mardi 17 juin 2008

Chamonix, Mont-Blanc

Ce week-end m'a sorti de mon environnement habituel, puisque j'étais en montagne. C'était en effet l'escapade "récompense" qui avait été programmée de longue date pour les plus impliqués dans l'organisation du Semi-marathon de Lyon, dont - comme moi-même - les responsables de secteur. Direction Chamonix donc, pour différents objectifs :
  • les Happy Few (ceux qui ont bossé à l'organisation sur plusieurs mois, à savoir mes amis Vanessa, Olivier, Bruno et Norbert) se sont préparés à l'ascension du Mont-Blanc
  • Michel Pakloglou, patron d'Oxygène qui organise le semi et les festivités, doit décoller du sommet en parapente
  • les chefs de secteur, et éventuellement leur petite famille, les accompagnent jusqu'au refuge de Tête-Rousse
  • TLM, partenaire du semi, filme tout au long des deux jours afin de préparer le film promotionnel du semi-marathon 2009
Il faut dire que le semi-marathon initialement dit "du Patrimoine" a, du fait de sa bonne organisation 2007 remarquée, laissée la place au semi-marathon des Championnats de France ! Et donc la couverture médiatique a logiquement suivi, afin de promouvoir un événement sportif majeur à Lyon.

C'est ainsi que vendredi soir deux minibus d'Asulien(ne)s prennent la route. Après une étape aux Houches pour prendre du matériel prêté par un des Guides de l'aventure - Martial (au centre), neveu de Norbert - nous prenons nos quartiers au gîte du Moulin à Argentières : je recommande l'adresse pour son accueil sympathique, la nourriture délicieuse et copieuse, les locaux propres et fonctionnels, ses charmantes voisines. Le lever étant prévu pour 6h15 on ne s'attarde pas.

Samedi matin on s'équipe de pied en cap : tergiversations nombreuses sur la tenue adéquate, et le distingo indispensable/nécessaire/superflu pour remplir le sac à dos. Après le petit-déjeuner on rejoint le point de rendez-vous aux Houches, au pied du télécabine de Bellevue. On y retrouve Michel et son équipe, ainsi que d'autres participants à l'organisation de semi n'appartenant pas à l'ASUL. Tout est bien préparé et le groupe Oxygène rejoint en cabine le départ du petit train de St Gervais les Bains, qui va nous amener au Nid d'Aigle.
Le trajet en train donne déjà un aperçu des paysages qui vont s'offrir à nous. C'est le premier trajet de la saison et nombreux sont ceux qui sont venus pour grimper, voler ou skier. C'est ainsi l'occasion de discuter le temps de la montée avec Pierre Tardivel (au Nid d'Aigle), dont les exploits m'ont fait rêver comme ceux de Sylvain Saudan ou Jean-Marc Boivin.
A l'arrivée du train le regroupement est rapide. Hubert en Maître de cérémonie annonce les cordées et rappelle les consignes. Le départ est donné pour Tête Rousse et une longue cohorte s'égrène le long du sentier. En chemin nous croisons un bouquetin fort peu farouche. Le sentier laisse bientôt la place à la seule trace des premiers dans la neige pour atteindre un premier plateau. Celui-ci traversé, dans la neige et les rochers, le sentier reprend, serpentant dans la forte pente rocheuse avec d'importantes laisses de neige. La sente se réduit parfois au minimum : à peine la largeur du pied qui se pose prudemment... Quand s'y conjugue un vide trop fort, parfois un cable se propose prévenant à nos mains. La neige sur la roche, durcie par les pas, est glissante et requiert de marquer fermement son empreinte avec les chaussures de montagne. Enfin nous arrivons sur la crête qui nous dévoile le refuge de Tête Rousse et un aperçu de l'Aiguille du Midi. Certains profitent du temps encore clément pour bivouaquer là, ou pour troquer les shorts et bermudas contre une tenue plus appropriée à la poursuite au-delà du refuge. Nous, asuliennes et asuliens, traversons un dernier champ de neige pour rejoindre le refuge. Là nous sortons le repas du sac et profitons du bar d'altitude pour s'offrir le réconfort d'une bière fraîche ou d'une boisson chaude, c'est selon !

