lundi 24 novembre 2008

Ça bouge sur CyberMuffin

Petit à petit je mets à jour mon blog délaissé. Les billets qui étaient restés à l'état de brouillon, les CR oubliés sur une clé USB, ou pire ceux restés simplement griffonnés mais pas tapés.
Ça vient...

Étant donnée la longueur de mes compte-rendus, j'ai modifié la mise en page : un seul post/CR par page. Donc soit on fait défiler par "Messages plus anciens/récents" en bas de chaque post, soit on accède directement via "Archive de blog" en marge droite.

dimanche 16 novembre 2008

L'omblière du lac d'Annecy, deuxième tournée


Ce dimanche nous avons choisi de retourner sur l'omblière à Menthon St Bernard. Outre le fait que le site est agréable, Julien avait raté le rendez-vous avec les ombles du fait d'un problème d'oreille et Rachid n'était pas présent la fois précédente.
Il est décidé de se retrouver chez moi pour un départ à 8h du matin. Je rejoins moi-même mes pénates vers 7h30 pour préparer mon sac à l'arrache. Stéphane arrive dans les temps, suivi à moins d'une minute par Julien qui amène Patrick, Rachid et Nicolas. On charge le Kangoo avec le matos de Stéphane, plus le mien, plus des blocs amenés par Julien, plus le matériel de sécurité. On n'est pas sur l'essieu mais on sent bien la charge avec un bi 10, un bi 9, deux 7 L, un 15 L et un 12 L + l'oxy et les sacs... Je récupère Nico et Stéph et nous nous mettons en route. Tout de suite en partant, dans la bretelle d'accès à l'A46, un 4x4 est posé en travers et en équilibre sur la séparation de voie en béton : ça incite à la prudence sur la chaussée humide.

En cours de route la météo s'est améliorée et, quand nous arrivons, le ciel est couvert mais in ne pleut pas. Nous resterons à l'abri de la pluie toute la journée. Il y a déjà de nombreux plongeurs, mais comme ils sont déjà à l'eau nous devrions être tranquilles d'ici que l'on soit prêts à nous immerger. Une petite polémique se crée sur la nécessité de plonger en décalé, afin d'avoir une palanquée de sécurité au bord de l'eau avec le matériel de sécurité. Prenant en compte le programme du jour (2 plongées) et le site (les voitures sont très proches de la mise à l'eau), la majorité penche pour deux palanquées simultanées afin de ne pas rentrer trop tard.
Tout le monde s'équipe, on prépare la bouteille de sécurité qui sera suspendue sous une bouée de signalisation avec un détendeur monté, ainsi que la bouteille d'oxygène avec le BAVU monté. Il est convenu que je m'occupe de Patrick et Stéphane qui se sentent d'attaque pour faire des remontées, tandis que Rachid qui ne connaît pas le site emmènera Julien et Nicolas pour une explo parmi les ombles. Ma palanquée étant prête nous nous mettons à l'eau, Stéphane tractant la bouteille au pendeur pour la mettre en place au niveau du ponton en bois. Dernière mise au point et nous nous laissons couler.
La visibilité est un peu diminuée par rapport au week-end dernier par des algues en suspension, mais reste quand même très correcte pour du lac. Nous suivons l'arête de l'éboulis, mais j'oblique un peu sur la droite afin de trouver l'endroit propice aux exercices. Après un bref passage à 39 m, nous trouvons une zone convenable entre 32 et 35 m de fond, suffisament éloignée de ombles pour qu'une éventuelle levée de vase ne soit pas préjudiciable aux pontes. Nous nous stabilisons et, sans perdre de temps je demande assistance à Patrick. Ils me font chacun à leur tour un départ de sauvetage avec arrêt vers 18-19 m. Pendant l'assistance de Stéphane, alors que Patrick nous suit sont détendeur givre. Je lui donne son deuxième détendeur qui, coincé par une sangle, ne se laissait pas attraper et je ferme le robinet du premier étage capricieux. Patrick me demande si on interrompt la plongée et je lui fais signe que non : ce n'est pas arrivé sur un essoufflement, ce n'est qu'un incident. Dans quelques instants je pourrai lui rouvrir le robinet, et en plus nous sommes Stéphane et moi en bi avec les bouteilles séparées, donc une redondance plus que suffisante. Mais soudain l'ami Patoche regarde d'un air angoissé son manomètre qui indique zéro. Perturbé il ne réalise pas que le mano est branché sur le robinet fermé... Je lui fais signe que tout est ok mais je le sens bien incrédule. Je me redirige vers le fond et pendant ce temps il montre son mano à Stéphane. C'est qu'il douterait de son moniteur bien-aimé l'animal ! Je pense pouvoir rouvrir le robinet, ce que je fais sur le qui-vive, et effectivement tout est rentré dans l'ordre. Comme je lui montre son mano, à nouveau rassurant, il réalise et se tape sur le front.
Je leur fait faire encore à chacun une remontée complète avec arrêt un peu avant 6m. Globalement les sensations sont encore bonnes, pour n'avoir pas fait de remontées dans cette zone depuis 4 mois. Après la remontée de Stéphane je fais redescendre tout mon petit monde sous la mi-profondeur, et m'oriente au compas pour rejoindre la pente. Revenus sur l'éboulis vers -27 m, les ombles ne sont pas là. Nous prenons la pente à main gauche pour rejoindre l'omblière proprement dite et les retrouvons sans problème. Nous restons là 5 minutes avant d'attaquer une remontée tranquille vers la surface. Parvenus dans la zone des paliers le Suunto Mosquito de Patrick lui réclame 7 minutes alors les autres ordis s'estiment satisfaits. L'algorithme micro-bulles du Suunto y est sans doute pour quelque chose. Qu'importe, nous grenouillons à 3-4 m le temps que ça se passe. Patrick n'a pas très chaud mais ça semble aller. En surface, tandis que nous échangeons nos premières impressions, l'autre palanquée émerge. On sent de la déception car la plongée ne s'est pas déroulée comme prévue et, entre un petit problème d'orientation et la perte de la lampe de Nicolas (repêchée par Rachid), ils n'ont pas vu les ombles. Ils se rattraperont sur la suivante.


Un cormoran prend la pose pour sécher ses plumes :

Nous sortons de l'eau pour nous déséquiper rapidement et aller à l'essentiel : à la bouffe ! Surpris, je vois arriver Isabelle Perpoli rencontrée au Siphon d'Arbois (la motarde en perdition) et avec qui j'ai plongé récemment au Golet du Groin. Nous échangeons impressions et nouvelles avant qu'elle n'aille se changer car, malgré l'étanche, on ne la sent pas très réchauffée. A nouveau nous avons voté pour la mise en commun et on sort pèle-mêle biscuits, chips, pâté, etc. Le ciel continue de nous épargner et le repas se passe agréablement. On prend notre temps et nous voyons arriver un utilitaire, bardé d'autocollants de la FFS et du spéléo secours. Décidément c'est le jour des rencontres, car j'en vois descendre Jérôme Egret, rencontré lui aussi au Siphon d'Arbois, accompagné d'un camarade qui s'est mis lui aussi à la souterraine avec l'ami Xavier. Le monde est effectivement petit. Nous allons pas mal discuter avec Jérôme tandis qu'ils s'équipent, notamment de se remettre au boulot sur Arbois. Il propose d'aller voir dans la semaine quelles sont les conditions actuelles.

Vers 14h nous nous remettons en branle pour la deuxième plongée. Nicolas qui a eu bien froid le matin hésite, mais choisit de ne pas replonger. Ma palanquée reste inchangée (cohérence des paramètres oblige) et Julien repart avec Rachid. Nous leur souhaitons plus de chance. Cet après-midi mes camarades préfèrent ne pas faire de technique et profiter une dernière fois du site en explo, car il est probable que les prochaines techniques se feront moins loin au Bourget. Nous repartons sur la pente maintenant familière, et retrouvons les ombles qui semblent s'être un peu enfoncés. L'omblière proprement dite n'est effectivement pas dans la pente, mais en bas dans une cuvette de gravier entre 30 et 35 m. Un coup d'oeil sur les ordis confirme que nous pouvons sans problème nous le permettre, et nous allons rester là un moment à survoler le fond et ses nombreux habitants (plus d'une centaine) qui vont et viennent sans répit. Les plus gros spécimens font au moins 35 cm. Le ballet incessant change de ces plongées lacs où l'on s'extasie - faute de mieux - devant une écrevisse égarée. Puis nous attaquons la remontée, sans avoir vu nos camarades. J'espère qu'ils n'ont pas à nouveau raté le spectacle. Nous les retrouverons en surface : Rachid avait préféré limiter la seconde plongée à 25 m et ils ont vu les ombles, seulement moins nombreux et un peu moins gros à cette profondeur. Mais le rendez-vous n'a pas été raté. On rejoint pépère la mise à l'eau, Rachid tractant la bouteille de sécu.
Comme nous arrivons aux voitures Jérôme reprend la route, on se dit à Bientôt au siphon d'Arbois. Et c'est une nouvelle fois la cérémonie du change avec ses petites exhibitions imprévues aux passant(e)s qui sourient quand il n'y a pas un deuxième passage "au cas ou..." ! On finit les thermos et, après un petit point entre encadrants, on peut reprendre la route. Arrivés vers Annecy le soleil couchant de l'autre côté du lac est si beau que je ne résiste pas. Avec l'accord de mes petits camarades je me gare rapidement pour aller faire quelques photos :


Le lac d'Annecy est décidément un bien beau plan d'eau, qui mérite le petit supplément de route de temps à autre.

dimanche 9 novembre 2008

Plongée sur l'omblière à Annecy

Une plongée dans le cadre de la préparation au N3 de Stéphane, Nicolas, Patrick et Julien était prévue aujourd'hui au lac du Bourget, sur le site de Chindrieu. Des souhaits ayant été émis que la première lac depuis quelques mois dans la zone des 40 m ne soit pas trop technique (notamment pas de remontées d'assistance ou de sauvetage) on avait prévu une plongée de réadaptation. L'ami Babar (Laurent Bron) nous ayant fait part de la présence des ombles sur le site du Palace à Menthon St Bernard, la destination changea pour le lac d'Annecy.
C'est ainsi que toute notre joyeuse bande se retrouva ce matin chez le Muffin pour un départ commun : Patrick et Nicolas dans la voiture de Julien, Simon et Stéphane dans la mienne. Fait notable : Simon ayant pour la première fois réussi à venir chez moi sans se tromper arriva le premier. Et ce n'est pas un canular !

