samedi 19 juillet 2008

Baptême parapente & Banges

Longtemps que ça nous travaillait Jérôme et moi. Et là il est décidé, donc on embraye, ce sera ce week-end. Il avait repéré en allant plonger à Annecy une structure proche du camping habituel de Thalassa et on choisit de s'y pointer directement. Nous arrivons vendredi soir à Annecy où Jérôme a réservé un hôtel en centre-ville. C'est un gros week-end d'animations et les spectacles sont un peu partout en ville, quelques troupes aussi défilent. Après un bon restau suivi d'une promenade digestive pour profiter des attractions nous rentrons nous coucher.
Le lendemain débute par une grasse, une fois n'est pas coutume et on n'est pas aux pièces. Nous nous mettons en route en fin de matinée pour rejoindre le centre repéré, Flyeo. Sur place il s'avère qu'en fait les inscriptions des baptêmes - et le départ en minibus - se font à l'atterro au bout du lac. Pas à Bout-du-Lac (nom d'un lieu-dit proche), mais à Doussard. Il nous inscrit quand même, pour la fin de journée vers 17h30-18h. En attendant nous allons voir l'atterro et nous présenter, ce sera fait. Sur place une buvette fait de la petite restauration et nous mangeons sur place en regardant atterrir en continu les vols tandem. Plusieurs structures se partagent le site les touristes. L'usine à baptême tourne à plein régime. C'est quand même bien joli à regarder : de temps en temps un pilote en solo ou peut-être avec un baptisé courageux (à moins qu'il ne soit déjà évanoui, laissant alors toute liberté au pilote ;o) lance des figures impressionnantes.
L'après-midi commençant à peine nous décidons d'aller faire un tour au bord de l'eau. Renseignement pris sur le chemin à suivre, nous suivons un sentier qui s'enfonce dans les sous-bois. C'est joli mais parfois n peu boueux. Nous croisons des gens qui eviennent visiblement de la plage, nous confirmant ainsi que nous sommes dans la bonne direction. Finalement nous atteignons la rive de galets. Quelques couples ou groupes d'amis se partagent l'espace, tandis qu'à 200m à peine les familles et tous ceux qui ne veulent pas marcher trop se serrent comme des sardines (à l'huile solaire) non loin du parking... Nous profitons un moment de la fraîcheur, les pieds dans l'eau, avant de reprendre le chemin de l'aterro.
Revenus à la cabane de Flyeo nous faisons connaissance avec Julien et Pierre-Olivier qui seront nos moniteurs. Pierre-Olivier étant plus versé dans l'acrobatique, et Jérôme préférant un baptème standard, sera mon pilote. Jérôme volera lui avec Julien. Dès que tout le monde est là nous embarquons dans le minibus pour le décollage du col de la Forclaz. Le site est magnifique avec une vue imprenable sur le lac. Le ciel est dégagé de tout nuage et le soleil chauffe un max. Nous écoutons attentivement les consignes, la principale étant de ne pas s'arrêter de courir, même si on croit être déjà en l'air. Yaka ? C'est parti ! Tout en douceur : quelques pas et on se sent fermement portés par la voile. Suspendu dans le harnais je suis comme dans mon baudrier d'escalade, parfaitement rassuré. Je m'assoies confortablement dans la sellette, on y est vraiment comme dans un fauteuil. Je me remplis les yeux du paysage, me penchant pour regarder le sol qui défile. La sensation est vraiment géniale, les conditions parfaites, le site grandiose. Pierre-Olivier reste à flanc de la montagne pour profiter des ascendances et nous nous élevons bientôt au-dessus de l'atterro. Pierre-Olivier m'explique qu'habituellement c'est l'heure des conditions calmes, et qu'aujourd'hui c'est bizarrement maintenant que les ascendances qu'ils ont espéré toute la journées arrivent. Il est visiblement décidé à en profiter et je comprends que la durée de notre vol va en profiter. Nous restons un moment au-dessus de la crête, avec une jolie vue sur la vallée haute derrière. Puis nous commençons à descendre le long de la pente pour prendre la direction du lac.
" - Tu veux prendre les commandes ? "
" - Sans rire ?! "
" - Tu prends les poignées comme ça... Baisse un peu les mains, voila."
Je voooole ! :o) Guidé par Pierre-Olivier je découvre étonné comme les commandes répondent facilement (une fois en vol et par conditions calmes, tout de même). Il me fait faire quelques virages, puis un 360° de grand rayon dans un sens et dans l'autre, et me demande enfin de nous remettre en direction de l'atterrissage. Tip-top. Le lac vu d'en haut présente des couleurs incroyables et dans les zones de faibles profondeur comme près des rives, on distingue nettement le fond. Après la surface en ramant, les fonds en plongeant, je découvre l'étage supérieur comme un oiseau !