Pour les ascensionnistes la pause ne peut se prolonger, car le plus éprouvant reste à venir : l'objectif du jour c'est le refuge du Goûter. Là commence véritablement l'alpinisme, avec 800 m de dénivelé dans la neige, crampons aux pieds et piolet en main. La pente est raide et la fatigue sera au rendez-vous comme nous le confirmera plus tard Vanessa (un petit CR Van ?).
En attendant nos amis s'équipent ou posent pour la postérité. Nous on les aide du mieux que l'on peut... Enfin ils sont prêts et s'éloignent dans la brume. Snirfl...
Pour les excursionnistes du dimanche, nous attaquons la redescente. Je reste un peu en arrière avec l'ami André qui accuse un peu le coup. A 62 ans il a - comme Jacques à peine plus jeune - fourni un bien bel effort. Nous allons prudemment, la descente pouvant être particulièrement traître. Je profite des éclaircies devenues rares pour tenter des panoramiques, qui montrent le côté austère de cette partie du massif. D'autres mènent l'attelage : Mush ! Mush !
Petite photo souvenir puis on rejoint la famille Manin. Lionel est très occupé à observer aux jumelles les cordées qui approchent le refuge du Goûter. Nos amis sont probablement parmi eux. Nous sommes à environ 2800 et le refuge est 1000 m plus haut. Nous hâtons notre descente vers le Nid d'Aigle et le tramway afin de ne pas rentrer trop tard. Heureusement Paule et Olivier qui avaient fait demi-tour avant nous ont fait patienter le conducteur. La suite n'est plus qu'une formalité et je profite du trajet pour "shooter" à travers les vitres le paysage toujours grandiose.

Rentré sur Chamonix la journée se termine bien plus calmement avec quelques courses et du bon temps en terrasse. Un dernier coup de collier pour faire l'ascension du menu du restaurant où nous ont rejoins Corinne, Frédéric et les deux Catherine ! Nous avons eu un message de Vanessa nous confirmant qu'ils sont bien arrivés au refuge et que c'est très dur. Nous pouvons donc nous laisser aller sur la nourriture locale (que l'on sait légère) et la boisson...

Le lendemain commence tout de suite plus tranquillement, à commencer par l'horaire du lever. Le crachin qui tombe n'emballe pas mes camarades qui votent massivement pour la visite d'une expo sur les glaciers. J'ai bien tenté de dire qu'avec une capuche... Bon, je suis. Après avoir laissé the Manin's family faire de l'escalade sur le site des Gaillands on arrive à Chamonix pour apprendre que nos camarades rentrent plus tôt que prévu. Finalement on a bien fait de ne pas partir crapahuter, ils se seraient retrouver à pieds. Donc changement de programme : n'ayant qu'un minibus non extensible, nous décidons qu'une partie du groupe retourne tranquillement à pieds aux Gaillands tandis qu'avec André nous repassons au gîte et allons chercher les montagnards. Le timing est précis et nous n'attendons pas longtemps l'arrivée de leur benne. Les mines sont raisonnablement fatiguées (merci la préparation) et tout à la fois radieuses. Olivier trouve même la force, en vieux routier audiovisuel ;o) de répondre à l'interview de TLM.
Le mauvais temps n'a pas lui respecté son timing : la tempête est arrivée bien plus tôt que prévu, contraignant toute les cordées à faire demi-tour entre le Dôme du Goûter et le refuge Vallot. Les vents violents auraient visiblement - de l'avis unanime des guides - contraints les trop intrépides à expérimenter l'inconfort d'un trou dans la neige pour attendre une amélioration... Ils ont tout de même atteint 4400 m ce qui est très respectable, et vécu une belle aventure (bientôt les détails en ligne ?). Contrat rempli.

Ils puisent dans les réserves pour une excursion dans les rayons du plus proche magasin d'alimentation. Exit la ration d'altitude, l'heure est à la tome et à la charcuterie ! J'emmène tout le monde rejoindre la troupe aux Gaillands, où nous retrouvons Michel et sa famille ainsi que l'équipe télé de TLM. Le pique-nique dans ce joli site d'escalade est cordial et sans chichis, la mise en commun de rigueur.
Enfin l'heure est au retour : certain(e)s semblent avoir encore la tête dans les nuages.


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