Départ dans les temps, route sans encombre, c'est ainsi que nous sommes arrivés à pied d'oeuvre un peu avant 9h30. Je reconnais les lieux pour y être venu plonger il y a quelques années déjà, avec Vincent un ancien du club qui partageait alors la plupart de mes plongées lacs. Le site est très beau, le temps quoique gris reste clément, la journée s'annonce bien.Les préparatifs commence, les surprises aussi : Patrick, qui avait donné plusieurs blocs à gonfler chez Subchandler, constate qu'un 15 L et un 12 L n'ont pas été gonflés... Pour ma part, afin de ne pas faillir à ma réputation de distraction, je constate que mon bi 9 que je croyais avoir fait regonfler affiche environ 100 bars... Ça devrait me suffire. Patrick troque son 15 quasi vide pour un 12 pas vraiment plein... Tout ça ne nous avance pas vraiment. Je briefe rapidement ma petite troupe sur le peu d'exercices que j'attends d'eux. Quelques consignes sur les précautions à prendre vis à-vis des ombles : la période du frai débute et il faut éviter au maximum de lever la vase qui, en retombant, étoufferait les oeufs.

Enfin nous nous mettons à l'eau. Simon (mise à l'eau artistique : "Attention les gars, ça gliiiiisse !!! Boum !") encadre Julien et Patrick, tandis que je m'occupe de Stéphane et Nicolas. Un petit capelé depuis la mise à l'eau nous mène au ponton de bois devant le Palace. C'est ici que nous allons nous immerger pour suivre la pente de l'éboulis qui nous conduira à l'omblière. La température parait raisonnable, jusqu'à ce qu'on atteigne 18-19 m. Tout comptes faits, elle est fraîche ! Même à travers l'étanche je le sens bien. Les galets défilent et on arrive sur un fond presque plat de graviers. Je m'éloigne un peu pour les exercices : après une rapide stabilisation je fais faire un lâcher-reprise d'embout à Stéphane. Il s'en acquitte d'autant plus facilement qu'il est comme moi en config spéléo (un bi avec les 2 fûts séparés) et change donc de détendeur à intervalles réguliers. Mais je ne vais pas demander un exo à l'un et pas à l'autre... Stéphane a repris son détendeur et je me tourne vers Nicolas pour lui demander la même chose. Tandis que Nico exécute son LRE dans les règles de l'art, Stéph attire mon attention : je n'avais pas prévu qu'ayant soufflé en signe d'aisance, il a fait une reprise avec emploi du surpresseur. Son Poséïdon n'a pas aimé et le lui signifie en se mettant à fuser ! Je lui ferme le 1er étage correspondant et on poursuit les exercices, à savoir un petit vidage de masque. Tous les deux le font sans difficulté, le quittant totalement et sans délai. Je rouvre le bloc de Stéphane qui, entre-temps, s'est stabilisé avec l'étanche. On remonte la pente pour prendre maintenant le temps de s'attarder parmi les ombles, entre 30 et 35 m. Il sont nombreux et proches, leur ventre rouge (frai oblige) mettant de la couleur dans le gris du lac. La deuxième palanquée est là, réduite à deux. On apprendra en remontant que Julien n'a pas pu passer les oreilles, dommage. Soudain, effet d'émulation sans doute, Nicolas me fait signe que lui aussi s'offre le luxe d'un givrage ! Stéphane mieux placé lui ferme le bloc, et Nicolas un peu perdu dans une profusion de détendeurs (il a 2 détendeurs complets avec chacun un octopus), ne sachant lequel choisir vient me demander le mien. C'est un bon exercice, mais étant déjà partis avec des "petits" blocs je donne illico le signal de la remontée. Nous ne nous accorderons qu'une courte pause pour admirer une écrevisse baraquée comme une langouste. Enfin, pas loin.

Nicolas frigorifié tremble comme une feuille, on ne traîne donc pas en surface. Retour aux voitures pour se changer, Simon régalant une dame qui n'en demandait pas tant de son postérieur. Patoche toujours parfait dégaine le thermos. Une fois habillés et un tantinet réchauffés on attaque le sérieux : casse-croûte ! Chacun y va de sa participation, et l'on mariera notamment avec bonheur le vin de Stéphane avec les saucissons paternels de Julien (Je dois tuer qui pour accéder au stock ?). Une fois repus, et devant attendre un peu avant la seconde plongée, j'attaque la partie théorique du jour à savoir le matériel. On reste quand même très pratique et concret, il est question de l'autonomie du niveau 3, pas d'un bureau d'études. On a tout sous la main pour expliquer et les questions sont pleines de bon sens. Vers 13h30 on arrête : il est temps de se rééquiper pour pouvoir replonger à 14h. Première étape : équilibrer les blocs avec la lyre, pour ma part je troque le bi 9 contre le bi 7.

C'est un délicieux moment de réenfiler une combinaison mouillée et gelée, hormis pour Patoche (prévoyant, avec une deuxième combi) ou Stéph et moi en étanche. Parlons en de l'étanche : il est généralement utile d'avoir une main secourable pour la fermer. Tout le monde étant occupé, en attendant je vais fermer la voiture. Et j'oublie... Benoitement je m'équipe et me dirige vers le muret qui surplombe l'eau. Simon me demande si ça va pour se mettre à l'eau ici, plutôt qu'à la mise à l'eau "patinoire" du matin. Et moi de dire "Bien sûr, regarde !" : et Hop ! une figure splendide. Je me jette à l'eau sur le dos pour que le bloc arrive en premier. C'est aussi comme ça qu'une fermeture dorsale ouverte écope le mieux :o$ Sans air dans la combinaison, le lestage important - nécessaire pour une étanche fermée - devient une vraie gueuse. Je dois palmer vigoureusement pour me maintenir en surface, bien qu'ayant gonflé ma bouée-wing. Je réclame une main secourable et Simon, hilare, m'aide à sortir de l'eau. Je vire le bi et entreprends de vider la combi en me couchant sur le dos, les pieds en l'air aidé par le Sim. Je me penche au-dessus de l'eau pour faire couler ce qui reste, et - après fermeture de l'étanche - je rechausse le scaphandre pour rejoindre mes camarades. Dire que je me suis fait bâcher serait un euphémisme certain, il était penaud autant qu'humide le moniteur...
Nous avons décidé d'aller voir de l'autre côté si l'on trouvait des barques, sensées être dans le secteur. Après une certaine distance sur un fond de vase déprimant, en évitant soigneusement de passer sous la thermocline des 19m, j'arrête les frais. Je fais signe de repartir comme ce matin, ce que nous faisons dans la zone des 10 m au-dessus de l'herbier. En rejoignant l'éboulis on retrouve enfin de la vie : un gros banc d'alevins monte du fond en colonne. Dans le banc un brochet, à la fête, chasse. Les manos baissent et, après avoir donné la tété à Stéphane sur mon deuxième détendeur pour faire durer, on prend le chemin du retour. On sort à quelques mètres de la cible, nickel.

Je suis un peu plus pressé que ce matin de me changer. Je quitte aussi vite que possible l'étanche, et ma sous-combinaison en polaire imbibée comme une éponge. Tellement pressé de me retrouver au chaud que cette fois c'est moi qui, lâchant un peu vite ma serviette pour un caleçon sec, expose mon anatomie à une passante. Merci madame : le compliment m'a presque réchauffé ! :oD Pendant ce temps notre ami Patrick, dit Patou, s'est fait un nouveau copain. Quatre pattes et un tout petit peu plus de poils que lui, et dont les propriétaires nous apprennent le petit nom : Patou ! Son double canin... :oD Une fois sec, et après une dernière tournée de thé chaud, satisfaits d'être pour une fois dans les temps, nous nous séparons pour reprendre le chemin du retour. Nous arrivons à Lyon un peu après 17h30, c'est royal. Il ne me reste plus qu'à faire sécher la combinaison pour la plongée du surlendemain...

Alain.

samedi 1 novembre 2008

Chamagnieu : N2 & N3

Aujourd'hui deux sessions d'élèves vont se succéder : le matin les prépa N2 sous la houlette de Jean-Philippe, l'après-midi les prépa N3 sous la responsabilité de Rachid et moi-même. Je serai sur le pont tout au long de la journée, avec l'aide volontaire et précieuse de nos prépa Initiateur Yves et Patrick. Ce dernier redeviendra prépa N3 l'après-midi... Pour ma part, suite à une conjonctivite infectieuse, je suis interdit de trempette. Je me destine donc à l'assistance surface et au reportage photo. Jean-Philippe est venu accompagné de sa femme Odile, et d'amis désireux de voir à quoi ressemblent ces énergumènes qui vont début novembre se jeter dans une carrière inondée !

