dimanche 9 novembre 2008

Plongée sur l'omblière à Annecy

Une plongée dans le cadre de la préparation au N3 de Stéphane, Nicolas, Patrick et Julien était prévue aujourd'hui au lac du Bourget, sur le site de Chindrieu. Des souhaits ayant été émis que la première lac depuis quelques mois dans la zone des 40 m ne soit pas trop technique (notamment pas de remontées d'assistance ou de sauvetage) on avait prévu une plongée de réadaptation. L'ami Babar (Laurent Bron) nous ayant fait part de la présence des ombles sur le site du Palace à Menthon St Bernard, la destination changea pour le lac d'Annecy.
C'est ainsi que toute notre joyeuse bande se retrouva ce matin chez le Muffin pour un départ commun : Patrick et Nicolas dans la voiture de Julien, Simon et Stéphane dans la mienne. Fait notable : Simon ayant pour la première fois réussi à venir chez moi sans se tromper arriva le premier. Et ce n'est pas un canular !

Départ dans les temps, route sans encombre, c'est ainsi que nous sommes arrivés à pied d'oeuvre un peu avant 9h30. Je reconnais les lieux pour y être venu plonger il y a quelques années déjà, avec Vincent un ancien du club qui partageait alors la plupart de mes plongées lacs. Le site est très beau, le temps quoique gris reste clément, la journée s'annonce bien.Les préparatifs commence, les surprises aussi : Patrick, qui avait donné plusieurs blocs à gonfler chez Subchandler, constate qu'un 15 L et un 12 L n'ont pas été gonflés... Pour ma part, afin de ne pas faillir à ma réputation de distraction, je constate que mon bi 9 que je croyais avoir fait regonfler affiche environ 100 bars... Ça devrait me suffire. Patrick troque son 15 quasi vide pour un 12 pas vraiment plein... Tout ça ne nous avance pas vraiment. Je briefe rapidement ma petite troupe sur le peu d'exercices que j'attends d'eux. Quelques consignes sur les précautions à prendre vis à-vis des ombles : la période du frai débute et il faut éviter au maximum de lever la vase qui, en retombant, étoufferait les oeufs.

Enfin nous nous mettons à l'eau. Simon (mise à l'eau artistique : "Attention les gars, ça gliiiiisse !!! Boum !") encadre Julien et Patrick, tandis que je m'occupe de Stéphane et Nicolas. Un petit capelé depuis la mise à l'eau nous mène au ponton de bois devant le Palace. C'est ici que nous allons nous immerger pour suivre la pente de l'éboulis qui nous conduira à l'omblière. La température parait raisonnable, jusqu'à ce qu'on atteigne 18-19 m. Tout comptes faits, elle est fraîche ! Même à travers l'étanche je le sens bien. Les galets défilent et on arrive sur un fond presque plat de graviers. Je m'éloigne un peu pour les exercices : après une rapide stabilisation je fais faire un lâcher-reprise d'embout à Stéphane. Il s'en acquitte d'autant plus facilement qu'il est comme moi en config spéléo (un bi avec les 2 fûts séparés) et change donc de détendeur à intervalles réguliers. Mais je ne vais pas demander un exo à l'un et pas à l'autre... Stéphane a repris son détendeur et je me tourne vers Nicolas pour lui demander la même chose. Tandis que Nico exécute son LRE dans les règles de l'art, Stéph attire mon attention : je n'avais pas prévu qu'ayant soufflé en signe d'aisance, il a fait une reprise avec emploi du surpresseur. Son Poséïdon n'a pas aimé et le lui signifie en se mettant à fuser ! Je lui ferme le 1er étage correspondant et on poursuit les exercices, à savoir un petit vidage de masque. Tous les deux le font sans difficulté, le quittant totalement et sans délai. Je rouvre le bloc de Stéphane qui, entre-temps, s'est stabilisé avec l'étanche. On remonte la pente pour prendre maintenant le temps de s'attarder parmi les ombles, entre 30 et 35 m. Il sont nombreux et proches, leur ventre rouge (frai oblige) mettant de la couleur dans le gris du lac. La deuxième palanquée est là, réduite à deux. On apprendra en remontant que Julien n'a pas pu passer les oreilles, dommage. Soudain, effet d'émulation sans doute, Nicolas me fait signe que lui aussi s'offre le luxe d'un givrage ! Stéphane mieux placé lui ferme le bloc, et Nicolas un peu perdu dans une profusion de détendeurs (il a 2 détendeurs complets avec chacun un octopus), ne sachant lequel choisir vient me demander le mien. C'est un bon exercice, mais étant déjà partis avec des "petits" blocs je donne illico le signal de la remontée. Nous ne nous accorderons qu'une courte pause pour admirer une écrevisse baraquée comme une langouste. Enfin, pas loin.

