dimanche 16 novembre 2008

L'omblière du lac d'Annecy, deuxième tournée


Ce dimanche nous avons choisi de retourner sur l'omblière à Menthon St Bernard. Outre le fait que le site est agréable, Julien avait raté le rendez-vous avec les ombles du fait d'un problème d'oreille et Rachid n'était pas présent la fois précédente.
Il est décidé de se retrouver chez moi pour un départ à 8h du matin. Je rejoins moi-même mes pénates vers 7h30 pour préparer mon sac à l'arrache. Stéphane arrive dans les temps, suivi à moins d'une minute par Julien qui amène Patrick, Rachid et Nicolas. On charge le Kangoo avec le matos de Stéphane, plus le mien, plus des blocs amenés par Julien, plus le matériel de sécurité. On n'est pas sur l'essieu mais on sent bien la charge avec un bi 10, un bi 9, deux 7 L, un 15 L et un 12 L + l'oxy et les sacs... Je récupère Nico et Stéph et nous nous mettons en route. Tout de suite en partant, dans la bretelle d'accès à l'A46, un 4x4 est posé en travers et en équilibre sur la séparation de voie en béton : ça incite à la prudence sur la chaussée humide.

En cours de route la météo s'est améliorée et, quand nous arrivons, le ciel est couvert mais in ne pleut pas. Nous resterons à l'abri de la pluie toute la journée. Il y a déjà de nombreux plongeurs, mais comme ils sont déjà à l'eau nous devrions être tranquilles d'ici que l'on soit prêts à nous immerger. Une petite polémique se crée sur la nécessité de plonger en décalé, afin d'avoir une palanquée de sécurité au bord de l'eau avec le matériel de sécurité. Prenant en compte le programme du jour (2 plongées) et le site (les voitures sont très proches de la mise à l'eau), la majorité penche pour deux palanquées simultanées afin de ne pas rentrer trop tard.
Tout le monde s'équipe, on prépare la bouteille de sécurité qui sera suspendue sous une bouée de signalisation avec un détendeur monté, ainsi que la bouteille d'oxygène avec le BAVU monté. Il est convenu que je m'occupe de Patrick et Stéphane qui se sentent d'attaque pour faire des remontées, tandis que Rachid qui ne connaît pas le site emmènera Julien et Nicolas pour une explo parmi les ombles. Ma palanquée étant prête nous nous mettons à l'eau, Stéphane tractant la bouteille au pendeur pour la mettre en place au niveau du ponton en bois. Dernière mise au point et nous nous laissons couler.
La visibilité est un peu diminuée par rapport au week-end dernier par des algues en suspension, mais reste quand même très correcte pour du lac. Nous suivons l'arête de l'éboulis, mais j'oblique un peu sur la droite afin de trouver l'endroit propice aux exercices. Après un bref passage à 39 m, nous trouvons une zone convenable entre 32 et 35 m de fond, suffisament éloignée de ombles pour qu'une éventuelle levée de vase ne soit pas préjudiciable aux pontes. Nous nous stabilisons et, sans perdre de temps je demande assistance à Patrick. Ils me font chacun à leur tour un départ de sauvetage avec arrêt vers 18-19 m. Pendant l'assistance de Stéphane, alors que Patrick nous suit sont détendeur givre. Je lui donne son deuxième détendeur qui, coincé par une sangle, ne se laissait pas attraper et je ferme le robinet du premier étage capricieux. Patrick me demande si on interrompt la plongée et je lui fais signe que non : ce n'est pas arrivé sur un essoufflement, ce n'est qu'un incident. Dans quelques instants je pourrai lui rouvrir le robinet, et en plus nous sommes Stéphane et moi en bi avec les bouteilles séparées, donc une redondance plus que suffisante. Mais soudain l'ami Patoche regarde d'un air angoissé son manomètre qui indique zéro. Perturbé il ne réalise pas que le mano est branché sur le robinet fermé... Je lui fais signe que tout est ok mais je le sens bien incrédule. Je me redirige vers le fond et pendant ce temps il montre son mano à Stéphane. C'est qu'il douterait de son moniteur bien-aimé l'animal ! Je pense pouvoir rouvrir le robinet, ce que je fais sur le qui-vive, et effectivement tout est rentré dans l'ordre. Comme je lui montre son mano, à nouveau rassurant, il réalise et se tape sur le front.
Je leur fait faire encore à chacun une remontée complète avec arrêt un peu avant 6m. Globalement les sensations sont encore bonnes, pour n'avoir pas fait de remontées dans cette zone depuis 4 mois. Après la remontée de Stéphane je fais redescendre tout mon petit monde sous la mi-profondeur, et m'oriente au compas pour rejoindre la pente. Revenus sur l'éboulis vers -27 m, les ombles ne sont pas là. Nous prenons la pente à main gauche pour rejoindre l'omblière proprement dite et les retrouvons sans problème. Nous restons là 5 minutes avant d'attaquer une remontée tranquille vers la surface. Parvenus dans la zone des paliers le Suunto Mosquito de Patrick lui réclame 7 minutes alors les autres ordis s'estiment satisfaits. L'algorithme micro-bulles du Suunto y est sans doute pour quelque chose. Qu'importe, nous grenouillons à 3-4 m le temps que ça se passe. Patrick n'a pas très chaud mais ça semble aller. En surface, tandis que nous échangeons nos premières impressions, l'autre palanquée émerge. On sent de la déception car la plongée ne s'est pas déroulée comme prévue et, entre un petit problème d'orientation et la perte de la lampe de Nicolas (repêchée par Rachid), ils n'ont pas vu les ombles. Ils se rattraperont sur la suivante.