Pour le matin pas de problème : il s'agit plus d'une plongée de réadaptation que de technique. Yves & Simon peuvent donc en bons N4 prendre chacun une palanquée, tandis que Jean-Philippe prend la troisième. Dans le rôle des serre-fils de luxe on retrouve Sibilia, Patrick et Cyril. Pendant que Simon se charge d'échauffer les élèves, en se livrant à son exercice favori à savoir le tour de la carrière en PMT, je vais m'occuper de la paperasse. Il faut enregistrer les nouveaux, donner les dates des certificats et noter les palanquées. Quand je reviens le peloton s'est étiré, largué par Simon. Réaction de l'intéressé un peu plus tard : "J'ai pas compris. Je suis parti tranquille Mimile pour ne pas les griller et, quand j'ai regardé derrière y'avait plus personne !". Maintenant ils sauront qu'il faut lui couper une jambe pour le suivre :oD
Revenus au ponton tout le monde s'équipe pour faire un petit capelé jusqu'au "petit bassin" du plan d'eau. Arrivés là ils vont faire les seuls exercices au programme aujourd'hui : les classiques vidage de masque et lâcher-reprise d'embout (VDM & LRE pour les intimes). Les exercices seront menés par Jean-Philippe (MF1), Cyril (initiateur), Yves et Patrick dans le cadre de leur préparation initiateur sous la responsabilité de leur tuteur : moi. Une fois la technique terminée les chefs de palanquée pour l'exploration reprendront la main pour une ballade parmi les rochers, épaves, pneus, etc.
Tout se passe sans problème, nos N4 justifiant leur réputation en matière d'orientation : Yves remontera sous le ponton, tandis que nous verrons un largage de parachutes à l'autre bout de la carrière qui nous fera immédiatement dire "Ça, c'est Simon ! " PTDR ! Et l'animal avec beaucoup d'aplomb, leur dira que "Le capelé était un peu juste tout à l'heure, c'est pour en refaire un." :ob

Quand tout le monde est changé et le matériel rangé, on sacrifie (quelle expression bizarre en l'occurrence : on croirait bien que ça nous coûte !) au traditionnel casse-croûte communautaire. Patrick, Yves et moi grignotons sans nous attarder, car la pendule nous informe sans ménagement que les prépa N3 devraient arriver d'ici 10 minutes. Or nous avions prévu de prendre un vrai repas au village... Nous sautons donc dans ma voiture pour filer sur la pizzeria et... revenons quelques minutes plus tard. Premier novembre oblige tout est fermé, la boulangerie comme la pizzeria :o( Nous raflons les miettes de l'apéro comme des miséreux, sans la moindre préoccupation diététique.

Les futurs N2 et Simon croisent les futurs N3 et Rachid qui arrivent. Julien, Nicolas et Stéphane rejoignent donc leur camarade Patoche, qui en président prévoyant s'est mis de côté une combinaison sèche pour l'après-midi. Il prévoit toujours tout Patoche. Côté encadrement on est un peu plus limite avec mézigue hors jeu. Heureusement Rachid peut, malgré son pansement au pied, plonger avec son étanche toute neuve. Yves fera de la technique dans le cadre de sa préparation conjointe initiateur/MF1 sous ma responsabilité (en tant que tuteur pour l'init, en tant que relais officiel de son tuteur Marc Parent pour le F1).
Il était initialement prévu de faire d'abord le cours théorique avant de se mettre à l'eau pour éviter l'endormissement. Entre le léger retard pris et l'assurance de nos élèves qu'ils seront ok pour faire travailler les méninges après la plongée, on inverse l'ordre des choses. Stéphane s'est même proposer de nous accueillir dans sa nouvelle maison pour la deuxième partie, étant donné qu'il était déjà prévu de s'y retrouver après les hostilités pour un apéro. Les exercices de remontée se font comme prévus. Il s'agit surtout d'une reprise de contact, personne n'ayant refait de technique depuis juin, voire même replongé pendant les vacance d'été.
Quand tout le monde sort de l'eau on se dit qu'on a bien fait de changer le programme. Vue l'heure, il aurait effectivement été difficile de faire un cours avant de se faire jeter dehors. Il faudra la prochaine fois perdre moins de temps. C'était la réadaptation...

On se change rapidement, et grignote un minimum l'apéritif restant à venir. Juste un thé chaud pour reprendre des calories et on reprend les voitures. Étant seul à connaître la route pour aller chez le Stéph, nous nous organisons en une caravane pour suivre notre hôte. Certains auront l'impression d'aller au bout du monde !
Arrivés chez Stéphane, une fois saluée Audrey et Ewan puis visité les lieux, nous nous retrouvons autour de la table. Sur celle-ci les verres et les bouteilles cachent facilement les cours. Il est très vite évident que plus grand monde n'est d'ardeur à travailler la théorie. Qu'est-ce qu'on avait dit ? Mmmm ? Basta, on n'est pas aux pièces, et puis c'est leur problème, donc buvons !
Yves devant être à Lyon en début de soirée pour une raison fumeuse (un soi-disant anniversaire de mariage, excuse bidon s'il en est. Aïe ! Bérengère ! C'était pour rire...) donnera le signal du départ. Et c'est donc à la nuit que nous reprenons la direction de Lyon, heureusement mieux indiquée depuis Charantonnay que celle de Charantonnay depuis Lyon. Etonnant quand même !

jeudi 16 octobre 2008

Petit solo au Groin


Source du Groin, 16 octobre 2008

Ayant pu faire regonfler mes bouteilles mardi soir, je me dis que mon RTT de jeudi après-midi serait bien mis à profit en allant tremper les palmes. J'envoie donc un message à Babar pour lui proposer de se taper un museau de porc (plonger au Groin, donc :o), et on convient de se rappeler le soir. Après la séance piscine je recontacte donc Laurent qui malheureusement ne peut pas se libérer demain. Je décide donc d'y aller seul, pour continuer de faire connaissance avec la cavité, à mon rythme. La première fois j'avais fait de l'équipement dans le shunt, et la deuxième travaillé la topo. Là, je veux me promener !
Sorti du bureau à 13h je rentre pour manger rapidement et partir au plus tôt. Finalement, après avoir appris de l'assurance vie de ma mère qu'elle était décédé en juillet, et lui avoir téléphoné pour lui apprendre la nouvelle (véridique), je pars enfin à 14h30. Je prends l'entrée d'autoroute, mais quand elle se divise entre Paris et Marseille celle que je vise est fermée et je me trouve contraint de rouler vers le sud. Mauvais début. La radio m'informant d'un accident je prends la première sortie et choisis de rejoindre l'A42 par les petites routes. Déjà je suis parti à la bourre, ça ne va pas m'avancer...

J'arrive enfin vers 16h30 et prends le sentier qui descend vers la source. A peine quitté le chemin pour me garer, je ne peux que constater que le terrain, plus que détrempé, est glissant. Je me retrouve embarqué contre mon gré vers le bas de la clairière. Ce n'est pas mon jour. Habituellement je garde dans le coffre mes chaînes à neige même en été pour ce genre d'aléa, mais des fois on a besoin de place dans le coffre et... Je glisse sous une roue le tapis prévu pour me changer, sous l'autre des branchages coupés à la machette et, après une longue lutte, je parviens à ramener ma voiture sur un terrain plus stable. Après une hésitation je décide de remonter la voiture en haut du chemin : si ça ne devait pas passer je préfère chercher de l'aide maintenant, qu'à la nuit après ma plongée. Mais je grimpe sans problème le chemin couvert de feuilles, et me gare les roues dans la descente, prêt à partir. Je croise le propriétaire des vaches qui, depuis tout à l'heure, m'observent moqueuses en manifestant bruyamment leur joie (en fait je pense que l'heure de la traite s'est faite attendre, et que certaines commence à le trouver douloureux : la montée du troupeau me confirme mon impression, certaines ayant du mal à marcher). Je fais un premier voyage pour poser le bi 9, palmes et casque, au bord de la vasque qui est à son niveau bas. Un deuxième voyage en combinaison, avec les plombs, me permet d'apporter un kit avec le relais 7L et le petit matériel.

Dès l'immersion je constate une très bonne visibilité, avec juste une légère laitance : environ 6-7 m. J'en profite un maximum, éclairant les nombreux recoins de cette galerie très travaillée. J'ai éteint mes éclairages de casque, ne gardant qu'une Bubble 5W au bras. Je progresse tranquillement dans le joli petit canyon, jusqu'à la relative étroiture des 170 m qui fait une marche montante à main droite. Au changement de cablette, qui de blanche devient jaune, je pose mon relais sur son tiers. Repartant sur le dorsal, je rencontre tout de suite derrière la marque des 200 m. Jusque là mon point bas a été d'un peu plus de 13 m, et maintenant la galerie remonte progressivement. Soudain elle fait une chicane droite-gauche, en passant au dessus d'une faille qui plonge d'environ 6 m. J'arrive bientôt à un nouveau changement de cablette (retour du blanc...) et à la marque des 300 m. Celle-ci est quasi illisible, inscrite sur un cul de bouteille fixé à l'envers sur le cable et que je regonfle d'une bouffée d'air. Etant maintenant à seulement 4-5 m de fond, je suis bien loin de mes quarts, environ à 200 bars. Je choisis pourtant de faire demi-tour : mon but aujourd'hui n'est pas de faire de la distance, mais de me familiariser un peu plus avec cette cavité très "tourmentée" avec de nombreux passages. Je préfère flâner au retour, prendre mon temps pour fouiner.
Revenu à mon relais j'amarre mon fil directement sur celui-ci, pour aller explorer les failles qui semblent s'étendre assez loin sur ma gauche (sens retour). Mon dévidoir maison en main, je déroule en m'éloignant du fil principal, grosso modo en direction de l'est. Je suis dans une diaclase horizontale et légèrement remontante. Je mets un minimum de caouèches, préférant faire des tours morts sur la roche, vérifiant régulièrement le passage du fil d'un bref coup d'œil en arrière. J'en déroule ainsi une bonne trentaine de mètres : ma progression semble être redevenue parallèle à la galerie principale, qui ne doit plus être très loin sur ma droite quoique je n'arrive pas à accrocher le fil dans mon faisceau. Après avoir bien examiné la physionomie de la galerie je rembobine, traversant parfois un bref nuage de touille, là où le plafond un peu bas m'a fait frotter le ventre sur la roche. Mon dévidoir va bien, la lumière dans laquelle passe le fil demandant juste à être élargie sur le modèle définitif prévu pour bientôt, cette fois tout en inox. Je récupère mon relais que je rouvre, mais reste sur mon dorsal pour continuer vers la sortie. Je rebrousse presque tout de suite chemin pour remonter un peu, mon oreille droite ne voulant pas passer. Je me glisse dans le haut de la faille pour équilibrer et redescend très progressivement avec de fréquents Vasalva. Tout rentre dans l'ordre et c'est reparti.
A partir de 50 m avant la sortie je commence à chercher sur ma droite le départ de la galerie que Josée était allé regarder la dernière fois, en compagnie d'Isabelle et Pierre. A nouveau je m'amarre au fil principal et part voir cette galerie qui, effectivement, se distingue du reste de la cavité : petit éboulis de galets et graviers puis de sable, une roche si sombre que je crois un instant que la galerie continue alors que je suis quasiment le nez sur le mur ! Je rejoins à nouveau le fil pour finalement sortir. Je ne distingue que tardivement une faible lueur m'annonçant la surface, car la nuit est presque tombée et la vasque - encaissée - prend un peu d'avance sur les alentours.