Pierre-Olivier a repris les commandes et me demande si je suis toujours partant pour un peu de voltige. Cette blague que je veux ! Il commence par envoyer un 360 nettement plus serré que le mien, nous mettant presque à l'horizontal. Petite pause : "Ça va ?" "Yeeeees !" Alors ça repart, cette fois par des mouvements pendulaires latéraux. Il me dit d'accompagner le mouvement en me penchant avec lui en regardant l'extrémité de la voile. Ayant décidé de faire confiance à mon pilote, j'y vais de bon et je sens bien qu'on penche de plus en plus. Il me semble bien d'ailleurs que mes pieds passent au-dessus de ma tête, une impression sans doute. Pas sûr : je regarde toujours vers le bout de l'aile, mais je fais la mise au point au-delà et ne vois plus défiler le ciel mais le sol ! Quand même... Nous sommes maintenant au-dessus de la zone d'atterrissage et, pour perdre de l'altitude, Pierre-Olivier entreprend une série de 360 serrés en changeant de sens par un pendule renversant. Ça décoiffe !!! Le sol est maintenant proche et nous nous remettons droit, quittant le confort de la sellette pour atterrir. La dernière ligne droite se fait les pieds à 1 m au-dessus du sol, à une vitesse conséquente, quand soudain tout se calme et nous nous posons en douceur, sur place. Quelle maîtrise. Il me libère du tandem et je regarde Jérôme atterrir. Lui aussi a la banane d'une oreille à l'autre. Nous remercions sincèrement nos 2 guides du ciel, qui repartent pour un dernier tour après nous avoir remis nos certificat de vol :Retour à Annecy pour un nouveau petit restau bien sympathique au bord du canal, et une nouvelle promenade parmi les spectacles. J'ai prévu pour demain que nous allions rejoindre les copains de la souterraine pour leur donner un coup de main. Le rendez-vous étant prévu de bonne heure il faudrait ne pas se coucher trop tard. Mais c'est évidemment un voeu pieu. Le lendemain le réveil est forcément laborieux. Le petit déj' est expédié et on se met en route pour la commune d'Allèves au sud du lac d'Annecy, dans le massif des Bauges. Destination les grottes de Banges. On arrive logiquement un peu à la bourre, mais rien d'affolant. On retrouve Laurent "Babar" Bron, Olivier "Gros Quick Lanet" et Eric "Captain Bigloo" Charbonnier. Nos amis finissent de se préparer et on se répartit les charges pour les monter à l'entrée de la grotte. Une fois tout le monde réunit l'équipement final se fait, un peu plus long pour certains : "Arrêtez de parler à Gros Quick, sinon on y est encore demain".
Une fois prêts et les charges réparties, on pénètre dans la grotte. Une première pour Jérôme. Olivier m'a confié son appareil photo, en plus du mien, et Jérôme a pris le flash déporté après quelques essais de synchronisation. Nous descendons la galerie familière jusqu'à la salle "camp de base", puis on oblique dans la seconde partie de la galerie qui se rétrécit jusqu'à ne plus être qu'un large couloir aux hautes marches. On passe l'échelle et on arrive bientôt à l'intersiphon 3-4, puisque nous sommes rentrés par un regard sur le réseau. A droite l'aval que je ne connais pas vers la grotte des Eaux Mortes ; à gauche l'amont vers les siphons 4, 5 et 7, le très bel intersiphon 5-7, la galerie de l'Eden et... la suite des explorations !
L'objectif du jour, pour Laurent et Olivier (tous les deux en recycleur rEvo) et Eric en bi 10, est de faire de la topographie dans le S3 . Le niveau est bas et nos camarades s'équipent dans la laisse d'eau entre les deux siphons. Pendant ce temps je multiplie les photos avec l'aide de Jérôme. Babar s'est déjà immergé, Eric et Olivier le rejoignent dans la vasque. Nous sommes rentrés habillés un peu légèrement et Jérôme, qui a développé depuis quelques temps une forte sensibilité au froid, commence à réagir. Il est temps de rentrer, je fais donc signe aux plongeurs encore en surface que nous les laissons. Le retour vers la surface se fait d'un pas vif pour se réchauffer. Retour vers la lumière, une de nos lampes commençant à faiblir, et surtout vers la chaleur. Sortis de la grotte nous récupérons les kits et vêtements (la descente dans un volume humide se faisant beaucoup mieux que la montée) pour les redescendre à la voiture. On range tout dans le coffre et je cache à l'endroit convenu les clés du 4x4. Il ne nous reste plus qu'à reprendre la route pour Annecy, non sans faire une excellente étape gastronomique au col de leschaux : pas de plats extravagants mais bien rélisés avec d'excellents produits locaux. A refaire.

