lundi 25 avril 2011

Validation N1 & N2 à Agay

Préambule

Cette année nous avons choisi de tenter la double validation : N1 et N2 sur le même week-end. L'intérêt est de créer un lien entre les deux groupes, et d'avoir une seule organisation logistique. L'inconvénient est de nécessiter un nombre d'encadrants importants sur un même week-end. Grâce à la diligence d'Anne et de Patoche la logistique est bouclée, même si une défaillance du camping aupès duquel nous avions réservé fait que nous serons dans un autre, plus loin de la structure de plongée. Pour l'organisation technique je me suis reposé sur Padawan Super-Chinois, et cela devrait pouvoir rouler entre les encadrants techniques et explo.
Vendredi soir 3 minibus vont successivement quitter Lyon. Le premier tôt dans l'après-midi pour ceux qui pouvaient se libérer, le second vers 18h, et le troisième environ une demi-heure plus tard pour ceux retenus par le taf... Pour le n° 2 et le n° 3 un arrêt sur la route était prévu au sud de Lyon, à la première sortie suivant l'aire de Solaize, afin de ne pas faire rentrer dans Lyon à la mauvaise heure ceux qui sont en périphérie. Sont prévus à cette étape Mademoiselle S (nous préserverons son anonymat pour d'évidentes raisons d'e-réputation), Christophe et moi-même. Christophe me rejoint chez moi, nous chargeons le matos dans la Kangoo et partons pour le rendez-vous. Nous sommes sur le premier jour des départs en vacances et la rocade est avance doucement, me faisant craindre pour le timing, mais nous atteignons cependant sans trop d'incidence le boulevard urbain sud.  La consultation en direct-live de l'info-traffic nous incite à en sortir avant la jonction avec l'A7. Mais sitôt sortis je comprends que nous ne sommes évidemment pas les seuls à y avoir pensé, et le chemin de contournement par St Symphorien d'Ozon est complètement surchargé et bloqué. Nous avançons un bon moment à l'allure d'un convoi funéraire. Comme je réalise que tout le monde suit les indications des GPS, et qu'il me semble qu'il existe une route plus basse le long du fleuve, nous examinons le plan et tentons notre chance  en nous échappant par une petite rue. Bonne inspiration : nous rejoignons en bas du plateau une voie qui longe la voie ferrée et nous amène sans aucune circulation jusqu'aux ponts qui enjambent le chemin de fer et l'autoroute. Là nous retombons sur un cortège d'automobiles qui tentent de s'échapper avec l'intention probable de rejoindre à Vernaison la départementale qui rejoint, avant Givors, l'ancienne N86. Heureusement nous ne sommes que très peu de temps en leur compagnie, et nous atteignons notre point de RDV. Là, Mademoiselle S qui était à l'heure, a trompé l'attente en attaquant les munitions prévues pour le week-end. Notamment les liquides... Pour échapper aux pollens elle s'est enfermé dans sa voiture et transpire. Quelques appels nous confirmant que les minibus 2 & 3 sont complètement bloqués pour sortir de Lyon, nous donnons un coup de main à S pour nous venger des bouchons sur la bouteille (bien débouchée pour sa part). L'attente est longue avant de voir arriver nos camarades, mais la circulation semble se fluidifier sur l'autoroute. Nous chargeons et reprenons l'autoroute. Rapidement nous comprenons que S, entre son médicament contre l'impatience et la déshydratation dans la voiture, a bien reçu et a l'estomac au bord des lèvres... Le trajet sera pour elle nauséeux et comateux, avec une pause "vidange". Pour tous il sera long, puisque c'est finalement vers une heure du matin que parvenons à destination, avec une circulation dense et un peu ralentie mais finalement jamais bloquée..
Nous trouvons nos amis du premier minibus qui, après un trajet encore plus long mais terminé plus tôt du fait d'un départ anticipé,  nous ont gentiment attendu. Président Patoche est très remonté de la carence du camping, qui nous met loin du centre, dans un camping tout en longueur au bord de la route, avec des bungalows dispersés. Pas content. Tout le week-end notre Pat, toujours si soucieux que tout se passe au mieux, prendra les choses trop à coeur, se mettant martel en tête. Respire Patou ! :D  Nous finissons par tous trouver un bungalow et un lit, je dormirai avec Didine, Maxou et Patoche. Chacun dans son lit, bien sûr !