Je pose le relais et mon dévidoir pour entamer la remontée avec mon bi. J'aurais peut-être dû laisser aussi mon lestage pour le deuxième voyage : comme d'habitude chaque pas fait vers le haut dans le gravier est suivi d'une redescente, en un élégant glissé façon "moon walk", d'une hauteur proportionnelle au poids de la mule ! En moyenne on peut considérer qu'il faudra monter une fois et demi ce que l'on voit... Parvenu au sommet de l'éboulis je récupère mes clés de voiture planquées, et attaque le sentier quand j'aperçois une superbe salamandre qui passe sans hâte. Elle ne paraît pas effarouchée par ma lampe et je tends ma main encore gantée pour qu'elle grimpe dessus, ce qu'elle fait très gentiment. Je l'observe un peu, la repose avec précaution et reprends mon chemin tout content de cette chance. En haut du sentier je continue sur le sentier d'exploitation couvert de feuilles mortes et Oh ! une autre salamandre. Un peu plus farouche, je ne l'importune pas, me contentant de la regarder, et reprends ma route. Avant d'arriver à la voiture j'en vois une troisième... La pluie fine qui tombe les emballe visiblement, et c'est jour de sortie chez les salamandres. Je pose le bi et les palmes, et retourne chercher le reste du matos en éclairant soigneusement mes pas pour ne pas écraser ces charmantes petites bêtes. Je glisse relais et dévidoir dans le kit spéléo et repars - un peu plus léger - à l'assaut de la pente. Revenu sur le chemin je croise, devinez quoi ? Raté bande de petits présomptueux, ce n'est pas une salamandre mais un crapaud tout joli (n'en déplaise aux mauvaises langues et aux auteurs de contes de fées sans imagination). En quelques sauts fainéants il traverse le chemin, sans trop se laisser approcher. Bien sûr, je recroise d'autres salamandres. Ça commence à être lassant, elles n'ont rien d'autre à fiche ces bestioles que de traîner sur mon chemin ?!

La nuit est maintenant complète et, pressé de partir, j'ai chargé le matériel tel quel, le bi - debout et détendeurs encore montés - attaché derrière le siège arrière. Je me contente de quitter l'étanche, et conserve la sous-combinaison pour sauter dans mes bottes et reprendre la route. Si j'ai un contrôle routier ils risquent de me trouver croquignolet ! Mais non, le retour se fera sans incident. A bientôt le Groin et, comme dirait Babar : Gruik ! Gruik !

Alain.

samedi 4 octobre 2008

Golet du Groin (et non pas Groin du goret :o)


Aujourd'hui il y a un peu trop de choses à faire pour une journée de 24H. Il est prévu une réunion de la Commission Régionale de Plongée Souterraine (CRPS RABA) avec, en avant-première, une plongée au Groin. Problème : ce soir c'est la crémaillère de Flore, prévue de longue date et pour laquelle je me suis engagé. Une promesse est une promesse et puis ça facilite le choix. J'irai donc faire la plongée avec les copains, puis je rentrerai sur Lyon pour faire la fête. La crémaillère est prévue en journée continue, chacun venant quand il lui plaît-plaît-plaît dans l'après-midi jusqu'en soirée.
J'arrive sur place comme prévu vers 11h et y trouve Pierre Mercier-Guyon. On papote un peu, jette un coup d'oeil à la vasque qui est à son niveau bas (le seul que je lui connaisse pour l'instant), puis arrive the Babars' Family, Isabelle Perpoli (sans sa moto :o) et enfin Thierry Briolle accompagné de Jérôme Blanc (annoncés par le bruit du camion). Pour Eric Charbonnier et son amie Sylvie il faudra attendre encore un peu, d'autant que la décision de venir s'est faite au dernier moment.

Laurent a prévu de continuer la validation de la méthode topo élaborée avec Jean-Claude Pinna, et cherche donc un volontaire. Je ne me fais pas trop prier, désireux depuis longtemps de découvrir le topotage. Josée partira avec Isabelle et Pierre, tandis que Thierry et Jérôme conserveront le binôme commencé pour faire la route. S'engage alors une savante explication-démonstration de la méthode topo : Babar déroule son fil depuis la barrière, faisant de savants amarrages sur les rétroviseurs (pas sûr que j'en trouve dans la cavité ^^) avec explicatances des choix de trajectoire pour faciliter visées et mesures. Nos petits camarades se moquent gentiment de la toile d'araignée qui se tisse entre les voitures. Puis on rembobine et détermine les rôles de chacun : j'irai de l'avant, déroulant et amarrant sur une centaine de mètres ; Babar suivra en prenant pour chaque station direction, profondeurs du fil ainsi que des points bas et haut ; je reviendrai (laissant le dévidoir aux bons soins de mon compère) en mesurant les largeurs à l'aide d'un décamètre. On se croisera donc et Babar ramènera le dévidoir. La difficulté est dans le fonctionnement inverse dans les relevés faits par l'un et l'autre : les largeurs devant être (dans le sens normal de progression) celles du segment suivant, il me faudra les prendre perpendiculairement au segment derrière moi au retour. Sinon les données fournies au logiciel de rendu ne seraient pas cohérentes.
Tout le monde se prépare. Pour ma part je trouve que j'ai beaucoup d'accessoires avec le dévidoir de topo (en plus évidemment du mien propre pour la sécu), un décamètre de fort beau gabarit et une plaquette de notation. Je me trouve moins encombré avec 2 relais qu'avec ces petits bidules qui pendouillent. Même si ça ne me dispense pas d'un relais ;o) Thierry et Jérôme sont prêts les premiers, suivis de Babar et moi, Josée et sa troupe fermant la marche. Eric & Co arrivés entre temps prendront nécessairement le départ hors délais : pas de classement, pas de médaille ! Je m'équipe laborieusement dans la vasque puis rejoint Babar.
On commence par avancer dans la galerie car nous avons prévu de commencer la topo à la cote 170. On commence en faisant amarrage commun avec la cablette en place, et c'est parti. J'essaye de ne pas faire des segments trop courts, mais les amarrages disponibles ou la visibilité limitée ne me laissent pas toujours le choix. Il faut dire, concernant la visi, que les arrêts pour amarrer le fil suffisent souvent par l'expiration prolongée de bulles à décrocher la suspension fixée en plafond. Je croise Thierry et Jérôme qui reviennent. J'avance à mon rythme mais commence à ne pas avoir chaud aux mains. J'arrive à mon terme et dépose le dévidoir pour attraper le décamètre. Je cherche... Je cherche... Je cherche ! Et m..... !!! Rien à faire, je ne l'ai pas. Je doute fortement l'avoir perdu en route, je pencherais plutôt pour qu'il soit tombé pendant que je m'équipais dans la vasque, sans rien voir dans la touille qui règne au bord. je me filerais des claques. Dépité je prends le chemin du retour et signale - honteux - ma bêtise à Babar. Il me fait signe qu'il continue, tandis que je rentre, regardant quand même dans les failles survolées au cas ou... Quarante mètres avant la sortie je vois des lumières dans une galerie qui part sur ma droite. Je jette un oeil et aperçois la palanquée de Josée. Je les laisse et continue vers la sortie. Un peu avant la vasque je croise Eric en recycleur et Sylvie. Comme je m'y attendais je retrouve le décamètre posé sur le gravier dans 50 cm d'eau, à tâtons dans la touille encore présente. Trop nul. Quand Laurent sort il me dit que j'aurais malgré tout pu prendre des mesures à l'estime. Effectivement, mais perturbé je n'y ai même pas pensé. Enfin, les mesures qu'il a prises permettent quand même d'établir un profil, à défaut d'avoir les sections de la galerie. C'était un essai couronné d'échec comme dirait mon paternel, j'espère faire mieux la prochaine fois. Je remonte en me déhalant sur la corde mise en place par Thierry. La palanquée de 3 nous rejoint bientôt, suivie de peu par Eric & Sylvie qui ne seront pas restés longtemps car elle a eu des problèmes avec ses palmes mal adaptées à ses botillons : après les avoir perdu nombre de fois, elle est finalement sortie en les tenant à la main...
Babar nous apprend, qu'ayant pris le point de référence topo quand nous nous sommes immergés, il a constaté en sortant une élévation du niveau de 50 cm sur le seul temps de la plongée. J'apprendrai le lendemain que le niveau s'est finalement élevé de 6 m...