Mais comme les meilleures choses ont une fin, nous finissons tout de même par récupérer nos affaires à l'hôtel et rentrer sur Lyon. :'o(
Nous apprendrons plus tard que la visibilité n'a malheureusement pas permis de faire la topo.

mardi 8 juillet 2008

Week-end calme

Week-end calme donc, et ce n'est pas dommage !

Samedi matin fut consacré au déménagement rondement mené de Flore, que l'on ne désespère pas de ramener un jour dans les rangs des plongeurs. Flore, si tu me lis...

Dimanche était prévu le pique-nique annuel de l'URSRSA. Seulement l'orage m'a sorti du sommeil avant mon réveil matin. Bad trip. J'avoue avoir pas mal traîné des pieds pour me mettre en route et charger le matériel. Il faut dire que, plein d'ambition et d'un optimisme délirant au vu de la météo annoncée, j'avais prévu quelques activités. L'idée était de faire essayer à nos adhérents des matériels et techniques inhabituels pour eux, soit pour une question de génération, soit de par la spécificité de leur usage. J'avais ainsi amené une bouée collerette sans direct system mais avec sa micro-bouteille, un détendeur Mistral en parfait état, un harnais de portage latéral des bouteilles dit "à l'anglaise", deux bi-bouteilles avec plaque dorsale et bouée wing, une combinaison étanche.
Arrivé sur place, tardivement, je rejoins une partie des copains déjà à pied d'œuvre, toujours les mêmes au premier rang de l'implication : Alain Auroy Président par volonté divine, Patrick Règue futur Président parce que c'est ton destin !, Maxime et Anaïs, Isabelle, Cyril, Daniel, Denis et Maxence qui doit valider son niveau. Finalement un choix collégial a abouti à appeler tout les inscrits pour dire en substance que, si ils voulaient vraiment venir ils pouvaient, mais que sinon on comprendrait. Grosso modo une annulation suggérée. Un seul maintint sa venue, notons le : Yves Sornay, résolument water-plouf. Rejoints successivement par Gilles l'expatrié ainsi que Yves et Bérangère (Oh ! Des glaçons ! Quelle bonne idée Yves !) , puis le deuxième Yves, une bâche est mise en place pour nous abriter au-dessus de la table.
Finalement on n'est pas si mal, après quelques verres du punch concocté par Patoche. Faut dire qu'il en a prévu pour 40 et que l'on est une quinzaine, même avec le renfort de Brigitte et Sylvain qui nous ont rejoint, invités par Max pour un baptême. La volonté de baptême variera d'ailleurs fortement, au gré de l'activité nuageuse. Finalement le repas se passe bien, la nourriture ne manque évidemment pas (Tu prendras bien un seau de fromage blanc ? Un petit seau de crème, avec ?). Magalie la sœur de Cyril, et qui a supporté Yves pendant le N4, s'est jointe à nous. Notre bonne humeur éloigne les nuages et le repas se termine au sec. Le calme se maintenant les baptisés retrouve leur conviction : rapidement équipés et briefés (non, je blague : c'est Yves qui a fait le brief. PTDR), nous nous mettons à l'eau. Je confie Brigitte à Yves, accompagné de Patrick, tandis que je m'occupe de Sylvain avec Max en reportage photo. Le baptême se passe très bien : épave et poiscaille au rendez-vous, y compris la carpe dorée et la carpe albinos. Que demande le peuple ? Un poisson clown ? Ben il y avait une petite perche soleil, tout aussi culottée que ces sacripans. Sylvain s'est révélé d'un calme impressionnant pour une première, respiration tranquille et palmage plutôt adapté. Le baptême idéal à gérer. Apparemment il en a été de même avec Brigitte, j'espère donc bien que l'on vous reverra au club en septembre pour une inscription !
Sans sortir de l'eau j'enchaîne avec la validation du N1 de Maxence. Lors de la sortie mer de validation, des problèmes de santé n'avaient pas permis de faire les plongées nécessaires, on se rattrape donc aujourd'hui. Rapide rappel du programme des festivités, dont il sortirait volontiers le canard en capelé. Raison de plus pour le maintenir. On attaque suivant l'enchaînement prévu, et globalement tout se passe bien. La remontée sur expiration ne manquait que d'une chose : remonter... Je propose un deuxième essai après un passage en surface, mais les oreilles décidément fragiles de Maxence lui refusent de redescendre. Je n'insiste pas. Le contrat est rempli pour l'essentiel et je lui annonce donc que je valide son niveau. Entretemps la pluie s'est remise à tomber drue, qui nous a même offert le joli spectacle d'une surface crépite par les gouttes. Il semblerait que dans le même temps, se soit déroulé en parallèle et avec la complicité scandaleuse d'un N4 que je préfère ne pas nommer, une scène de beuverie dans les profondeurs de Chamagnieu. On leur a dit de ne pas boire avant ou après la plongée, alors ne voilà-t'il pas qu'ils boivent pendant ?! Les preuves suivent.

Le temps de se déséquiper, changer et doucher, de ranger le matériel, nous partons finalement vers 17h30. Le temps n'aura pas réussi à entamer notre bonne humeur, comme quoi les copains c'est plus fort que quelques nuages prétentieux.
Je tiens au passage à remercier, pour sa participation réjouissante, un indigène des lieux : le canard Magret, charmant camarade qui nous a séduit par son savoir-vivre (et le Président par son petit popotin).
Jeudi je pars pour l'Aveyron et les journées nationales de la plongée souterraine au Durzon. quatre jours pour faire connaissance avec les cavités du coin : préparez vous à du CR fleuve ;o)

Les photos de Bérangère et Yves.

mercredi 2 juillet 2008

BSA, 29 juin : ma plongée à la Tannerie

Ce matin j'avais prévu un timing serré pour pouvoir faire "ma" plongée à la Tannerie. Pour être sorti vers 11h-11h30, heure prévue pour attaquer le nettoyage des Gouls, j'avais calculé de me lever à 7h30 pour déjeuner rapidement, plier la caravane, régler mon dû au camping et le quitter vers 8h15 au plus tard. En fait j'ai ouvert les yeux vers 5h30, sans réussir à retrouver le sommeil... Qu'importe, ça me donne l'occasion de saluer Josée, Laurent, Jean-Pierre et Bruno qui partent de bonne heure pour la réunion de la CNPS à Marseille. Je suis mon programme et à 8h05 je suis devant la réception... fermée :o( La gérante arrive, plutôt ronchonne, en me disant que normalement ce n'est pas avant 8h30. J'ai pris les horaires d'ouverture affichés en évidence, au lieu de ceux du bureau qu'il faut chercher dans un fatras d'affiches. Finalement elle ouvre quand même, je paie et dis au revoir aux moustiques !

