dimanche 19 décembre 2010

"Le Groin dans la neige"

      Il n'est bien sûr pas question ici de JL Delarue... C'est juste que le Groin est – c'est bien normal – sous la neige. Les plongées se suivent et ne se ressemblent pas : la veille j'encadrais en fosse à 28°...
      Le ciel est lui dégagé, et la météo excellente. Dès que l'on quitte la route principale la chaussée est blanche et, pour attaquer le chemin, les chaînes s'imposent. Un peu en retard (d'après Baptiste, de mauvaises habitudes ont peut-être été contractées auprès d'un moniteur qui "trompe" son monde... Bientôt WikiLeaks révélera son nom.) je n'ai qu'à suivre les traces de Baptiste et Manu. Pour donner une idée de la quantité, le pare-choc racle la neige. Le Kangoo 4x4 de Bat a pu lui passer sans chaîner.

       Ont donc répondu à l'appel de Baptiste : Manu Roure, Alexis Carreel et moi-même. Je me dépêche d'amener mon matériel près du leur au bord de la vasque, relativement haute en ce moment. Un seul voyage suffit avec le bi sur le dos, plus la luge pour le relais, le lest et un kit de petit matériel. Baptiste s'habille pour partir en premier, tandis que nous prenons notre temps, voire un café et une bricole à grignoter. Il descend à la vasque et nous commençons nous aussi l'habillage. Quand nous rejoignons l'eau il termine de s'équiper. Puis il s'immerge pour son objectif du jour : rééquipement à partir de la cloche située à 1100 mètres. Il est équipé de son habituel recycleur Home Made et d'une redondance en ouvert, plus l'UV 26. Manu et Alexis, qui partent après, lui déposeront un relai vers 200m. Ils sont équipés respectivement d'un bi 10 air et d'un relai 7 air, d'un bi 10 air et de 2 relais 7,5 Nx.
       Je pars peu après, équipé d'un bi 9 air et d'un relai 7 air. Surtout je me suis muni, pour essayer, du dernier modèle de paillasson Dive Rite. Castorama vous dites ? Possible, mais il est parfaitement étudié pour la plongée : caoutchouc précompressé résistant mais souple, alvéoles calibrés... J'ai découpé une encolure et ajusté sa longueur, il me va comme un gant. Je me suis rajouté une petite gueuse pour compenser le volume, ça devrait le faire. Je m'immerge à mon tour.

       La visi dans la vasque est correcte, je rejoins le départ du fil où je pose une gueuse supplémentaire afin de pouvoir opter pour le gonflage Bibendum aux paliers. Je n'ai pas encore lu le CR de Stéphane Simonet et je suis donc un peu surpris du nombre de réparations sur le début du fil. Il y a nombre de rajouts, et bien entendus tout autant de nœuds que j'inspecte en passant. Mais tout est propre et semble solide. La visibilité dans la galerie est plutôt bonne, une des meilleures que j'ai eu ici, environ 4m. La suite de la cablette est mieux préservée. Le point bas est aujourd'hui à 22 m.
       Je progresse tranquillement, posant mon relai un peu avant le départ de la galerie parallèle. J'apprécie déjà la technique du paillasson : je sens bien qu'il éloigne, par le matelas d'air qu'il "force" entre la combinaison et moi, le froid mordant de l'eau. Il ne me gêne pas pour nager. J'atteins la petite rupture droite-gauche de la galerie vers 300 m, et passe au-dessus de la faille dite "galerie des lyonnais". La profondeur est remontée vers 10-11m. Je croise Alexis et Manu vers 400 m et m'efface pour les laisser passer. Je continue sur une cinquantaine de mètres et fais demi-tour avant de passer l'étroiture. J'arrive sur les quarts de mon vieux bi, bientôt quadragénaire et moyennement gonflé. La prochaine fois je penserai à faire gonfler le bi 10 !
       Au retour je prends mon temps et jette des coups d'œil par les lucarnes sur la galerie parallèle. Je récupère mon relai que j'ai un peu de mal à raccrocher, mes doigts engourdis peinant à trouver ma boucle d'accroche. Il faut dire que le paillasson protège mal les mains... Presque sorti, mon Favor m'indique 2 minutes NoDecTime. Je n'ai toujours pas vraiment froid, et je décide de faire un petit tour dans la galerie qui part en rive droite à 30 m de l'entrée, et se termine sur un talus d'argile. Je tire mon fil dans la roche particulièrement sombre ici. Enfin je rejoins le fil principal et remonte dans la vasque. J'ai 5 minutes de paliers et je sors après 76 minutes de plongée, content de ma ballade et... du paillasson !
       Je remonte aux voitures et retrouve Alexis et Manu. Ils sont allé un peu plus loin que moi, passant l'étroiture (en fait un passage bas, à moins d'être enveloppé dans les 20 litres) et faisant une quinzaine de mètres derrière. Ils se sont fait plaisir, appréciant la visibilité meilleure qu'habituel-lement. Après avoir remonté le matos et adopté une tenue plus légère, nous attaquons le casse-croûte. Baptiste reviens, un peu plus tôt que nous ne l'attendions : arrivé à la cloche, la fatigue cumulée des jours précédents à courir les Alpilles s'est faite sentir. Une petite compote pour recharger en sucre, et il a sagement laissé le rééquipement pour une prochaine fois. Quand on ne le sent pas... Ça fait déjà une belle plongée, de quand même 138 minutes ! Bon, il tourne quand même au chauffage, pas au paillasson...

       Le matos est remonté et chargé, on boit un thé et on cause, le soleil se planque derrière la montagne : il est temps de partir. Il est environ 16 h 30 et il fait encore grand jour, c'est toujours plus agréable que de finir à la frontale.
       Désolé pour les photos, mon téléphone n'a aucun talent pour ça...

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