Quand tout le monde est changé et le matos chargé, les véhicules se reforment. Tandis qu'ils vont prendre la route pour St Egrève afin d'aller à la réunion, je vais moi repartir sur Lyon. Je rentre donc, décharge mon bazar, fais un brin de toilette et repars direction la presqu'île pour la crémaillère. J'ai oublié l'adresse exacte et essaye de joindre Yves, qui doit sûrement encore y être, pour obtenir le numéro. Mais l'animal ne répond pas et je fais du porte à porte, listant les noms des interphones. Finalement il me rappelle pour me dire que, invité ailleurs, il est déjà parti. Qu'importe, avec ses indications je sonne enfin à la bonne porte. Il me semble bien percevoir comme un soupçon d'étonnement. Et Flore me dit "Tout le monde est parti... Mais monte quand même ! ". Effectivement, pour une occasion qui se déroule habituellement plutôt en soirée, il se trouve que tout le monde avait d'autres projets pour le soir. Résultat tous sont venus dans l'après-midi et je me trouve à finir les cacahouettes avec mes hôtes. Comme ils hébergent un couple d'amis je ne m'éternise pas, les laissant après une petite demi-heure quand même très sympatique, même si un peu inattendue.

C'était une journée où il était dit que les choses ne se dérouleraient pas comme prévu !

dimanche 28 septembre 2008

Siphon d'Arbois, Ré-équipement

Ce dimanche matin la mise en route est difficile : l'entraînement d'aviron de la veille pèse encore dans les jambes et le dos, sans parler d'un retour tardif après être aller donner un petit coup de main à l'ami Stéph qui aménage sa maison (vous savez, certains d'entre-vous le connaisse : un mec qui est sur la liste et qui plongeait autrefois... :o)

Bref je décolle de la maison (oui ma Kangoo décolle ! Si j'veux. ) légèrement à la bourre, et en cours de route je joins Jean-Claude : c'est que j'aimerais bien avoir confirmation de l'heure de rendez-vous et de la route à prendre. Le rendez-vous s'avère être à 9h alors que j'ai - sur les conseils de Babar et parce que ça m'arrangeait - visé 9h30. Pas grave me dit-on. Quant à la route, JC me confirme que l'accès par Choranche étant fermé suite aux éboulements, le seul accès encore possible, par le col de Romeyère (1069 m), est bien celui qui se prend à St-Gervais. Je sors donc de l'autoroute à Tullins et attaque la grimpette par cette petite route de montagne. Passage devant la cascade du canyon des Ecouges, qui jaillit d'une falaise semblant avoir été entaillée par la hache d'un titan : c'est beauuuuu ! Soudain, virage à droite et un tunnel. LE tunnel. Un truc pas croyable taillé à la pioche, brut de brut. Aucun éclairage sur 300 m , dans la roche sombre, c'est bluffant. Des "garages" sont aménagés pour se croiser mais, de toute évidence, il doit falloir parfois reculer. Et quand on sort, après seulement 2-3 virages qu'on pourrait qualifier de résiduels, on s'étonne de trouver une route soudainement plus large et quasi rectiligne sur des kilomètres. On est sur le plateau et on redescend finalement sur Rencurel. Pour moi Rencurel n'était jusque là qu'un nom sur un panneau. Je constate que c'est particulièrement joli, ça me donne l'impression d'arriver au pays des hobbits ! Dommage, je n'ai pas pris l'appareil photo : j'aurais bien aggravé mon retard !

J'arrive enfin à 9h35 et rejoins les copains déjà à l'ouvrage : Jean-Claude Pinna, Xavier Méniscus, Patrick Serret et Thierry Briolle. J'ajoute mes bras aux leurs pour remettre le câble en place et en tension. Jean-Claude a encore amélioré le dispositif au niveau du mât, sans compter qu'il a cintré de la cornière pour faire des skis au treuil. La descente de ce dernier s'en trouve grandement facilitée.

J'effectue quelques trajets pour rajouter mon matériel à celui qui attend déjà de prendre le téléphérique. Arrive enfin Babar, qui me prête gentiment un relais 7L Nx40 à la place de mon 7L air.

Patrick est déjà parti depuis quelques minutes pour l'autre côté de la vallée, et je cours pour le rattraper. Je ne le rejoins qu'au pied de la falaise. Nous nous équipons pour la remontée sur corde et, à ma demande, Patrick vérifie rapidement que je n'ai pas fait de bourde. Surtout que j'ai changé de harnais, optant pour un ancien modèle de montagne à bretelles, récupéré de mon père. Il va bien mais, après quelques mètres de progression, je constate que je n'ai pas suffisamment serré les bretelles : mon croll qui fait l'intermédiaire avec la ceinture n'est pas fixé assez court. Ma progression s'en trouve ralentie car je dois m'aider de la main... Nous nous retrouvons enfin tous les deux devant l'entrée de la grotte.

Patrick me fait voir que le bateau, que nous avions amené lors d'une virée précédente, n'est finalement pas mort ! Coincé entre d'énormes blocs qui lui ont évité le grand saut, il est cependant un peu cabossé. La pression a dû être énorme. La paroi extérieure est endommagée mais semble encore étanche quoique fragilisée. JC suggérera un peu plus tard que l'on fixe des bouchons sur la double coque pour pouvoir le « noyer » :rempli d'eau et attaché au niveau du lac, il pourrait subir les montées d'eau sans imploser. Et nous n'aurions pas à le charrier à chaque venue.

La première benne arrive. Un peu vite. « Stop ! Stop ! Stoooop !!! » crie Patrick. A peine ralentie, elle s'échoue contre la falaise, heureusement sans dégâts. C'est que la bête est lourde, bardée de tous côtés de kits spéléos qui ne tenaient pas à l'intérieur. Dedans les premières bouteilles et un sac où Thierry à sans doute planqué un âne mort. Pour son goûter. Chaque sac enlevé allège la benne qui remonte, et que l'on peut ainsi rapprocher du porche de la grotte. Patrick me laisse pour aller topographier la galerie qu'il avait repérée proche de l'entrée. Je récupère les 2 bennes suivantes. Une corde bienvenue me permet, un pied posé dessus, d'empêcher la poubelle reconvertie de monter en même temps que les blocs que je soulève. Sinon, rapidement mes bras seraient trop courts !

Tandis que je prépare mon matos Patrick revient enthousiaste. L'arrêt sur étroiture qui l'avait bloqué le coup d'avant ne serait pas infranchissable. Et si nécessaire il est prêt à faire péter le bazar, car rien n'arrête Belu... Thierry nous rejoint le premier et commence lui aussi à équiper ses blocs, puisque nous serons les deux seuls à plonger aujourd'hui. Le reste de la troupe arrive après avoir rangé le matériel au départ du câble, pour éviter les mauvaises surprises.
Après avoir cassé la croûte c'est le briefing sur l'objectif du jour. L'impasse est faite sur l'aspect topo, qui a paru un peu ambitieux à faire en même temps que l'équipement. A deux, et vu les conditions de la précédente plongée, il paraît plus raisonnable de ne viser que la mise en place d'un nouveau fil, avec pour contrainte d'être adapté à la topo qui suivra, et de permettre une progression facile au propulseur. On répète un peu et on s'ébranle.

Ça me fait bizarre de ne pas porter mon bi : les plongeurs portent leur relais, lestage et petit matériel pour arriver frais au siphon. C'est la première fois que j'ai un porteur, et à l'inverse de la situation habituelle, c'est Xavier qui porte mon scaphandre tandis que Babar a pris celui de Thierry. La progression se fait à pas prudents car , suite à la crue du 13 septembre qui avait abouti à la mise en charge de la galerie, l'eau qui était encore là il y a peu a laissé un sol particulièrement glissant. On arrive au lac, dont on voit bien que son niveau s'est élevé. Les porteurs n'ayant pas pensé à prendre de palmes, on se les répartit en fonction des charges ou de la possibilité de gonfler l'étanche. La traversée se fait beaucoup plus proche du plafond que la dernière fois. Il n'en faudrait pas beaucoup plus pour en faire un S1.

De l'autre côté le photographe, Belu parti devant, nous fait prendre la pose. La remontée vers la suite de la galerie est elle aussi l'occasion de plusieurs photos. Plusieurs mains se sont vues dotées d'un flash et on applique la méthode « 1... 2... Flash ! 3... Clic » chère à Patrick. N'ayant pas de flash je prend de l'avance et descend la deuxième galerie vers le siphon. Son propre niveau n'est que légèrement monté. Tout le monde arrive et on se prépare, assistés par nos camarades. Thierry a troqué son bi 10 contre un bi 7 bien gonflé prêté par Laurent, tandis que je plonge avec mon vieux bi 9. Nous avons chacun un relais 7 L de NitrOx 40. On fait la dernière mise au point sur la répartition des rôles. Je déroulerai le fil en choisissant les stations et, tandis que Thierry effectueras l'amarrage, je repartirai sur la suivante. Pendant ce temps nos camarades se consacreront à une séance photo dans l'exondé.

C'est parti. Je prends donc la tête et découvre pour la première fois ce siphon. Je sens bien que la galerie continue avec les mêmes volumes que l'exondé que l'on vient de quitter, mais souvent on perd les parois. La visibilité n'est pas vraiment constante, et je commence à me dire que pour choisir des visées adéquates ce serait mieux de deviner les parois et d'appréhender visuellement l'orientation de la galerie... Pour l'instant on progresse sur le fil posé l'autre jour par nos amis. D'une chiquenaude je le fait vibrer et regarde le halo de fine argile envelopper le fil. Comme prévu, à 75 m (env. -23 m) nous en trouvons la fin amarrée sur celui de Jean-Louis Camus. Thierry raccorde notre fil et j'entreprends de dérouler. Nous posons nos relais peu après. Le cheminement n'est pas particulièrement sinueux, et n'impose donc pas de fréquents fractionnements. Ça tombe bien, car souvent les possibilités d'accroche ne se bousculent pas. Vers 100 m le fil de Camus se dédouble. Je cherche la direction générale de la galerie, tandis que le fil ancien fixé de loin en loin n'hésite pas à s'appuyer à la roche, s'enterrant même parfois dans le sable. Le nôtre cherche les droites, suit le fond à distance mais se garde de flirter avec la voûte, pour séduire les scooters qui ne manqueront pas bientôt de suivre ce chemin.