Samedi 23 avril


Nous nous levons tôt -- toujours moins tôt que Patrick, en route à une heure indécente -- pour emmener le matériel au club et aller prendre le petit-déjeûner au restaurant du camping où nous aurions dû loger. Las, le patron de la structure confirme mes craintes : la météo, vent fort et houle creusée, est trop mauvaise et nous ne pourrons pas sortir aujourd'hui. Évidemment cela ne nous arrange vraiment pas pour le planning des validations. Ce qui fait que, sitôt fini le petit-déjeûner, Yves et moi nous attelons à modifier le programme. Nos camarades ayant sorti les cartes mais aussi quelques bouteilles (il n'est même pas 10h du matin) nous nous empressons de soustraire au moins les prépa N2 pour faire les mises au point théoriques qui avaient été évoquées. C'est ainsi que dans un bungalow nous faisons une correction collective de l'examen écrit, suivie après le repas d'une reprise des tables et incidents menée par moi, et des accidents menée par Yves.
Avant cette reprise je décide d'aller courir un peu, malgré la pluie qui tombe. Quitte à être mouillé je ne me munis que d'un flottant et d'un tee-shirt technique léger. Ne connaissant pas  spécialement les itinéraires possibles je commets l'erreur de prendre le premier chemin qui s'éloigne de la route. Je ne suis pas encore échauffé et cela monte déjà méchamment. De plus un vent froid sur le ventre perturbe ma digestion de la viande en sauce copieuse et trop récemment ingérée... Durant le premier quart d'heure je sens mon repas revenir péniblement. Je passe enfin derrière une crête qui m'offre l'abri du vent, tout en continuant de monter. Mon estomac m'offre le répit et je prends enfin plaisir à ma course qui m'offre quelques très jolis points de vue. Au final je n'aurais couru qu'un peu moins de 7 km pour 180 m de dénivelé positif, mais au moins la journée n'est pas perdue.
Après une bonne douche, puis le cours informel sur les tables, nous nous attaquons à l'apéro surprise. Non pas que l'apéro en soit se révèle surprenant. Mais alors qu'elle est la surprise ? C'est qu'au moment d'aller prendre le repas du soir une clé de minibus manque à l'appel. Tout le monde cherche dans tous les sens, échaffaude des hypothèses, mais rien n'y fait. Patrick se fait un ulcère à envisager le scénario catastrophe dans toute sa splendeur, les insinuations fusent sur les derniers vus en possession de la clé, le ton s'élève... On finit par aller manger avec un fort retard, après avoir transféré les sacs dans un véhicule qui ferme. Après le repas Pat est sous pression, chacun rejoint ses pénates, ambiance plombée.



Dimanche 24 avril


Dimanche matin je suis réveillé par un ours en cage qui s'agite dans le mobile-home : Patoche déjà énervé par les changements de camping a eu un sommeil troublé par des bruits de clés. C'est donc à l'aube qu'il commence à s'agiter, pliant son lit, faisant des feuilles de palanquée devant un Maxou médusé. Nous commençons par aller vérifier si les plongées pourront se faire. Curieusement, en marchant chacun a le regard qui traîne au sol, au cas où... Mais non. Par contre aujourd'hui nous pourrons sortir. Le petit-déjeuner est pris sans traîner et nous nous retrouvons tous au club. Sans être idéales, surtout pour des premières bulles, les conditions permettent tout de même de sortir. Chacun récupère sa bouteille et s'attaque au gréage du matériel. On assiste d'un peu plus près les N1, mais ils sont déjà très autonomes sur ce plan. Avantage du centre de plongée d'Agahonis, son ponton d'embarquement est sur la rivière : bien à l'intérieur des terres, et donc à l'abri. L'embarquement est donc aisé et tout le monde est bien installé quand le bateau (semi-rigide) rejoint la mer. Une houle résiduelle persiste, combinée à un peu de vague. Direction le site de l'Arche.
Nous nous immergeons sur le mouillage pour les exercices habituels de validation. Les prépa N1 devront nous faire admirer leur belle stabilisation et démontrer leur aisance par des lâchers-reprises d'embout, vidages de masque et autres, et surtout le respect des consignes. Quant aux prépa N2 ils vont surtout se manger de la remontée au gilet ! Personnellement je serai sur le N2 tout le week-end. Petite exception : Séverine et Clément qui sont déjà validés N1, inscrit en formation pour se remettre dans le bain (!), seront eux en week-end ballade avec Simon le N4 de choc.
Un plongeur cependant a trouvé une excuse originale pour ne pas plonger : Thomas a décidé d'arrêter le vol d'une bouteille mal arrimée avec son nez. A première vue le bloc semble devoir être déclaré vainqueur. Cependant un peu inquiets Charles emmènera le blessé passer une radio en rentrant : tout va bien, le bloc est intact. Miraculeusement le nez aussi. Après le repas pris aux Rives d'Agay c'est le second miracle : les clés sont réapparues sous un buisson, pas ardent pour un sou, ayant pourtant déjà été examiné à plusieurs reprises... Les sourires sont tellement en coin que certains semblent sortis d'un tableau de Picasso. On décide de faire semblant d'y croire, l'important c'est qu'on n'ait pas besoin de péter une vitre ! Au moins Patoche dormira peut-être mieux cette nuit.
Cet après-midi nous partons pour les pyramides, et on va commencer par un peu de capelé. Lorsqu'on se met à l'eau on constate qu'en plus de la houle et des vagues, il y a aussi du courant... Pour ne pas s'éloigner du bateau (sécu toujours...) Yves -- DP du week-end -- propose de tourner autour des 2 bateaux qui sont amarrés l'un à l'autre. Il faut d'abord étaler le courant pour rejoindre le mouillage, le contourner puis de l'autre côté pfiouuu ! ça part dans le jus avant de recommencer. A ce petit jeu nous aurons 2 abandons sur essoufflement, dont une que je ramène au bateau et maintiens pour lui laisser reprendre son souffle... Les conditions ne sont pas des plus faciles. Quand tout le monde a cessé de respirer comme un petit chien qui vient de courir par 50° à l'ombre, on s'immerge pour la suite des festivités. Un incident dans une palanquée autonome viendra pimenter le débriefing de retour au centre : Yves, en digne Padawan, se met en mode "gros yeux" pour rappeler les consignes de sécurité en cas de perte de palanquée. Curieusement cela rappelle à Simon et Lionel un de mes débriefs il y a quelques années en Egypte :D .
Le repas du soir sera évidemment précédé d'un solide apéro, et suivi... de pas grand chose en fait : la journée a été rude, certain(e)s ne tardent pas à plonger, mais sous les draps.