Arrivé sur site je n'ai que peu de retard, mais je vais vite réaliser que j'ai vu un peu court en comptant être prêt en 3/4 d'heure : entre la préparation du matériel (toujours un détail oublié à régler) et les 3 portages de ma voiture (j'ai quand même préféré me garer en retrait vers le viaduc) à la vasque, je ne m'avance pas. Je suis enfin à pied d'oeuvre. Mes 2 relais 9 litres sont dans l'eau et je peux m'équiper à l'ombre encore rare. C'est un plaisir qui n'est pas donné à tous de pouvoir, par grande chaleur, enfiler une sous-combinaison en polaire et des chaussettes de montagne. Pouvoir enfin envelopper le tout dans une combinaison étanche devrait me permettre d'atteindre le Nirvana. Ben non. J'ai oublié à la voiture ma sangle avec le crochet qui va bien pour pouvoir fermer seul ma combinaison de sudation. Heureusement j'ai, autour des bottes, des sangles velcro pour suspendre ma combinaison. J'en passe une dans la tirette de la fermeture, et m'agenouille pour la coincer dans le crochet d'une des barrières encore en place. J'ai déjà chaud. Je pivote les épaules et... scratch ! le velcro lâche ! Deuxième essai, même punition. Je sens venir le mauvais plan. Le troisième sera heureusement le bon, et je cours me jeter à l'eau pour faire tomber la température. Une fois fait je retourne enfiler le bi 10 - aimablement prêté par mon ami Stéphane - et tous les accessoires habituels.
Retour dans la vasque pour accrocher en ventral les relais. Je dispose commodément les tuyaux et le petit matériel, teste mes quatre détendeurs ainsi que les lampes. Les blocs ont refroidi et je contrôle mes pressions de départ : le bi 10 est à 210 bars, les relais 9 sont à 180. Classiquement j'opte pour une règle des quarts sur le dorsal (arrondi sécuritairement à 160), et une règle des tiers sur les relais soit 120 b. Tout est ok et je pars.

