320 m dans le S2 et 50 m de profondeur, mon ordinateur m'annonce déjà du palier à partir de 8m.
Je reste sur mon objectif initial et décide de faire demi-tour, laissant Xavier continuer seul. Ses limites ne sont pas les miennes. Pour ma première incursion ici à cette profondeur, même si je suis loin de ma limite des quarts sur le dorsal, je préfère m'arrêter là. Je sais bien qu'on a la même quantité de gaz, je consomme assez peu, s'il continue avec sa connaissance de la cavité je devrais logiquement pouvoir pousser encore un peu. Mais la barrière est psychologique. Ces barrières demandent à être passées l'une après l'autre : la prochaine fois j'irai plus loin l'esprit tranquille, parce que je connaitrai déjà cette zone. Rien ne presse. Je n'ai qu'une idée partielle de comment va évoluer ma déco le temps du retour, et je n'aime pas l'approximation dans ce domaine. Mieux vaut avoir trop de marge que pas assez
Je me dirige vers la sortie, constatant que malgré nos efforts l'eau s'est un peu troublée. Rien d'affreux, mais je me fustige un peu tout de même. Pendant ma remontée je surveille l'ordi qui me réclamera au final du palier à 9m. Normal. Le Favor m'indique des paliers de mètre en mètre, et je remonte ainsi graduellement au fur et à mesure que le temps les efface. Je croise Babar qui attend dans la galerie. Petit signe. Puis je croise Nicolas qui vient le rejoindre pour descendre ensemble. Il a dû partir tard. Je croiserai aussi Thierry - en humide - qui visiblement a dû arriver tandis que nous étions sous terre. Revenu dans la vasque du S2, après un peu plus de 40 minutes de plongée, le froid n'étant pas encore mordant je décide de repartir un peu. Le début de la galerie n'étant pas profond l'ordinateur ne devrait pas m'en vouloir. J'en profite pour passer cette fois par le bout de galerie supérieure, suivant le fil bien plus fin que dans la principale. Par un regard en plafond, ayant vu de la lumière dans l'autre galerie, je me glisse derrière Thierry qui remonte.
Nous sortons ensemble, échangeons quelques mots et rejoignons le S1. En humide et avec un petit bi il rejoins la vasque un peu en sauvage, par un passage dans lequel je ne me risque pas avec mes blocs. Quand je sors du S1 il crapahute déjà vers la sortie. Faisant le choix d'un seul voyage je mousquetonne mon kit laissé là, et ressors en gardant mon relai clampé. La fin du tunnel me vois déjà tirer fortement la langue... Après une pause j'entreprends bêtement de remonter de même, plutôt que de poser le relai pour revenir le chercher tranquillement. Quand on est c.., on est c.. ! Je rejoins la voiture un peu vidé, Isa m'aidant à me décharger de mon barda. La fin de mon sandwich m'apportera le réconfort.
Tandis que nous échangeons nos impressions en rangeant le matériel, nos camarades reviennent progressivement. D'abord Xavier qui est allé... un peu ploin que moi. Il a eu 55 minutes de déco : je ne regrette pas, la déco à 10° je préfère limiter. Puis c'est le tour de Nico et Babar. Nico est bien vanné aussi, mais visiblement très content de sa plongée. Ils sont allé à 350m et -55, trouvant que la visi s'améliorait après 300. Oups. Isa et les nouveaux diablotins sont eux allé à environ 250m, s'arrêtant avant les -40. Belle plongée pour leur découverte, ils sont d'ailleurs ravis.
Petit à petit tout le matos a rejoint les coffres et à un peu plus de 17h nous sommes prêts à repartir, en convoi. Pour faire rire Thierry bloquera en haut du chemin, son fourgon patinant tant et plus sur les feuilles humides. A deux reprises il recule un peu vivement, inquiétant Baptiste qui est entre lui et moi. Bat et moi lui laissons du champ, puis allons pousser pour l'aider à sortir. Le Kangoo 4x4 de Baptiste patine pour la forme mais s'extrait quand même bien mieux. Quant à moi ayant observé et tiré la leçon, je calcule vitesse et trajectoire pour sortir en limitant la manoeuvre pour tourner en sortie du chemin. Nickel. Finalement tout le monde se retrouve sur la route et peut rentrer. Mon retour personnel sera un peu plus direct qu'à l'aller pour la partie jusqu'à la côte St André, sur une route fort jolie. En fait je pense que je reviendrai par là, même sans samedi rouge : l'agrément comme le coût justifient amplement de partir un peu plus tôt. En plus, quand la journé a été fatigante, la monotonie de l'autoroute fait une dangereuse berceuse... Qu'elle aille au Diable !
Le Diable, c'est d'enfer !!!