Lundi 25 avril


Cette fois non seulement le soleil est au rendez-vous, mais la mer est enfin plus sereine. Telle qu'on l'aurait souhaité du départ, mais pour des conditions de pratique sans surprise il faut faire ping-pong !
Ce matin le Sec des Suisses est au programme. Pour ne rien changer je monte et je descends tel un ludion parfois un peu agité, au gré des remontées gilet de mes stagiaires bien décidé(e)s à décrocher leur niveau. On voit bien que la mer n'est pas une fosse de plongée, et le transfert des techniques acquises n'est pas aisé. Mais l'important est de persévérer.
Entre midi et deux on procède en guise de mise en bouche à la remise des diplômes des N1. La tradition est respectée et les diplômes ne sont pas les seuls à être tamponnés, les fesses des récipiendaires étant elles-aussi copieusement marquées ! Qu'ils ne se plaignent pas, on a abandonné le fer chaud... Le repas est pris sous un soleil pesant avant de repartir pour la dernière plongée.
Pour terminer nous nous rendons sur la balise de la Chrétienne. Pour la plupart des prépas N2 ce sera l'occasion de faire leur première plongée en autonomie, sous la surveillance discrète d'un encadrant suivant "l'air de rien". Deux stagiaires cependant devront encore faire de la technique avec moi, la maîtrise des remontées n'ayant pas encore été totalement convaincante de manière régulière.
Enfin nous rentrons et commençons à plier bagages, rassemblant le matériel, chargeant les minibus et faisant le ménage des mobile-homes. Quand tout est prêt, en attendant la visite d'état des lieux du camping, nous nous réunissons pour les délibérations du Jury.
Comme toujours 90% des cas ne posent pas question, et leur validation unanime se fait en 5 minutes. Quant aux cas limites, ceux-ci vont nous retenir longtemps, soumettant la patience d'une troupe inquiète à rude épreuve. Ils iront jusqu'à envoyer Clément en émissaire, l'air de rien, un verre à la main et son sourire aux lèvres en guise de laisser-passer !
" - C'est une réunion d'encadrants.
  - Ah, d'accord.
  ...
  - Ça veut dire qu'il faut nous laisser Clément. Mais c'était bien essayé."   : )
On a pris soin que tous les élèves passent à un moment ou à un autre (pas forcément tous sur ce week-end) avec chaque encadrant, afin que chacun puisse s'exprimer utilement. Plusieurs réserves étant exprimées sur 2 personnes on s'efforce d'argumenter les deux positions, valider ou différer, en recentrant sur l'essentiel. L'essentiel est évidemment la sécurité, mais nous sommes aussi tenus de respecter le référentiel de la fédération. Sans quoi quelle reconnaissance pourrait être accordée à des brevets dont les critères d'attribution varieraient selon les régions, les clubs, voire l'encadrant qui délivre ? On pourrait dire que le dernier encadrant à avoir évalué le candidat décide (nos prérogatives nous l'autorisent), mais depuis 2002 où j'avais pris la direction technique du club nous avons toujours tenu à ce que ces décisions soient collégiales pour éviter toute influence inconsciente. Finalement, quand l'hésitation -- dans un sens ou dans l'autre -- est trop forte, on en revient au traditionnel "Est-ce que tu laisserais un de tes proches plonger en autonomie avec ... ?". Et quand il y a des 'non' on choisit sagement de différer. Cette question nous aide quand on a du mal à exprimer le problème, là où l'expérience du plongeur et du moniteur décèle une faille sans pouvoir trouver les mots. Il serait toujours plus "facile" de valider et de se dire "C'est fait, maintenant vacances", mais ce ne serait pas honnête. On est là pour que nos élèves, qui deviennent souvent des amis, apprennent à plonger pour se faire plaisir en toute sécurité. Ce n'est que de la plongée, et une validation différée de quelques semaines n'est pas un échec mais une mesure de prudence. Ce n'est pas non plus comme le bac qu'il faudra forcément attendre un an pour retenter. Surtout, il faut être réellement prêt (et tout le monde ne l'est pas nécessairement en même temps, sans que ce soit honteux) car au final ce qui est en jeu c'est non seulement sa propre sécurité, mais aussi celle de ceux avec qui on plonge. Le niveau 2 en ouvrant les portes de l'autonomie apporte une co-responsabilité : au sein de la palanquée personne n'est plus responsable que les autres, mais personne ne l'est moins non plus.
Au final deux validations seront différées, pour lesquelles nous nous efforçons de déjà placer des séances de rattrapage à la carrière de Chamagnieu. Finalement nous revenons annoncer, avec force ménagements car ce n'est jamais facile de ne pas pouvoir récompenser une saison de travail et d'espoir, les résultats. Apparemment quelques larmes d'inquiétude ont coulé durant les délibérations, mais ont été séchées par le soutien du groupe. Une remise un peu particulière est celle du N2 de Maria, fruit mérité d'une forte persévérance et de beaucoup de travail. S'étant très impliqué dans sa progression Yves a été choisi à l'unanimité pour le lui remettre. Tous les diplômes ont fait l'objet au verso de petits mots personnels de chacun de nous. Et bien sûr là encore nous tamponnons joyeusement les nouveaux N2 sous l'objectif des photographes !