Tout de suite bien se stabiliser pour minimiser l'effort, et vérifier que rien ne traîne qui risquerait de s'accrocher. Comme souvent dans cette galerie qui s'y prète bien, je me tracte avec les mains presqu'autant que je palme. Le début de la galerie, sans être véritablement étroit, est cependant bas de plafond et mes protections de robinetterie raclent parfois la roche. J'arrive tranquillement au canyon - un peu d'espace - et vise l'étroiture au fond. Des deux mains j'écarte les relais pour les mettre dans le plan du corps et me faire le plus plat possible. En deux coups de palmes je suis passé et reprend ma progression. Petit à petit la galerie devient globalement plus haute. Je suis la cablette jusqu'à 200 m, où un fil prend le relai. A 250 m je jette un oeil au départ de la galerie latérale, mais choisis de rester dans la principale. Le fond monte légèrement, avant de redescendre vers la jonction des 400 m. Un regard en arrière pour regarder le fil de la galerie secondaire qui s'arrête non loin du principal, une vérification des manomètres, et je continue. J'arrive enfin au sommet d'un petit puits qui constitue la limite de ce que j'avais déjà fait dans cette cavité. Ce qui suit est connu depuis longtemps, mais ce n'en est pas moins "mon" inconnu. J'arrive sur les tiers de mes relais, mais le plafond est bas, rendant malcommode un changement. Je me laisse couler lentement dans le puits. J'adore quand la roche défile ainsi,me sentant comme un parachutiste au ralenti. Le fond est à 8 m et je choisi un endroit pratique pour déposer mes blocs. Je commence par purger ma wing pour ne pas décoller une fois allégé, et accroche successivement les deux 9 litres sur le fil. Je ferme les robinets par sécurité, et teste à nouveau les deux détendeurs de mon dorsal. C'est reparti.
Dix mètres plus loin j'arrive sur une grosse plaquettes signalant les 500 m, estampillée "CRPS RABA" car c'est notre commission qui a rééquipée cette partie. 500 m : je ne me suis jamais senti si près du puits terminal qui me fait rêver depuis longtemps. Le boyau est confortable, rassurant dans son évidence. Je suis parfaitement serein, juste un peu excité par la proximité du but. Je viens de passer les 600 et je me sens comme un enfant quand approche le moment de pouvoir déballer ses cadeaux. Je suis à la fois impatient, et pourtant je me retient d'accélérer pour faire durer le plaisir. Des préliminaires en somme ! De plus la dernière chose à risquer si loin de l'air libre est bien un essoufflement. J'aperçois en plafond, flottant plaquées à la roche, des plaques de polystyrène qui ont dû équilibrer des relais avant d'être sacrifiées. Cela me fait évidemment penser à Thaïs qui a eu sa dose de flotteurs oubliés. Enfin il est là, je le reconnais. Je ne vois pas encore le puits lui-même, mais son bord à droite de la galerie qui se termine m'est tellement connu par les photos, ou les vidéos faites par Xavier...
Je m'approche, ému et exalté. Il plonge, d'autant plus vertigineux après cette longue progression quasi horizontale. Il est nettement plus large que celui du Goul du Pont et, dans l'eau cristalline, mon regard plonge profondément. Le fil laisse la place à une corde d'escalade solidement amarrée. Vais-je le descendre en rappel ? J'ai parfaitement ajusté ma stabilisation avant de me positionner au-dessus. Je suis à 190 bars et je n'hésite pas longtemps avant de me laisser glisser précautionneusement, en feuille morte, face à la corde. Je ressens l'impérieuse nécessité de contrôler la vitesse, de ne pas me laisser happer par l'ombre, de garder le contrôle. Je tourne sur moi-même, observe la forme du puits, son ouverture qui disparaît. Vers 25 m la verticalité s'accentue à nouveau, formant une belle marche d'environ 15 m. Mon éclairage Bubble Daylight fixé au bras éclaire le fond qui pourrait sembler tout proche. Je me suis fixé 35 m comme limite. Un ressaut rocheux me convainc de m'autoriser un léger dépassement de confort : je me pose en douceur pour observer tout à mon aise. Je suis à 39 m et la corde se termine en faisant plusieurs boucles dans un anneau naturel. Une cablette la relaye vers des profondeurs que je m'interdis à l'air dans ce contexte. J'éclaire la suite 4-5 m plus bas, la galerie repart plus horizontale sur ma droite. Que j'aimerais voir la suite. Je me promets à cet instant de revenir avec les gaz adéquats.
Mon ordinateur ne réclame encore aucun palier, m'accordant même 9' sans déco à cette profondeur. Mais d'autres paramètres sont à prendre en compte et j'amorce la remontée. Je me guide parfois sur la corde, deux doigts l'entourant sans la serrer. Bien m'en a pris, car je trouve que ma remontée s'accélère plus que je ne le voudrais. Je réalise que j'ai laissé fermée la valve de surpression de mon étanche et plaque ma main dessus pour purger. La proximité de la paroi me permet de me ralentir de l'autre main sur la roche. J'arrête un instant ma remontée, règle ma purge et reprends ma progression. Rien d'affolant, mais je m'en veux tout de même de cette erreur stupide. J'atteins le sommet du puits en m'amusant à simuler une escalade du bout des doigts. Spiderman n'a qu'à bien se tenir. Cela fait 55' que je suis en plongée. Nouveau contrôle des manos avant de ré-attaquer la longue galerie horizontale : 160 et 170 bars, soit mes quarts. Je suis donc largement dans la sécurité, et entreprends tranquillement le retour. Sur mon nuage je regarde défiler les étiquettes, chacune me rapprochant de la sortie et augmentant ma marge de sécurité. Je prends donc mon temps, prolongeant mon plaisir et la quiétude que procure ce type de plongée. L'étiquette des 500 m'annonce mes relais, qui reprennent vite leur place. Je les rouvre mais choisis de rester sur mon dorsal pour le confort de ses détendeurs. Vers 400 m une lueur apparaît : un des copains viendrait-il à ma rencontre ? L'arrivant progresse paisiblement à la façon frogman, chaussé d'un unique bi-bouteilles. Nous nous croisons et nous saluons : je ne le connais pas. Je continue mon chemin et après quelques mètres, réalisant que mon éclairage n'avait sans doute pas gagné en intensité, je comprends qu'il me suit. Il a du faire demi-tour immédiatement après les 400 m. Peut après il me dépasse, moins encombré que moi. Je lui cède le passage afin de poursuivre à mon allure de sénateur. Finalement il semble ralentir, puisque l'écart se maintient d'une quinzaine de mètres environ. Cela m'offre le spectacle habituel - mais dont on ne se lasse pas - d'ombre et de lumière, de halos fluctuants qui se cachent ou se dévoilent au gré des circonvolutions de la cavité. Cela ne perturbe en rien ma solitude, juste il me semble que des feux follets me guident vers le soleil. Je le rattrape au passage de l'étroiture, puis il reprend de l'avance. Ou plutôt je traîne encore un peu plus ! Enfin j'atteins la vasque et monte dans la lumière du haut soleil de midi. Je rejoins mon camarade de hasard avec qui j'échange quelques impressions. Il s'avère qu'il s'agit de Goofy, un nom qui m'est connu par les forums spécialisés. J'accroche mes relais à la corde toujours en place et sort de l'eau. Ma plongée aura duré 1h35, que du bonheur.