Un cormoran prend la pose pour sécher ses plumes :

Nous sortons de l'eau pour nous déséquiper rapidement et aller à l'essentiel : à la bouffe ! Surpris, je vois arriver Isabelle Perpoli rencontrée au Siphon d'Arbois (la motarde en perdition) et avec qui j'ai plongé récemment au Golet du Groin. Nous échangeons impressions et nouvelles avant qu'elle n'aille se changer car, malgré l'étanche, on ne la sent pas très réchauffée. A nouveau nous avons voté pour la mise en commun et on sort pèle-mêle biscuits, chips, pâté, etc. Le ciel continue de nous épargner et le repas se passe agréablement. On prend notre temps et nous voyons arriver un utilitaire, bardé d'autocollants de la FFS et du spéléo secours. Décidément c'est le jour des rencontres, car j'en vois descendre Jérôme Egret, rencontré lui aussi au Siphon d'Arbois, accompagné d'un camarade qui s'est mis lui aussi à la souterraine avec l'ami Xavier. Le monde est effectivement petit. Nous allons pas mal discuter avec Jérôme tandis qu'ils s'équipent, notamment de se remettre au boulot sur Arbois. Il propose d'aller voir dans la semaine quelles sont les conditions actuelles.

Vers 14h nous nous remettons en branle pour la deuxième plongée. Nicolas qui a eu bien froid le matin hésite, mais choisit de ne pas replonger. Ma palanquée reste inchangée (cohérence des paramètres oblige) et Julien repart avec Rachid. Nous leur souhaitons plus de chance. Cet après-midi mes camarades préfèrent ne pas faire de technique et profiter une dernière fois du site en explo, car il est probable que les prochaines techniques se feront moins loin au Bourget. Nous repartons sur la pente maintenant familière, et retrouvons les ombles qui semblent s'être un peu enfoncés. L'omblière proprement dite n'est effectivement pas dans la pente, mais en bas dans une cuvette de gravier entre 30 et 35 m. Un coup d'oeil sur les ordis confirme que nous pouvons sans problème nous le permettre, et nous allons rester là un moment à survoler le fond et ses nombreux habitants (plus d'une centaine) qui vont et viennent sans répit. Les plus gros spécimens font au moins 35 cm. Le ballet incessant change de ces plongées lacs où l'on s'extasie - faute de mieux - devant une écrevisse égarée. Puis nous attaquons la remontée, sans avoir vu nos camarades. J'espère qu'ils n'ont pas à nouveau raté le spectacle. Nous les retrouverons en surface : Rachid avait préféré limiter la seconde plongée à 25 m et ils ont vu les ombles, seulement moins nombreux et un peu moins gros à cette profondeur. Mais le rendez-vous n'a pas été raté. On rejoint pépère la mise à l'eau, Rachid tractant la bouteille de sécu.
Comme nous arrivons aux voitures Jérôme reprend la route, on se dit à Bientôt au siphon d'Arbois. Et c'est une nouvelle fois la cérémonie du change avec ses petites exhibitions imprévues aux passant(e)s qui sourient quand il n'y a pas un deuxième passage "au cas ou..." ! On finit les thermos et, après un petit point entre encadrants, on peut reprendre la route. Arrivés vers Annecy le soleil couchant de l'autre côté du lac est si beau que je ne résiste pas. Avec l'accord de mes petits camarades je me gare rapidement pour aller faire quelques photos :


Le lac d'Annecy est décidément un bien beau plan d'eau, qui mérite le petit supplément de route de temps à autre.

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