Nicolas frigorifié tremble comme une feuille, on ne traîne donc pas en surface. Retour aux voitures pour se changer, Simon régalant une dame qui n'en demandait pas tant de son postérieur. Patoche toujours parfait dégaine le thermos. Une fois habillés et un tantinet réchauffés on attaque le sérieux : casse-croûte ! Chacun y va de sa participation, et l'on mariera notamment avec bonheur le vin de Stéphane avec les saucissons paternels de Julien (Je dois tuer qui pour accéder au stock ?). Une fois repus, et devant attendre un peu avant la seconde plongée, j'attaque la partie théorique du jour à savoir le matériel. On reste quand même très pratique et concret, il est question de l'autonomie du niveau 3, pas d'un bureau d'études. On a tout sous la main pour expliquer et les questions sont pleines de bon sens. Vers 13h30 on arrête : il est temps de se rééquiper pour pouvoir replonger à 14h. Première étape : équilibrer les blocs avec la lyre, pour ma part je troque le bi 9 contre le bi 7.

C'est un délicieux moment de réenfiler une combinaison mouillée et gelée, hormis pour Patoche (prévoyant, avec une deuxième combi) ou Stéph et moi en étanche. Parlons en de l'étanche : il est généralement utile d'avoir une main secourable pour la fermer. Tout le monde étant occupé, en attendant je vais fermer la voiture. Et j'oublie... Benoitement je m'équipe et me dirige vers le muret qui surplombe l'eau. Simon me demande si ça va pour se mettre à l'eau ici, plutôt qu'à la mise à l'eau "patinoire" du matin. Et moi de dire "Bien sûr, regarde !" : et Hop ! une figure splendide. Je me jette à l'eau sur le dos pour que le bloc arrive en premier. C'est aussi comme ça qu'une fermeture dorsale ouverte écope le mieux :o$ Sans air dans la combinaison, le lestage important - nécessaire pour une étanche fermée - devient une vraie gueuse. Je dois palmer vigoureusement pour me maintenir en surface, bien qu'ayant gonflé ma bouée-wing. Je réclame une main secourable et Simon, hilare, m'aide à sortir de l'eau. Je vire le bi et entreprends de vider la combi en me couchant sur le dos, les pieds en l'air aidé par le Sim. Je me penche au-dessus de l'eau pour faire couler ce qui reste, et - après fermeture de l'étanche - je rechausse le scaphandre pour rejoindre mes camarades. Dire que je me suis fait bâcher serait un euphémisme certain, il était penaud autant qu'humide le moniteur...
Nous avons décidé d'aller voir de l'autre côté si l'on trouvait des barques, sensées être dans le secteur. Après une certaine distance sur un fond de vase déprimant, en évitant soigneusement de passer sous la thermocline des 19m, j'arrête les frais. Je fais signe de repartir comme ce matin, ce que nous faisons dans la zone des 10 m au-dessus de l'herbier. En rejoignant l'éboulis on retrouve enfin de la vie : un gros banc d'alevins monte du fond en colonne. Dans le banc un brochet, à la fête, chasse. Les manos baissent et, après avoir donné la tété à Stéphane sur mon deuxième détendeur pour faire durer, on prend le chemin du retour. On sort à quelques mètres de la cible, nickel.

Je suis un peu plus pressé que ce matin de me changer. Je quitte aussi vite que possible l'étanche, et ma sous-combinaison en polaire imbibée comme une éponge. Tellement pressé de me retrouver au chaud que cette fois c'est moi qui, lâchant un peu vite ma serviette pour un caleçon sec, expose mon anatomie à une passante. Merci madame : le compliment m'a presque réchauffé ! :oD Pendant ce temps notre ami Patrick, dit Patou, s'est fait un nouveau copain. Quatre pattes et un tout petit peu plus de poils que lui, et dont les propriétaires nous apprennent le petit nom : Patou ! Son double canin... :oD Une fois sec, et après une dernière tournée de thé chaud, satisfaits d'être pour une fois dans les temps, nous nous séparons pour reprendre le chemin du retour. Nous arrivons à Lyon un peu après 17h30, c'est royal. Il ne me reste plus qu'à faire sécher la combinaison pour la plongée du surlendemain...

Alain.

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