Sans me déséquiper je me dirige vers mes camarades arrivés durant ma plongée. Je dis mon plaisir et ma satisfaction à Xavier et Baptiste. Xavier me suggère, plutôt que de poser les blocs, de me réimmerger directement au Goul du Pont pour attaquer le nettoyage. Je contourne donc la pile du viaduc pour changer de source. Je commence par le fond, juste au-dessus de l'étroiture, et procède par paliers en remontant. On m'a passé une filoche de plongée dans laquelle je récolte toutes les saletés jetées par des promeneurs indélicats. Les habituelles canettes et capsules de bières sont aujourd'hui dépassées par un nouveau déchet : les cahiers d'écoliers et leurs accessoires tels des tubes de gouache ou une paire de ciseaux... Le papier se délitant est souvent très dur à insérer dans la filoche, préférant se disperser. Tant bien que mal je fais une moisson conséquente et finit par sortir.
Je me change rapidement pour courir chercher une boulangerie ouverte, afin de casser la croûte. Le soleil tape dur et il y a moins de vent qu'hier : nous sommes relativement assommés. Après le repas nous nous partageons entre les 2 sources. Avec Xavier et Thierry Briolle qui nous a rejoint, nous retournons à la Tannerie pour démonter la cloche et ramener le fil de l'interphone. Je laisse la cloche aux deux autres pour m'occuper de dégager le fil tendu dans les recoins de la galerie - à l'écart de la cablette - et détacher les caoutchoucs qui le fixent ça et là. Je repars donc avec mes relais du matin toujours à 120 b, que je fixe cette fois sur le harnais que je me suis bricolé pour le portage à l'anglaise. Je me faufile dans la partie la plus étroite de la galerie, pour vérifier que rien ne coincera le fil quand viendra le moment de l'enrouler sur le touret laissé à l'extérieur. J'avance en rampant, me rapprochant progressivement du canyon. A un moment je constate que le fil passe sous un amarrage de la cablette, avant de courcircuiter la chicane. J'emprunte celle-ci pour contourner l'obstacle et, de l'autre côté, libère le fil amarré. Je sens alors une traction sur le fil. Probable que Michel, à l'extérieur, est venu voir s'il pouvait commencer à rembobiner. Le fil est rappelé et je crains que ce ne soit prématuré. Je vois venir la prise qui le termine et la pousse pour éviter qu'elle ne s'accroche. Je repasse la chicane aussi vite que possible pour accompagner la sortie du fil. Je commence à le lover sur mes 2 mains, me disant qu'en cas d'obstacle il sera plus aisé de faire passer le paquet que toute la longueur de fil. Tant bien que mal je rejoins la sortie, ainsi que Xavier et Thierry qui sont dans la vasque. Ils ont du passer derrière moi tandis que j'étais glissé dans la faille. Xavier me prend le paquet que j'ai porté et fait passer le fil par dessus le muret. En sortant la tête de l'eau je réalise que Michel n'est pas là. Les copains ont cru comme moi que Michel tirait, mais il s'avère que c'est le courant qui a emmené le fil ! Il forme maintenant un bel embrouillamini dans la cascade. Sortis de l'eau il nous faudra plus d'un quart d'heure pour démêler l'écheveau avec l'aide de Michel. Pendant ce temps les autres ont fini de nettoyer le Grand Goul, et nous pouvons bientôt penser à plier bagages. Thierry arrive un peu plus tard, car il s'est réimmergé pour une plongée ballade.
Après des adieux éplorés (en fait pour la plupart des "Au revoir", en attendant les journées au Durzon toutes proches), nous reprenons la route.

A bientôt les Gouls de Tourne.

mardi 1 juillet 2008

Bourg St Andéol, Pointe à la Tannerie

Un week-end très bien rempli, et un narrateur bavard : il vaut mieux que je coupe mon compte-rendu en deux.

Prologue :

Je suis parti vendredi soir, bien évidemment à la bourre pour ne rien changer. Heureusement la circulation, parfois un peu dense, reste correcte tout du long. j'arrive au Camping du Lion de Bourg-Saint-Andéol vers 21h30. L'accueil est fermé, mais le n° "au cas où" affiché me permet de joindre la gérante attablée à quelques mètres. Pardon du dérangement. On me place vers les bungalows de toile réservés par Xavier : une personne seulement est arrivée, et la voiture dénonce Eric Charbonnier. Par contre je fais immédiatement la connaissance d'autres voisins : les moustiques en nombre invraisemblables, qui vont nous tenir compagnie tout le week-end.
Je monte rapidement ma tente-remorque, en m'assénant de grandes claques. J'allume ma lampe tempête alimentée en huile à la citronnelle, et finit même par user de ladite huile comme eau de toilette...
Je casse une croûte, constate le retour d'Eric et de sa douce, attablés devant des pizzas. L'arrivée de la Babar's family - aussi connus sous le sobriquet amusant de Josée et Laurent Bron - est prévue pour minuit au plus tôt. Décision immédiate de me préparer psychologiquement au lendemain : je vais me coucher.

