samedi 30 août 2008

Golet du Groin, équipement dans le shunt

La sortie prévue au siphon d'Arbois ayant dû être annulée - à contre-coeur -par Jean-Claude au dernier moment, une destination de remplacement de dernière minute est choisie. C'est donc au Groin que nous nous retrouverons Laurent et moi, histoire de ne pas sécher bêtement. Rendez-vous est pris pour 11 H sur place et, comme je ne connais pas encore et que Google est mon ami, j'étudie le parcours sur internet. Le Golet du Groin se situe dans l'Ain, sur Vaux-Morets au nord d'Artemare, lui-même une douzaine de km au nord de Belley. Google Maps m'annonce 111 km et 1h30 que je vais bien sûr rallonger un peu en me perdant raisonnablement. Il faut dire que les panneaux indiquant la source sont passablement effacés.

J'arrive à bon port avec une dizaine de minutes de retard et retrouve Babar qui prépare déjà son matériel. J'en fais autant après être allé jeter un coup d'oeil à la source. Le site est joli, la source est encaissée dans la roche, tout en bas d'une pente de gravier. C'est une source vauclusienne qui fait résurgence de manière intermittente. En crue le niveau peut monter d'une quinzaine de mètres par rapport à l'étiage, pour déborder en alimentant le canyon réputé du Groin.
Nous pique-niquons aux voitures puis finissons de nous équiper. Dans la perspective d'Arbois j'ai émis le désir de retravailler l'équipement. Laurent me propose donc d'avancer dans la galerie jusqu'au niveau du shunt, et de faire de l'équipement dans celui-ci. Le shunt était en fait le premier passage utilisé, jusqu'à ce que soit repéré et équipé le passage actuel, plus confortable. Je prend donc, en plus de mon dévidoir de sécurité, le dévidoir "Parisien" que j'avais bricolé avec une bobine en PVC, un tube du même métal (!), quelques goupilles et bien sûr des caouèches. Je serai avec mon bi 9 à 215 b + un relai 7 L de NitrOx 40 à 210 b aimablement confié par mon binôme. Un premier voyage nous permet de descendre à la vasque le bi et les palmes, un second avec le relai dans un kit avec le petit matériel nous met à pied d'œuvre.

Une fois équipés on teste les détendeurs dans la vasque, où l'on laisse les kits en sûreté à 3m sur le fil d'Ariane. Sur le relai c'est parti pour la découverte de cette cavité qui m'attirait depuis longtemps. Tout de suite j'apprécie l'aspect extrêmement travaillé. La faille horizontale du départ s'étend largement en multiples recoins. Puis l'essentiel de la galerie se fait en survolant un joli petit canyon, mais au-dessus duquel la faille horizontale s'écarte fréquemment de 10-15 m et plus. De nombreuses variantes sont possibles pour s'écarter du fil. Le "fil" se trouve en fait être une solide cablette, aux amarrages parfois moins robustes quoique suffisants. A 170 m le cheminement se décale légèrement sur la droite et plus haut, par une -très relative - étroiture. Vers 200 m une cablette jaune succède à la blanche. Un peu avant 250 m Babar me désigne un passage qui part à gauche : c'est le départ du shunt. On amarre mon fil proche du principal sans s'y raccorder, et je commence à dérouler. Mon dévidoir, sans se montrer exceptionnel, convient tout fait pour l'utilisation limitée qui est la sienne, à savoir l'équipement. Du pouce je freine le déroulement pour bien garder la tension du fil et je surveille sa trajectoire. J'amarre assez souvent pour ne jamais toucher la roche, sous l'œil averti de Laurent qui parfois me montre un autre amarrage possible. Il me dira plus tard qu'il a trouvé mes segments un peu courts. Mais en fait je n'étais pas parti dans l'intention de faire un véritable équipement, mais plutôt de travailler l'aisance dans les manipulations, avec mes gros doigts bêtes et frileux. C'est vrai qu'à la sortie, j'en n'ai pas fait super long ! Quand le froid me fait confondre mes doigts avec les caouèches pour faire les noeuds je fais signe que j'arrête. On coupe le fil où on est et on retourne à la jonction. Laurent me demande si je suis ok pour continuer un peu plus loin dans la galerie. Tant que je ne fais plus de tricot, c'est ok. On remonte donc la galerie principale, et je comprends le but de la manœuvre en le voyant passer la tête dans les ouvertures en paroi gauche : après une vingtaine de mètres on peut voir à seulement 5-6 m la voie du shunt et le fil que je viens de poser. Ceci fait on rebrousse chemin, récupérant en route nos relais, pour enfin sortir dans la vasque. Je suis un peu frigorifié et sors sans tarder après un peu plus d'une heure de plongée, alors que Babar traîne au fond de l'eau. Quand il sort nous comparons nos sous-couches respectives, et je prévoie pour la prochaine de me couvrir un peu plus. Je ne sais pas si, pour un cochon, c'est signe de bonne santé que le Groin soit froid. En tout cas pour la mienne, je m'accommoderais bien d'un peu plus que 8°...

Je remonte tout mon matos en une fois, gardant le relai mousquetonné à mon harnais, et le regrette à mi-pente. Ce que je n'ai pas réalisé c'est que chaque pas vers le haut se voit diminué d'une glissade vers le bas. Il faut presque considérer la pente comme double de ce que l'on voit, surtout sans corde pour se déhaler. Tant pis, je prends mon temps pour ne pas me mettre dans le rouge, mais la prochaine fois je ferai aussi 2 voyages pour sortir.
Je charge la voiture avec mon soin coutumier : genre à la fourche. Pas de problème avec le Kangoo, la place ne manque pas et, de toutes manières, il faudra tout ressortir en arrivant chez moi. Laurent qui veut retrouver sa petite famille ne traîne pas, tandis que je profite du beau temps. Je ferai même après son départ quelques photos alentour et sur la route qui ramène à Artemare, et même sur celle d'Ambérieu.

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