Progressivement la profondeur augmente et nous sommes maintenant dans les -45 m. Les paliers sont déjà bien là et je viens de dérouler une longueur conséquente sans repérer d'amarrage convaincant. Je suis sur le point de faire demi-tour, de rembobiner pour arrêter notre fil à la station précédente, quand je vois en paroi gauche un terminus possible. Il nous fait rejoindre le fil de Camus, mais nous contraint à retraverser la galerie. Mon profondimètre m'indique -47 m. Thierry fixe et coupe le fil. Nous avons dépassé d'une cinquantaine de centimètres la fin du fil métré qu'avait préparé Laurent, soit l'étiquette des 150 m.

Il ne faut pas traîner car les paliers s'affichent maintenant à 8 m et 35' sur mon vieux Favor pourtant très indulgent... Je commence à enrouler les 2 vieux fils jumeaux, aussi rapidement que possible afin de dégager la zone profonde. Thierry passe devant, coupe un des 2 fils pour déséquiper en parallèle. Nous avançons vite, attentifs à ne pas nous piéger avec notre ''récolte'' puis, après avoir récupéré les relais, nous rejoignons la zone des paliers. Nous n'en n'avons pas gagné sur le retour, mais malheureusement pas perdu non plus. L'eau est à 9° et l'attente promet d'être longue. Je m'éloigne parfois de Thierry pour suivre au plus près la courbe de remontée indiquée par le Favor, qui a la particularité de remonter mètre par mètre jusqu'à -3 m. Ayant été au NitrOx 40 entre 0 et 30 m je suis tenté de proposer à Thierry d'écourter la fin de nos paliers, mais je constate qu'il est repassé sur son dorsal et nous terminons donc nos paliers air. Nous sortons finalement après 73' de plongée.

Après un bref compte-rendu de la plongée nous attaquons la remontée. Thierry et moi conservons nos bis, cédant relais et dévidoirs. J'avance à pas mesurés. Inutile de se mettre dans le rouge. La première montée se fait assez facilement, et nous redescendons sur le lac en nous aidant de la main courante mise en place en notre absence. Après avoir retraversé le lac nous gravissons la galerie de sortie, plus longue et surtout plus glissante. Je tire un peu la langue et prends mon temps. Finalement nous retrouvons l'air libre et une tenue plus confortable. Nous reconditionnons les kits de matériel. Xavier et Belu partent devant pour aller actionner le treuil. Je pars peu après avec Laurent, laissant Jean-claude et Thierry pour envoyer les bennes. L'habituel petit rappel pour rejoindre le pied de la falaise, et nous suivons la Bourne au fond de la gorge. A cette heure-ci la lumière est magnifique et le site m'émerveille. Laurent en profite pour prendre quelques photos et nous remontons. Quand nous rejoignons nos amis la dernière benne est arrivée et nous sommes juste dans les temps pour remonter tout le matériel : kits, blocs, mais aussi la benne ou la poubelle où est stockée la corde de charge, et enfin le treuil. Même si les skis tout neufs facilitent la tâche, cela reste rude et on délire sur des solutions farfelues pour qu'il remonte tout seul.

Entretemps est arrivée Isabelle, piétonne par nécessité suite à un soucis (appellation pudique) sur sa moto. Elle permet ainsi à nos mâles spéléos de démontrer qu'après une journée de labeur ils peuvent encore, preux chevaliers, secourir une jeune fille en détresse. Je vous renvoie à sa propre narration.

C'est ainsi qu'une nouvelle très belle journée s'est achevée vers 19h30. Je remercie encore tous mes camarades pour m'avoir permis d'apporter ma pierre à cette belle aventure. Car bientôt nous serons dans une zone qui sera le domaine des recycleurs.


Alain.

Le CR du Belu
Les photos du Belu
Le CR à chaud de Jean-Claude

samedi 30 août 2008

Golet du Groin, équipement dans le shunt

La sortie prévue au siphon d'Arbois ayant dû être annulée - à contre-coeur -par Jean-Claude au dernier moment, une destination de remplacement de dernière minute est choisie. C'est donc au Groin que nous nous retrouverons Laurent et moi, histoire de ne pas sécher bêtement. Rendez-vous est pris pour 11 H sur place et, comme je ne connais pas encore et que Google est mon ami, j'étudie le parcours sur internet. Le Golet du Groin se situe dans l'Ain, sur Vaux-Morets au nord d'Artemare, lui-même une douzaine de km au nord de Belley. Google Maps m'annonce 111 km et 1h30 que je vais bien sûr rallonger un peu en me perdant raisonnablement. Il faut dire que les panneaux indiquant la source sont passablement effacés.

J'arrive à bon port avec une dizaine de minutes de retard et retrouve Babar qui prépare déjà son matériel. J'en fais autant après être allé jeter un coup d'oeil à la source. Le site est joli, la source est encaissée dans la roche, tout en bas d'une pente de gravier. C'est une source vauclusienne qui fait résurgence de manière intermittente. En crue le niveau peut monter d'une quinzaine de mètres par rapport à l'étiage, pour déborder en alimentant le canyon réputé du Groin.
Nous pique-niquons aux voitures puis finissons de nous équiper. Dans la perspective d'Arbois j'ai émis le désir de retravailler l'équipement. Laurent me propose donc d'avancer dans la galerie jusqu'au niveau du shunt, et de faire de l'équipement dans celui-ci. Le shunt était en fait le premier passage utilisé, jusqu'à ce que soit repéré et équipé le passage actuel, plus confortable. Je prend donc, en plus de mon dévidoir de sécurité, le dévidoir "Parisien" que j'avais bricolé avec une bobine en PVC, un tube du même métal (!), quelques goupilles et bien sûr des caouèches. Je serai avec mon bi 9 à 215 b + un relai 7 L de NitrOx 40 à 210 b aimablement confié par mon binôme. Un premier voyage nous permet de descendre à la vasque le bi et les palmes, un second avec le relai dans un kit avec le petit matériel nous met à pied d'œuvre.

Une fois équipés on teste les détendeurs dans la vasque, où l'on laisse les kits en sûreté à 3m sur le fil d'Ariane. Sur le relai c'est parti pour la découverte de cette cavité qui m'attirait depuis longtemps. Tout de suite j'apprécie l'aspect extrêmement travaillé. La faille horizontale du départ s'étend largement en multiples recoins. Puis l'essentiel de la galerie se fait en survolant un joli petit canyon, mais au-dessus duquel la faille horizontale s'écarte fréquemment de 10-15 m et plus. De nombreuses variantes sont possibles pour s'écarter du fil. Le "fil" se trouve en fait être une solide cablette, aux amarrages parfois moins robustes quoique suffisants. A 170 m le cheminement se décale légèrement sur la droite et plus haut, par une -très relative - étroiture. Vers 200 m une cablette jaune succède à la blanche. Un peu avant 250 m Babar me désigne un passage qui part à gauche : c'est le départ du shunt. On amarre mon fil proche du principal sans s'y raccorder, et je commence à dérouler. Mon dévidoir, sans se montrer exceptionnel, convient tout fait pour l'utilisation limitée qui est la sienne, à savoir l'équipement. Du pouce je freine le déroulement pour bien garder la tension du fil et je surveille sa trajectoire. J'amarre assez souvent pour ne jamais toucher la roche, sous l'œil averti de Laurent qui parfois me montre un autre amarrage possible. Il me dira plus tard qu'il a trouvé mes segments un peu courts. Mais en fait je n'étais pas parti dans l'intention de faire un véritable équipement, mais plutôt de travailler l'aisance dans les manipulations, avec mes gros doigts bêtes et frileux. C'est vrai qu'à la sortie, j'en n'ai pas fait super long ! Quand le froid me fait confondre mes doigts avec les caouèches pour faire les noeuds je fais signe que j'arrête. On coupe le fil où on est et on retourne à la jonction. Laurent me demande si je suis ok pour continuer un peu plus loin dans la galerie. Tant que je ne fais plus de tricot, c'est ok. On remonte donc la galerie principale, et je comprends le but de la manœuvre en le voyant passer la tête dans les ouvertures en paroi gauche : après une vingtaine de mètres on peut voir à seulement 5-6 m la voie du shunt et le fil que je viens de poser. Ceci fait on rebrousse chemin, récupérant en route nos relais, pour enfin sortir dans la vasque. Je suis un peu frigorifié et sors sans tarder après un peu plus d'une heure de plongée, alors que Babar traîne au fond de l'eau. Quand il sort nous comparons nos sous-couches respectives, et je prévoie pour la prochaine de me couvrir un peu plus. Je ne sais pas si, pour un cochon, c'est signe de bonne santé que le Groin soit froid. En tout cas pour la mienne, je m'accommoderais bien d'un peu plus que 8°...

Je remonte tout mon matos en une fois, gardant le relai mousquetonné à mon harnais, et le regrette à mi-pente. Ce que je n'ai pas réalisé c'est que chaque pas vers le haut se voit diminué d'une glissade vers le bas. Il faut presque considérer la pente comme double de ce que l'on voit, surtout sans corde pour se déhaler. Tant pis, je prends mon temps pour ne pas me mettre dans le rouge, mais la prochaine fois je ferai aussi 2 voyages pour sortir.
Je charge la voiture avec mon soin coutumier : genre à la fourche. Pas de problème avec le Kangoo, la place ne manque pas et, de toutes manières, il faudra tout ressortir en arrivant chez moi. Laurent qui veut retrouver sa petite famille ne traîne pas, tandis que je profite du beau temps. Je ferai même après son départ quelques photos alentour et sur la route qui ramène à Artemare, et même sur celle d'Ambérieu.

dimanche 24 août 2008

Siphon d'Arbois : ça plonge !