Episode 1, Samedi : Pointe de Xavier à la Tannerie
Dans le cadre du projet de la Commission Nationale de Plongée Souterraine de la FFESSM, l'objectif du jour est pour Xavier Méniscus de prolonger l'exploration de la galerie "Brasey" qui démarre à 130 m de fond dans le puits du Goul de la Tannerie.
Xavier m'ayant annoncé la veille son intention d'une arrivée sur site entre 7 et 8 heures, je me suis levé tôt. Petit-déjeuner rapide mais consistant et j'arrive devant l'entrée des Gouls vers 7h30. On se serait concerté qu'on n'y serait pas arrivé, car Michel Conte est en train d'ouvrir (il a mis un cadenas en plus du potelet escamotable) à Patrick "Belu" Serret et Jean-Claude Pinna. Jean-claude, qui amène le compresseur dans la remorque de notre vénéré Président de la CRPS RABA (Claude si tu me lis... :o) et moi nous garons quasi sous le viaduc, Patrick le long du mur. Jean-Pierre Stafanato qui sera le DP surface est déjà là. Arrive bientôt Xavier, serein, puis l'ensemble de la troupe : Eric et Sylvie, Josée et Laurent, Baptiste Benedittini, Bruno Mégéssier, Gaby Hude, Serge Césarano.
Les 2 jours précédents Xavier, Michel et Patrick aidés de pompiers serviables ont fait d'importants préparatifs. La cloche de décompression est en place à 120 m au bout du canyon, des blocs sécu sont disposés, le cable de l'interphone est posé de la cloche jusqu'à la zone du PC devant le la vasque. Celle-ci a été équipée d'une corde, pour accrocher les bouteilles de sécu et de relais afin de faciliter l'équipement des plongeurs, ainsi que d'une corde pour assurer l'accès à la vasque lorsqu'on est lourdement chargé. Michel a même nettoyé de ses algues un bout du muret au tampon récurant : c'est très efficace et bien moins glissant. Une rallonge de chantier est déroulée jusqu'au PC protégé par des barrières Vauban. JPS peut brancher son ordinateur à l'ombre du parasol. Face à lui, un tableau blanc rappelle que les méthodes modernes n'enlèvent rien à l'efficacité de procédés plus classiques.
Chacun prépare son matériel. Je me dépêche car je dois faire la première plongée de la matinée. Marrant : lors de sa pointe à -185 il y a 2 ans au Goul du Pont voisin, j'avais déjà fait la première pour désober l'étroiture et passer quelques bouteilles et un propulseur derrière. Et bien je remet ça, puisque je dois déposer 2 petits relais d'oxygène et un propulseur UV18 après le canyon, derrière l'étroiture à 150 m. Patrick décide de m'accompagner pour faire des photos tant que l'eau est parfaitement limpide. On se retrouve dans la vasque pour finir de s'équiper. J'ai pris un bi 7 et j'emporte les 2 relais en ventral. Le propulseur est très bien équilibré et je n'aurai pas de difficulté à le manœuvrer. Je m'immerge et, tout de suite, Patrick me fait signe d'attendre qu'il soit positionné pour prendre les premières photos quand je piquerai vers le fond. Tout au long (quoique court :o) du parcours, il me fera signe d'attendre un peu, ira se positionner dans la galerie pour que je vienne sur lui. J'essaie de bloquer ma respiration aux moments opportuns et de me positionner au mieux, tout en poussant le propulseur devant moi. Normalement c'est lui qui devrait me tracter, non ? Les relais raclent parfois un peu la roche dans cette partie basse de la galerie. Une chicane basse en partie gauche annonce la proximité du canyon. Le voila devant moi. La cloche est suspendue à mi-hauteur, juste après l'étroiture qui s'ouvre sur le fond à droite. Elle occupe la largeur, mais il reste un bon espace derrière. Comme convenu avec Patrick, je me stabilise à sa hauteur en variant un peu la position, puis fait mine de rentrer. Tandis que le flash se déchaîne, j'en profite pour vérifier que tout est ok et qu'elle est parfaitement remplie. J'abandonne mon rôle de taupe-modèle (normal en souterrain) et me dirige sur le petit éboulis de galets qui constitue le fond de l'étroiture. Patrick me fait signe qu'il rebrousse chemin.
J'ai compris qu'il était inutile de vouloir toujours tenir l'UV18 : je le glisse devant moi, vise, et d'une poussée l'envoie dans la galerie tel une grosse fléchette. Il garde parfaitement sa trajectoire et se pose en douceur 3m plus loin. Je me glisse à mon tour en rampant, écartant les robinetteries des relais de mes deux mains pour les protéger. En deux coups de palmes à la frogman je passe facilement. Encore heureux, quand je pense à tout ce que Xavier aura sur le dos tout à l'heure... Je récupère le propulseur et continue jusqu'à une zone ou la hauteur sous plafond facilitera l'équipement de Xavier, au point 150m. J'accroche les mousquetons au fil. Ma mission est remplie, je m'octroye le petit plaisir de continuer un petit peu jusqu'à la marque des 200. Là une bouteille de sécu Nitrox 40 est amarrée au fil. Je jette quelques regards dans la galerie, appréciant au passage ma nouvelle lampe de casque achetée chez Déca.... Ses 3 watts faisceau large convienne bien, tandis qu'avec les 5 watts de la Bubble Dailight fixée au bras j'éclaire plus loin. Demi-tour. Délesté je retourne rapidement à la lumière. Xavier finit de s'équiper, pris pour cible par les appareils photos. Il repart avec Belu qui va refaire des photos du départ du pointeur. Je fais signe que je les accompagne car il me reste bien assez d'air. Je me tiens en retrait pour ne pas gêner le photographe. Par contre mes lumières doivent faire des effets intéressants en fond. j'admire la dextérité de Xavier pour se faufiler avec son équipement volumineux. Patrick s'arrête à nouveau avant l'étroiture, tandis que je suis Xavier. Une fois encore il passe avec l'aisance de l'habitude. Arrivé aux 150m il se pose et entreprends de rajouter les 2 relais à sa panoplie. Il accroche le scooter et le glisse derrière lui, le calant entre ses jambes. Je me suis mis discrètement sur le côté pour ne pas le gêner, et le regarde faire les ultimes vérifications. Avec le faisceau de ma lampe je lui fais un signe ok pour lui souhaiter le succès et il part, tracté par le propulseur avec lequel il est venu de la vasque, tirant celui amené par mes soins, et enveloppé de ses recycleurs et de nombreux blocs de tailles diverses. La vision me fait penser à un énorme attelage routier qui évoluerait dans une ruelle !
Je regarde disparaître ses lumières et, une fois de plus, part rejoindre la surface libre. Lui est parti pour plusieurs heures.