Les photos sous l'eau sont de Yves billaud
1 : Fiche cavité sur le site FFESSM-CNPS
    Fiche cavité sur le site de PlongéeSout





Un autre point de vue :

Compte-rendu de la sortie au Diable du samedi 5 Mars 2011 par Karim Malamoud
Tout commence à la caserne de Saint-Egrève où je récupère un bi9 de Claude. J'y croise
aussi Thierry qui me prête la nouvelle Extreme Tech U11, en essais, avant d'être proposée
par Bubble Diving pour environ 300€ en version longue (4h pleine puissance, 20h en basse
puissance et avec des joints sur la bague tournante, évitant aux crasses de rentrer). Départ
avec  une  demi-heure  de  retard  pour  le  rendez-vous  fixé  avec  Laurent  (11.30  à  Pont-en-
Royans  puis,  12.00  sur  site).  Aucune  erreur  de  navigation  jusqu'au  trou,  malgré  la
description assez aléatoire de Laurent par lui-même: un dessin de Babar envoyé par mail la
veille. 
Il y avait donc Laurent, Xavier, Alain, Thierry, Nicolas, Philippe et moi, tous en ouvert, sauf
Laurent.  Il  y  avait  aussi  un  porteur  de  luxe  pour  les  2'15"  jusqu'à  la  porte  :  Baptiste.  Ma
copine avait aussi tenu à être du voyage, histoire de voir. 
Un peu de débardage pour se réchauffer et pour pouvoir faire demi-tour et une grosse heure
de grignotage-bavardage-préparation-bidouillage avant de se mettre à l'eau.  Il fut  convenu
que les débutants (Philippe et moi) partiraient en premier avec Isa, suivi de Xavier et Alain,
Nicolas  et  Laurent,  et  Thierry,  aussi,  quelque  part  au  milieu.  Evidemment,  des  débutants
suivis par un Minibus, c'est un peu comme une carpe suivie par un espadon, donc l'ordre s'est
vite inversé. 
Magnifique plongée, telle en est ma conclusion. C'était ma cinquième, donc d'autant plus. La
lampe prêtée par Thierry est impressionnante d'efficacité et la moyenne puissance (me) suffit
largement pour une eau bien claire et un siphon de cette taille. Seul bémol : je l'avais mise
sur mon bras droit… et le fil est à droite à l'aller. Quant au retour, un plongeur évoluant dans
l'autre sens me l'a "arrachée" du bras aux alentours des 100m.
Nous faisions surface après 35min de plongée et un demi tour vers -40m dans la zone des
250m. Xavier et Alain sont allés dans les 300m vers -50m, idem pour Laurent et Nicolas (il
me semble que le VR3 de Laurent est tombé en panne, vive Aladin…). Aucune nouvelle du
plongeur-campeur-piqueur de lampe, mais le camping-car qui bouchait le passage est bel et
bien reparti après d'autres bavardages et une petite séance photo laotienne de la part d'Isa.
En d'autres termes, je n'ai aucun souvenir des paramètres de Thierry… toutes mes excuses.

A bientôt,
Karim.