Pour une fois pas de compte-rendu fleuve personnel. Je dirai juste, pour compléter les récits de mes camarades, que c'est une sensation forte de suivre les traces d'un grand monsieur comme Jean-Louis Camus : son radeau fait d'un assemblage de tubes PVC que l'on croise dans la galerie d'accès au lac, le fil d'ariane qui plonge dans la vasque, et surtout cette inscription de sa main qui quoique atténuée par 10 ans de crues reste parfaitement lisible...

Ah oui, et c'est curieux comme la pente parait plus forte à la montée qu'à la descente, chargés comme des mules !

Les photos de Belu
Le CR du Belu
Le CR d'Alain Cloteau

dimanche 17 août 2008

Siphon d'Arbois, préliminaires

Préliminaires ? Disons que l'heure est encore à la préparation des sorties suivantes, avec la mise au point de la tyrolienne. Mais n'anticipons pas et reprenons du début.
La veille j'ai commencé - une fois n'est pas coutume - par le chargement de la voiture : mes quelques affaires d'escalade et surtout l'arrimage sur le toit du bateau. Le bateau ? Une coque d'environ 2 m de long avec une double coque rigide. Suite à une conversation il y a quelques mois en allant plonger à Fontaine Noire de Cize, et considérant qu'il trainait sous un arbre depuis 10 ans dans mon jardin, je l'avais proposé pour le transport du matériel pour le lac d'Arbois. Samedi matin je prends la route et commence par aller faire le plein. D'où un premier retour à la case départ parce que les mousses de protection glissées entre le bateau et le toit de la voiture ont déjà bougé... Je rajoute donc du scotch large aux 4 coins des plaques de mousse et je prends la direction de l'autoroute. Après une vingtaine de km, des bruits suspects m'alertant, je m'arrête sur la première aire et constate que les mousses bougent quand même ! Je les scotche sur tout le pourtour et peux finalement reprendre définitivement la route. J'arrive logiquement avec pas mal de retard, d'autant que, venant pour la première fois je cherche un peu le point de rendez-vous que je croyais à l'entrée d'un tunnel. En fait c'est le départ à pied, mais les voitures sont garées 200 m plus loin au-dessus du départ du cable. je rejoins enfin mes camarades : Jean-Claude Pinna qui est le chef de projet pour la commission, Xavier Méniscus, Manu Tessane et son ami Jérôme, et enfin Patrick Serret dit "Belu" notre ardéchois.
Le cable a déjà été retiré du vallon, attaché à une corde et le tout incorporé dans un système de palan mis en place par les pros de ce genre de montage : Jean-Claude et Manu. N'ayant moi-même aucune compétence en la matière, je me contente d'apporter mes bras à la manoeuvre. La matinée sera riche en essais sur la façon de disposer le cable, de le surélever avec une chèvre en tubes d'acier ou un mat taillé dans un arbre abattu, de disposer des renvois et des assurances. Il faut aussi amarrer le treuil afin qu'il ne soit pas emporté par la corde de charge, apprendre à l'utiliser pour que la corde ne fasse pas de boucle sur le moyeu. Au fur et à mesure les problèmes se révèlent et sont résolus, ou la solution envisagée est reportée à la prochaine fois, le temps de bricoler quelque chose de costaud. On grignote en même temps, Patrick et moi prenons des photos, je fais de petits films.
Les premiers essais avec des charges commencent. D'abord des bidons d'eau pour emmener de l'autre côté l'extrémité de la corde de charge. Certains arriveront un peu vite et "voleront" en bout de câble. Petit à petit les choses se mettent en place et la benne (une magnifique poubelle grise enchâssée dans une structure en fers plats soudés) se trouve fixée au "chariot" qui est lui directement suspendu au câble par des poulies. Le chariot date de l'époque de J-L Camus et ses poulies se verront finalement remplacées par des versions modernes dites rapides, à double réa. La résistance de la benne est bientôt validée avec une charge d'environ 80 kg. Quelques élagages seront nécessaires, accomplis avec Maestria par Manu qui descend sans doute du singe (comme nous tous, mais lui s'en souvient) mais croisé avec un écureuil ! C'est fascinant de constater qu'un grand machin comme ça puisse tenir sur d'aussi petites branches... Une équipe a été envoyée de l'autre côté pour les réceptions et les premiers transferts de matériel peuvent commencer.

Nous passons tous de l'autre côté et je découvre le chemin d'accès. Il débute un peu plus haut sur la route, juste avant le tunnel, par un éboulis. Après un passage dans de gros blocs, facile à repérer par la présence d'un pneu coincé, on attaque un sentier en sous-bois qui part sur la gauche. Un gros travail a été fait lors des sorties précédentes pour dégager l'accès, et la tronçonneuse n'a pas dû chômer. Plus loin le chemin part sur la droite un long moment. Finalement, après un nouveau virage à gauche on atteint le fond des gorges. Il faut remonter le lit du torrent avant de pouvoir traverser en faisant des "pas de géant". Le site est superbe entre des rocs impressionnants, petites cascades et tapis de mousses, et des marmites d'une taille imposantes et communicant entre elles. Passé de l'autre côté, il faut remonter vers la falaise. Au pied de celle-ci on trouve, décalée à gauche de l'aplomb de la grotte, une corde fixe avec quelques fractionnements. La montée se fait au Croll (merci Manu pour avoir compléter mon matériel encore succinct :o) sans difficulté particulière. Le casque est de rigueur si on ne grimpe pas en tête ! En haut la corde se prolonge en main courante jusqu'à une plateforme légèrement en-dessous de l'entrée de la cavité.
Enfin j'y suis. Le porche est large, sous le surplomb de la falaise, enchâssé dans la végétation. La vue sur le fond de la vallée est belle et on aperçoit en face, nous dominant, le pylone EDF et le départ de la tyrolienne dont le cable est fixé en plafond du porche. La première équipe qui était parti faire des photos jusqu'au lac nous a rejoint. Nous nous changeons rapidement et pénétrons la grotte. La galerie est évidente, d'une pente régulière et surtout d'une section très conséquente ! Cette partie n'est pas extrèmement belle, mais j'apprécie un joli joint de strate en hauteur, et essaye de me représenter ce que peut être un tel volume quand il est en charge. Ce doit être époustouflant. A un endroit on passe des marmites de calcite dont la blancheur tranche agréablement. On s'efforce de ne pas souiller la pureté de la roche de nos pieds boueux. En chemin nous croisons l'ancien radeau de J-L Camus, assemblage de tube PVC qu'il fermait avec de la chambre à air.
Tout en progressant on procède à un relevé topographique. Néophite, j'observe attentivement l'usage du compas ad-hoc et du clinomètre par Jean-Claude, ainsi que du télémètre laser pour les relevés de section par Xavier. J'apporte ma modeste contribution en manipulant le décamètre et en repérant les stations choisies par Patrick, pour les indiquer à nos "releveurs" tandis va chercher la suivante. Cette façon de procéder permet d'avancer assez vite. C'est ainsi que nous arrivons au lac. Les lacs souterrains n'ont évidemment rien à voir avec des étendues d'eau comme celles d'Aiguebelette ou d'Annecy, mais souvent de grandes flaques se trouvent promues au rang de lac. Ici l'appelation ne parait pas usurpée, et notre éclairage pourtant déjà puissant peine à accrocher la paroi d'en face.
Il est déjà tard et nous rebroussons chemin. Il faut encore renvoyer le matériel, et donc qu'une équipe remonte au départ de la tyrolienne pour démarrer le treuil, soit environ une demi-heure de marche. Quand ceux restés à la grotte, qui chargent les bennes ont fini, ils peuvent à leur tour s'offrir le petit plaisir d'un rappel sous la grotte pour rejoindre le bas de la falaise, tandis que le dernier mettra la corde à l'abri et redescendra par la corde fixe. Quand nous sommes tous réunis à notre point de départ il reste à remonter toutes les charges - dont le treuil qui pèse un âne mort - aux voitures par le sentier de mule, et à démonter le câble pour éviter les problèmes en absence. C'est ainsi qu'il est environ 20h quand nous pouvons enfin songer à regagner nos pénates. La journée a été longue mais fructueuse, puisque l'installation de la tyrolienne est validée et ne devrait plus guère évoluer.


Mini CR à chaud de Jean-Claude
Les photos de Belu
Le CR de Belu sur son blog

lundi 11 août 2008

Ramatuelle


Ce CR en retard sera aussi court que mes souvenirs. Nous sommes partis avec Jérôme pour notre escapade plongée annuelle dans le midi. Comme l'an dernier le point de chute sera Ramatuelle où nous retrouvons ma petite famille au camping familial de la Matarane, en plein milieu de la célèbre plage de Pampelone qui servit autrefois de cadre aux exploits du "Gendarme de St Tropez". Inutile de dire que par rapport au camping industriel voisin, ici l'espace ne manque pas pour les habitués qui reviennent d'une année sur l'autre. Il faut tuer pour libérer une place... Le prix de la tranquilité et de l'accès direct à la mer, pour lequel on se passe volontiers de mobilhome comme de l'eau courante.

Cette année le séjour sera particulièrement court, du 11 au 14 août. On ne fait pas toujours comme on veut. Il était initialement prévu de descendre avec l'ami Ben de Thalassa, et que Richard et Philippe - en vacances au Lavandou - nous rejoignent pour deux belles plongées. La veille du départ Ben nous dit qu'il doit renoncer, souffrant d'une forte otite :o(. Puis, une fois sur place le lundi, c'est Philippe qui nous informe que pour diverses raisons dont l'éloignement (et la flemme ?;o) Richard renonce à venir :o((. Pour finir il nous rappelle pour dire qu'il se voit mal laisser Richard et sa famille qui l'hébergent, et que donc il ne viendra pas non plus :o(((
Après chaque appel Jérôme appelle les structures contactées, pour les informer de la diminution de la réservation initiale. Chaque appel est un peu plus gênant, mais ça passe. Nous serons donc, comme chaque année, deux à plonger !