En surface l'organisation finit de se mettre en place sous la houlette de Jean-Pierre. Il reporte au tableau blanc les départs des plongeurs dans un tableau où je suis sur la première ligne. Les suivantes sont déjà remplies avec des heures prévisionnelles, du type H+... Jean-Claude qui fera le premier rendez-vous profond avec le pointeur, à 70m est déjà dans l'eau, préparant ses recycleurs. D'autres suivront, tels Babar, Baptiste, Bruno, Gaby, Serge et Eric, pour différents rendez-vous. C'est qu'il faut déjà s'y rendre : 700m de galerie, même peu profonde ce n'est déjà pas rien.
L'attente est longue. Enfin les premières nouvelles nous parviennent via l'ardoise et Jean-Claude. Tout s'est bien passé et il a rajouté environ 100 m de fil. Il a plus de paliers qu'il ne pensait et malheureusement son gilet chauffant est en panne. JC a ramené la caméra, mais le caisson a pris l'eau et elle est noyée. On l'ouvre autant que possible pour la faire sécher après avoir enlevé les batteries, mais l'espoir est faible. Jean-Pierre reporte sur le profil de plongée au tableau les indications de Minibus, ainsi que les estimations pour l'entrée dans la galerie ou l'arrivée à la cloche. Petit à petit les rendez-vous se succèdent et les nouvelles suivent. Xavier rentre finalement dans la cloche un peu plus tôt que prévu, vers 16 heures. Il est proche et nombreux sont ceux qui vont maintenant pouvoir se succéder pour lui tenir compagnie pendant les 2 h qu'il doit y passer. Jean-Pierre gère les départs et nos impatiences, afin que tout le monde n'y soit pas en même temps et qu'il ne soit jamais seul. Entre-temps Hélène qui rentre de Corse a appelé pour prendre des nouvelles de Xavier, JPS tentant même une mise en communication via l'interphone. On prépare aussi le déséquipement, afin que ne subsiste pour le lendemain que le minimum : la cloche et le fil téléphonique. Dans ce cadre j'accepte d'aller chercher la bouteille de sécu Nitrox à 200m et une autre d'air à 400m. J'envisageais d'y aller seul, mais Laurent se propose de m'accompagner et de me montrer la galerie latérale, entre 250 et 400. Nous attendons donc le retour de Josée qui est avec Xavier, afin que Babar récupère son bi (+ un relai) et moi les plombs de chevilles que je lui ai prêté (à défaut de pouvoir lui mettre du plomb dans la tête ;o). Je repars avec le bi 7 que j'ai regonflé. Je commence par prendre les devants, puis Laurent me dépasse semblant vouloir, contrairement à ses habitudes nonchalantes, accélérer les choses. Arrivés à mon terminus du matin, et au premier bloc, un coup d'oeil aux manos confirme qu'il est inutile de s'en encombrer si tôt. Nous continuons et j'aperçois sur le fil - qui a succédé à la cablette - un rislan qui marque les 250m, et me fait dire que la galerie latérale doit être là. Effectivement Laurent me désigne avec sa lampe le départ du fil, non raccordé au principal pour éviter les erreurs. La galerie est d'une physionomie différentes, plus ronde. J'observe un dépôt bien plus important que dans la principale, signe que l'actif ne passe pas là. Après 150m le fil se termine et nous retrouvons le principal. Le relais est là, et je l'accroche avec l'aide de Laurent : les mousquetons sont un peu distants par rapport à l'écartement des mes anneaux, et j'aurais dû commencer par fixer le bas. Nous rentrons par la galerie principale et, au croisement, je prends le deuxième bloc. Babar me montre à l'écart du fil un puits vers les 150 m que je n'avais pas encore vu. Repassage de l'étroiture avec mes 4 blocs, et tout de suite derrière je bute sur du monde : Xavier est en train de sortir de la cloche et il n'est pas seul... On est un peu nombreux dans cette partie du canyon. Laurent arrive derrière moi et je vois mal comment passer derrière la cloche, je choisis donc d'avancer pour dégager le passage. Un peu plus loin Xavier, au propulseur, me fait me serrer pour le laisser passer. Derrière lui, palmant frénétiquement pour le suivre, Sylvie encombrée d'un relai qu'on lui a confié et qu'elle semble trouver passablement encombrant ! Je continue à mon rythme et retrouve tout ce petit monde dans la vasque. Entretemps quelques regards en arrière m'ont révélé que Laurent ne me suivait plus. Je pose donc les blocs ramenés et part à sa rencontre quand je le vois arriver.
Une fois déséquipés, nous félicitons Xavier pour cette très belle explo, dont il narrera le détails sur son blog. Nous n'avions pas voulu alerter Xavier en lui apprenant la triste fin de la caméra, mais il savait déjà. En fait il avait constaté, quasi dès le départ, qu'une des grenouillères de fermeture, sans doute accidentellement accrochée lors des manutentions, était ouverte. Il l'avait refermé, mais... Hélène est arrivée et Xavier est impatient de se retrouver au restaurant :
  1. c'est son anniversaire, je tairai l'age par respect (et puis je ne sais pas compter aussi loin!)
  2. il a passé 9 h sous l'eau et rêve légitimement d'une vraie nourriture
Les affaires sont rangées petit à petit, le compresseur remisé et attelé derrière ma voiture pour que je le ramène au camping. Je pars un peu après, comme un benêt sans réaliser que Xavier ne va évidemment pas déballer son cadeau au camping : 40 galets (tiens, pourquoi 40 :o) recouvre dans un panier à linge une boîte avec une carte et notre cadeau. Je rate donc l'instant cadeau.
Nous nous retrouvons bientôt tous au camping, pour un apéro et une trempette dans la piscine. Curieusement il y a plus de monde devant un verre que dans l'eau... Xavier nous rejoint et fait une découverte qui va bouleverser nos connaissances scientifiques : sans combinaison étanche, l'eau ça mouille. Si.
Le repas préparé par le camping est très bien, nous sommes nombreux : environ 250 (je compte les moustiques). Xavier nous détaille ce qu'il a vu et nous annonce qu'il ne compte pas y revenir, car pour lui la galerie s'arrête là. On sait où est la suite : plus bas, très bas, au-delà de 220m. Trop bas ?

C'est une belle journée qui s'achève, et j'ai déjà bien cogité à ce que je voulais faire de la suivante...