Pour finir nous repartirons sans avoir vu venir l'état des lieux, une raison supplémentaire d'agacement pour notre cher Patoche. La route sera moins pénible qu'à l'aller même si elle reste longue. Je retiendrai de ce week-end que le jumelage des validations N1 et N2, s'il nécessite une solide organisation et la disponibilité de suffisamment de cadres, permet de créer des liens importants entre des sessions qui sinon restent facilement isolées. Il est facile, et dommage, en effet de rester dans son groupe avec lequel on continue généralement d'avancer les saisons suivantes. A rééditer s'il on peut.

PS : les semaines suivantes ont vu les validations différées devenir effectives, puisqu'à la mi-mai tout le groupe a au final été breveté Niveau 2. Bravo à toutes et tous.



A travers l’œil des copains...


L’Excellentissime CR de Simon à chaud (toujours chaud Simon... ; b), avec photos et topos des sites.

>>> Les photos de Stéphanie.

Micro CR de Thomas :

Je profite de ce message pour tous vous remercier (même celui qui avait gardé les clés dans la poche de son sac à dos et qui m'a fait promettre de ne jamais dévoiler son identité sous peine  de ne jamais avoir le niveau 2...) pour votre bonne humeur et pour cet excellent week-end qui, malgré quelques déconvenues, (vous aurez au moins découvert que le baby-foot peut-être considéré comme un sport extrême...), me donne envie de replonger très très vite en votre compagnie.

A très bientôt pour de nouvelles aventures !

P.S : En P.J, ma plus belle photo d'expédition (4 heures en semi-autonomie, qui dit mieux ? encore merci Charles !!!)


Tom"blackcat"



Micro CR de Bertrand :

La classe Simon super résumé de ce week-end de dingue et merci pour les photos.
Pour compléter voici quelques photos supplémentaires.  Je regrette de pas avoir eu d'appareil photo sous l'eau car avec toi Simon il y a de quoi prendre des photos ;-) et je parle pas de poissons....

En tout cas merci encore à tous, je pense que l'on en gardera tous un bon souvenir malgré quelques petits aléas (spéciale dédicace à mon collège de chambré pour son jeu de jambe au baby et à son courage pour avoir arrêter un bouteille avec le nez afin que personne ne se blesse). D'ailleurs Thomas j'ai ton T-Shirt URRSSRSSA (Note du blogueur-DT : il y a de la sanction dans l'air...) et ben si tu ranges tes T-Shirt comme tes clés ;-)

Bonne semaine à tous.
A quand la prochaine ?

Bertrand

>>> Les photos de Bertrand

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