Première plongée le 14, avec Geck'Eau la structure de Bonne-Terrasse, pour faire le Rubis. Dès que Sébastien son patron nous aperçoit et reconnaît, il nous saute dessus pour nous proposer de faire de l'encadrement. Quand on lui dit que l'on repart dans 2 jours la déception est évidente, il a visiblement un soucis d'effectif. L'ambiance est toujours sympathique, même si on trouve encore les tarifs un peu exagérés. Il y a une part de tarif local...
Etant déjà la structure la plus proche du Rubis, le semi-rigide très bien motorisé nous amène au Rubis les premiers. Je ne perdrai pas mon temps en longues descriptions de la plongée :
  1. on en trouve de partout
  2. le mieux est d'y aller !
Je dirai juste que depuis environ 25 ans que je l'ai découvert, la magie opère toujours quand en descendant on voit se profiler sur le fond de sable la forme caractéristique du sous-marin. Et si la coque a vieilli, j'en conviens, elle reste belle et abrite une faune abondante tant dans ses entrailles qu'alentours (Ah, les belles carangues :o).


Deuxième plongée : ce sera sur l'inévitable Togo, dans la baie de Cavalaire, avec un club du cru. L'ambiance sur le bateau était conviviale, en plus j'y ai trouvé des "copains" puisque, alerté par le matos, j'avisais du spéléo ! Il s'avéra que l'un d'eux faisait parti du Team des Bulles Maniacs, auquel appartient mon camarade Hervé Cordier avec qui j'avais plongé la source de l'Ain (dans le Jura, ben oui) en compagnie de Bruno Loisy. Le même Hervé qui participe maintenant à la préparation de mon bon ami Yves, dit "Super Chinois", au monitorat. Vraiment un petit monde que le nôtre. Cette connaissance commune nous vaudra même de pouvoir partager avec eux un petit rhum arrangé extrêmement sympathique après la plongée. La plongée justement, nous en profiterons longuement cette année. En effet il est d'usage courant dans les structures locales de limiter le temps fond sur le Togo (60 m au sable) à 12 minutes. Ici par contre, il ne semble pas qu'une deuxième rotation viennent restreindre notre plaisir et on laisse les autonomes que nous sommes plonger... en autonomie ! En ce qui nous concerne ce sera donc une plongée de 17', déclenchant la remontée quand l'Aladdin "Petit Gris" de Jérôme et mon vieux Favor commencent à nous parler d'un palier de 9 m. On aura ainsi pu aller faire tranquillement un petit tour sur le sable, pour la traditionnelle méditation de Jérôme face au large, avant de profiter largement des structures, cales et coursives du bateau. Après environ 25 minutes de paliers nous faisons surface, et nous ne serons même pas les derniers, certains étant partis lourdement chargés en blocs, alors que nous nous contentions de modestes 15 L.
Et si jamais je n'étais pas convaincu de la petitesse du monde de la plongée, revenu au quai et tandis que l'on décharge le matériel, je croise une tête connue. Cette fois c'est une connaissance du Congre...

Voila comment on a mis à profit ce court séjour, pour faire 2 des plongées majeures de cette partie de la côte. Une satisfaction toujours renouvelée.
Ben, finalement, il n'est pas si court que ça ce CR.
:oD

dimanche 3 août 2008

UCPA Samoëns

Pendant que je plongeais au fond des cavités lotoises, Jérôme était parti se mettre au vert dans les montagnes de Samoëns. Il s'était dégotté, pour faire suite à notre baptême commun à Annecy, un stage UCPA de parapente. J'aurais bien aimé que l'on puisse débuter ensemble, mais il me proposa en fin de sa semaine d'initiation, que l'on reparte ensemble à Samoëns : il enchainerait sur le stage perfectionnement tandis que je suivrai celui d'initiation. Banco ! Jérôme, sur place doit m'inscrire auprès du responsable du centre. Celui-ci lui dit de revenir le lendemain matin pour saisir la réservation. Mais le lendemain matin l'opération semble impossible. Et pour cause : les dernières places ont été prises pendant la nuit par internet. :o( Passé la déception je choisis d'aller tout de même à Samoëns, ce sera toujours une semaine de remise en forme.

Le centre UCPA est très agréable, sur les hauteurs de Samoëns à Vercland. Un premier bâtiment accueille le réfectoire au niveau principal, bureau et salle de cours à l'étage, et enfin bar et piste de danse au sous-sol (avec une sortie de niveau). Un escalier en rondins domine la terrasse extérieure où se prennent la plupart des repas en cette saison. Il monte à la pente école du centre que l'on atteint en traversant un pont de bois. Le chemin traverse la pente jusqu'aux deux chalets qui abritent les chambres. Jérôme et moi, derniers servis, profiterons du "luxe" d'une chambre de quatre pour deux.
Deux groupes de stagiaires profitent du centre : les "Inits" qui n'ont fait au mieux qu'un baptême en parapente, et les "Perfs" dont l'expérience varie entre un stage d'initiation et parfois plusieurs dizaine de vol. Sachant que certains sont sortis du stage d'initiation avec entre 3 et 5 "grands" vols (les vols solo), tandis qu'un autre n'a pu en faire aucun... Autant dire que le niveau du stage perfectionnement est hétérogène. C'est bien sûr celui que je vais suivre plus particulièrement cette semaine. Car je ne compte quand même pas courir du matin au soir ! Pour le premier jour tous se retrouvent sur la pente école : certains perfs n'ont pas volé depuis 2 ans, et puis ça permet de vérifier le niveau technique. Il est clair par contre que les inits vont y rester plus longtemps !

La pente école

C'est ainsi que je vais durant le séjour alterner les footings, les randonnées photographiques et le reportage photo-vidéo des stagiaires. L'ambiance est sympa, très détendue, et je retrouve le plaisir que j'avais quand il y a quelques années je faisais un stage en été et un en hiver. Selon les sites je privilégie le décollage ou l'atterrissage, essayant de photographier et filmer chacun des stagiaires, afin de leur faire un DVD en fin de stage. La plupart des décollages se feront du plateau des Saix, et un jour - véritable récompense au terme de 20 minutes de marche d'approche - depuis le sommet de la Bourgeoise. L'atterro est toujours celui de Samoëns, à côté du centre nautique.

Plateau des Saix

La Bourgeoise


  • L'Aterro
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A suivre souvent le groupe je deviens très calé... en théorie :o/ Un peu l'impression frustrante de faire la moitié du stage, sans jamais pouvoir m'envoyer en l'air. En écoutant le moniteur au déco ou à l'aterro commenter les exercices, mon propre côté moniteur revient en surface pour analyser les gestes. Et petit à petit je me rends bien compte que je me débrouille de mieux en mieux à ce petit jeu, améliorant ma compréhension globale. Mais toujours sans voler :'o( J'espère que quand je pourrai à mon tour m'initier ça m'aidera un peu.

Concernant mes footing, après un essai sur les chemins proches du centre avant le petit déjeuner, j'ai réduit mes prétentions. Les chemins sympas montaient tous d'emblée, et pas qu'un peu. Alors attaquer par de la côte, quasi sans possibilités d'échauffement, très peu pour moi. Je suis venu pour me remettre en jambes, pas pour me blesser. Je n'ai pas vraiment envie de me refaire un claquage, comme celui qui m'avait jeté par terre en s'entraînant un soir dans les côtes de Miribel en vue de la Sainté-Lyon... C'est ainsi qu'après une étude attentive des cartes IGN j'ai finalement décidé de faire comme beaucoup de monde, et de courir le long du Giffre qui coule depuis Sixt-Fer à Cheval et passe par Samoëns en allant vers Morillon. Souvent en partant vers l'aval, parfois vers l'amont, mais toujours aux heures les moins fréquentées. Les autoroutes pour joggers m'indisposent. Le chemin est très agréable, il manque juste un peu trop de relief. Jamais content ! :oD Je ferai aussi quelques jolies ballades sur les hauteurs, mais façon rando sportive, ainsi qu'à la très jolie cascade du Nant.

La semaine va se passer très agréablement, et le samedi veille du départ je fêterais mon anniversaire dans une ambiance humide : le ciel chargé craque soudain et, à l'abri sous l'avancée du chalet où nous faisons la fiesta, nous voyons se déverser des trombes d'eau comme j'en ai rarement vu. Les chenaux ne réussissent plus à évacuer l'eau et celle-ci coule tout au long de la gouttière en un rideau dense. Ça ne nous empêche pas de faire péter les bouchons ! J'ai eu la surprise de trouver au magasin Champion local du Cerdon, qui plus est en provenance de Poncin : la commune où se situe la source de l'Epinglier, que mon ami Stéphane et moi avons désobstruée avec acharnement durant des mois. Pour beaucoup ce rosé pétillant (méthode traditionnelle, c'est pas du soda !) est une découverte, très agréable. Nos camarades m'ont pour leur part offert une bouteille de Génépi de tradition. La vidange du ciel continue et on pourrait croire que mon anniversaire est mal vu en haut lieu. Il n'en n'est rien, bien au contraire : c'était juste la condition nécessaire pour m'offrir un arc en ciel double de toute beauté qui, par-dessus les toits des chalets, domine la pente école.

Les meilleures choses ayant une fin la semaine se terminera samedi matin, les départs se succédant avec échanges de coordonnées. Mon graveur tournera jusqu'au dernier moment pour distribuer des DVD avec les gigaoctets de photos et de films que j'ai accumulé durant le séjour.
Nous partirons parmi les derniers, pas vraiment pressés vu le peu de route que nous avions pour rentrer par rapport à certains. Nous ramènerons avec nous Aurélien, l'autre lyonnais du groupe. Il ne faut quand même pas trop traîner, c'est que nous repartons en vacances le surlendemain ! Trop dure notre vie...